Chaque année ou presque, Apple dévoile un nouvel iPhone. Pas de 5 cette fois-ci, mais un simple S pour un terminal plus rapide, mais tout de même assez avare en nouveautés. Le nouvel iPhone est sorti, et il s’agit déjà d’un succès. Pour autant, doit-on réellement s’arrêter devant la porte d’un Apple Store ou d’un opérateur, et se lancer dans le grand bain ? Rien n’est moins sûr. Depuis quelques jours, l'iPhone 4S est en notre possession dans sa version 32Go, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un possesseur d’un iPhone 4 risque de trouver l’addition salée si jamais il décide de renouveler son mobile. Car la première chose qui marque lorsque l’on découvre la petite boite de ce nouvel iDevice, c’est le design : à peu de chose près le même que celui du 4. En effet, le 4S dispose toujours de ses finitions couleurs métal avec deux vitres en verre laissant apercevoir le noir ou le blanc crème qui recouvre la quasi-totalité du terminal. La différence visible à l’œil nu se trouve au niveau des antennes. Le design reprend en effet celui de l’iPhone 4 CDMA avec donc 4 antennes permettant une meilleure couverture réseau.

« Sidérant » ?

Au-delà de ce petit détail, on retrouvera rapidement nos habitudes. Le vaste écran Retina est toujours bien présent, et même après quelques mois passés en compagnie du 4, on est toujours autant surpris par la finesse des détails et la résolution, ainsi que par ses couleurs réalistes. Oui, l’iPhone reste un beau bijou, un exemple de ce qu’il faut faire en terme de design, mais le 4S est-il indispensable ? En un mot, non. En fait, on conseillera l’achat de cette nouvelle itération aux possesseurs d’un 3GS (ou d’un 3G, soyons fou). Il devient en effet quasi indispensable tant les changements sont grands. Pour les actuels utilisateurs du « simple » 4, la donne est plus compliquée, car il faudra séparer deux personnalités d’acheteurs potentiels. Ceux qui veulent avant tout se servir de l’iPhone 4S comme une console de jeu, et ceux qui veulent simplement avoir quelques applications supplémentaires. Aux premiers, on conseillera non sans pour autant en être sur à 100%, l’achat. Car finalement, le nouveau processeur A5 est une belle réussite technique pour Apple. Sur certains jeux plus gourmands en ressource, les résultats sont là. Les problèmes de ralentissements que nous avions évoqués dans notre test de Squids ne sont quasiment plus là, l’aventure se déroule également sans encombre sur Infinity Blade. La fluidité dans les menus est très nettement améliorée et la navigation sur Safari ou dans les discussions trop longues est un régal. Mais « 7 fois plus rapide », ne veut pas pour autant dire « sidérant ». Les mêmes défauts sont constatés lorsque l’on veut faire une recherche. Sur un modèle 32Go rempli à ras le bord, le téléphone ne semble toujours pas gérer autant de ressources. En l’absence de jeux utilisant pleinement les puces graphiques et l’A5 du 4S, on peut difficilement déceler une différence notable sur la partie visuelle des gros jeux, mais la fluidité est au rendez-vous de plus en plus souvent, tout comme la rapidité de réaction au lancement d’une application. Ces différents points sont flagrants lorsque l’on passe d’un 3GS à un 4S, mais dès que l’on expose ces qualités aux anciennes performances du 4, la rapidité est certes appréciable, mais ne doit pas pour autant pousser à l’achat.

Dis-moi qui tu es et je te dirai qui je suis

Le plus gros intérêt de l’iPhone 4S réside sans aucun doute dans Siri. Malheureusement plus accessible depuis l’App Store, cette sympathique application se retrouve en exclusivité sur le 4S. Au-delà de l’aspect étrange d’un tel choix qui peut difficilement être mis sur le compte de la puissance, même si elle rentre en compte évidemment, on est quand même surpris par cette technologie qui a tout d’un gadget, mais qui à l’instar de la messagerie vocale visuelle se révèle être quelque chose d’indispensable à plus ou moins court terme. Si dans un premier temps, le réflexe de parler à son téléphone sera compliqué à mettre en œuvre, après quelques jours d’essai, notre utilisation de Siri est quasiment constante à bien des moments. Lorsque l’on veut écrire un SMS, envoyer un mail, demander le temps qu’il fera demain et tout un tas d’autres choses. Par ailleurs, Siri a la bonne idée de vous solliciter en cas de doutes et il apprend au fur et à mesure de ses erreurs pour mieux cerner votre façon de vous exprimer. Grâce à cette technologie, l’iPhone 4S devient un véritable objet à tout faire et ne nécessite même plus de s’embêter à comprendre le clavier tactile et à naviguer dans certains menus. Mais tout cela à un cout puisque l’iPhone 4S perd la possibilité de désactiver la 3G, Siri demande de la ressource en Data, et consomme quand même pas mal de batteries en utilisation constante. Si vous sollicitez trop le téléphone, la durée de vie du mobile ne devrait pas dépasser la journée. C’est le même constat du côté de l’iPhone 4 qui souffre des mêmes maux, et le processeur A5 ne change franchement pas grand-chose.

Le souci du détail

Pour compléter ce test déjà riche en constatations (bonnes ou mauvaises), on fait un petit détour par les nouveautés anecdotiques, mais bienvenues. Elles se révèlent pour la plupart dispensables puisque l’on reste face à un téléphone baladeur, les amateurs de photos par exemple, lui préfèreront un véritable appareil. Car avec l’iPhone 4S, Apple apporte enfin la prise en charge des vidéos en 1080p (30ips) et apporte avec lui un APN de 8 mégapixels. On est très loin du N8 de Nokia avec ses 12 mégapixels, mais on voit une différence sur certaines photos en plein jour, comme en pleine nuit. Le zoom numérique, les améliorations d’images, la réduction du flou et l’intensité lumineuse sont de vrais plus. Mais l’iPhone paye une fois encore les choix douteux d’Apple au sujet de l’absence de port mini-HDMI comme sur un Xperia Arc, la firme de Cupertino préférant passer en WiFi via sa vieillissante et peu utile Apple TV pour afficher des vidéos sur une télévision HD. Pire encore, la compatibilité inexistante entre le full-HD et le « hobby » d’Apple ne vous permettra pas de profiter au mieux de vos meilleures vidéos. Ceux qui voulaient profiter d’un dock pourront cependant y réfléchir à deux fois avant de sortir le porte-monnaie. Le haut-parleur a en effet était amélioré et devient plus puissant. Sur les podcasts bruyants (émissions d’humour), la musique rock, pop, techno ou dance, on ressent moins de bruits stridents et le résultat est franchement appréciable au final. Pour conclure, on ne s’étalera pas sur les avancées d’iOS 5 (ou d’iCloud) puisque le nouveau système d’exploitation de l’iPhone est le même entre le 4 et le 4S à quelques détails près, et la comparaison peut très facilement s’arrêter là.

Test de l'iPhone 4S (32Go)

Les plus

+Siri
+Une rapidité supplémentaire
+Nouvelles puces graphiques
+Le capteur photo
+Enfin du 1080p
+Design toujours au top

Les moins

-Nouveautés gadgets
-L'autonomie
-Pas de port mini-HDMI
-Pas de port micro-USB (seulement par adaptateur)

Sans pour autant se révéler être un achat indispensable pour les possesseurs de la génération précédente, l’iPhone 4S est une réussite à prendre avec un certain recul. Certes, la rapidité est bien là, les graphismes sont au rendez-vous, Siri est une merveille, mais les points noirs sont eux, toujours bien présents, et notamment son autonomie toujours trop faiblarde et des améliorations plutôt gadget. L’appareil photo, et la prise en charge des vidéos en 1080p sont deux éléments appréciables, mais déjà présent chez beaucoup de concurrents. Au final, l'iPhone 4S est sans doute la plus faible évolution dans la gamme des iPhone, mais reste néanmoins aujourd'hui le meilleur téléphone pour jouer.