Cet ancien entrepreneur a rejoint la direction de Microsoft France en 2011 en tant que Directeur de la division Développeurs, Plateforme et Écosystème, avec lui, nous avons fait le point sur les innovations de Microsoft en matière de développement sur Windows 8 et Windows Phone, la stratégie d’approche des entrepreneurs de demain, mais également sur l’Imagine Cup, avec la finale française qui vient tout juste de se terminer.

Entretien réalisé en partenariat avec Sosh dans le cadre de l’Imagine Cup, le 11 avril 2013.

Pocket Gamer France : Vous l’avez répété à deux reprises durant la finale, la catégorie startup est une catégorie exclusive à la version française de l’Imagine Cup, pourquoi l’avoir lancée ?
Jean Ferré : Vous savez, l’Imagine Cup est un programme que l’on a créé il y a 11 ans pour lequel Microsoft France a beaucoup œuvré. Il y a bien évidemment des programmes mondiaux, mais la division française a aussi beaucoup de liberté, et on en a ainsi profité pour sortir une catégorie startup. En France, nous souhaitons vraiment pousser les projets et les petites entreprises dans le domaine des nouvelles technologies, car on sait que c’est l’avenir. Comme Alain (PDG de Microsoft France) le disait, jusqu’ici, l’Imagine Cup était surtout ouverte aux développeurs en herbe, et cette catégorie typiquement française a ouvert les portes à des étudiants d’écoles de commerce. C’est surtout une bonne façon d’élargir les diversités des projets mis en œuvre.

Quel est le taux de réussite pour une startup ou un projet récompensé à l’Imagine Cup ?
L’idée de l’Imagine Cup n’est pas de faire en sorte qu’un projet aboutisse, bien sur, c’est toujours une excellente nouvelle, mais c’est surtout de donner le gout de l’innovation à des étudiants. On en recrute aussi. Je pense que la part de réussite doit être d’une dizaine par an parmi les projets présentés lors des finales par pays. Mais il y a aussi beaucoup de personnes qui se rencontrent durant le Bootcamp ou durant les finales, qui n’avaient aucun projet en commun et qui se retrouvent quelques mois après l’Imagine Cup pour fonder un projet ensemble. Du côté de Microsoft, on a également un programme qui aide les jeunes startups à se lancer.

On a l’impression que Windows Phone n’est pas très présent cette année…
Je ne trouve pas. La plupart des projets présentés promettaient également une version mobile. On va vraiment vers une synergie. Il y a une ambition de la part des développeurs de proposer à la fois une application sur Windows et Windows Phone. Nos outils de développements permettent d’ailleurs  un portage rapide et efficace. Après, il y a bien sur l’effet Windows 8, qui est sorti il y a quelques mois seulement, et qui est novateur. Et puis il y a aussi les usages mobiles, difficile de proposer un projet qui n’a pas vocation à être « mobile », et où son ergonomie n’est pas faite pour les smartphones.

Windows, Windows Phone… mais finalement assez peu de Xbox. C’est une volonté de mettre en avant Windows avant tout ?
Aujourd’hui, les plateformes « reines » de l’Imagine Cup, c’est Windows 8 et Windows Phone. D’une année à une autre, ça n’a pas changé, tout simplement parce qu’il est facile développer sur l’environnement Windows, quel que soit le thème du projet, et que la Xbox - l’actuelle en tout cas, est une console de jeu proposant des marques « premiums ». Il n’y a pas vocation à proposer pour les développeurs des jeux « artisanaux » sur cette plateforme. Toutefois, j’ai vu quelques projets qui pourraient venir sur le Xbox Live Arcade par la suite, c’est le cas d’Asha de Ad Astra.

L’écosystème Microsoft est très important, sur Windows Phone et Windows 8, on a vu arriver le cross-plateform, vous pouvez nous en dire plus ?
Le premier objectif de Microsoft a toujours été d’essayer de proposer la même expérience quelque soit la plateforme sur laquelle on se trouve. Une expérience qui peut se consommer de la même façon. Grâce à Windows 8 et à Windows Phone 8, on a pu proposer ce genre de choses et ce n’est pas fini. Avec mon PC, je peux mettre des photos sur le cloud de Skydrive pour les retrouver sur Surface, je peux utiliser ma tablette pour personnaliser mon expérience de jeu via Xbox Smartglass, jouer sur Windows Phone et reprendre ma partie sur Windows 8 etc. Aujourd’hui, le cross-plateform est une norme, ça change complètement la donne, la façon dont on consomme un média.

Les participants à l’Imagine Cup, s’ils sortent par la suite leurs projets sous la forme d’app, et compte tenu de la sélection à l’entrée, sont-ils assurés d’une mise en avant sur vos différents stores ?
Naturellement, on a une tendresse supplémentaire, et dès qu’on a l’occasion de mettre en avant des projets issus de ce genre d’aventure, on le fait. D’ailleurs récemment, une initiative mondiale, Next AppStar, un concours qui offrait à une application une mise en avant dans notre prochaine pub mondiale consacrée à Windows Phone a été remportée par un développeur français (il s'agit de Wikipedia). On fait aussi des choses à plus petite échelle également. On veut installer une envie auprès des étudiants.

Si ce n’est les startups et les grandes écoles, l’Imagine Cup est-il ouvert aux petits développeurs, aux indépendants ?
Pas vraiment. Si vous préférez, on souhaite avant tout pousser à travers cet événement en particulier, les étudiants en développement ou en commerce. Mais en plus de l’Imagine Cup, on a plusieurs programmes pour aider les jeunes développeurs, et on tente aussi de mettre en avant ce genre de projets comme avec la venue de Steve Ballmer en novembre dernier, qui avait montré aux journalistes présents un jeu (Brutal Donuts) français, car il le trouvait très fun, et celui-ci était issu de nos différents programmes comme des Hackatons.

Merci pour vos réponses.