Lors de sa sortie en 2006, Secret Files : Tunguska n’avait pas particulièrement marqué son mode. Sans pour autant être mauvais, il n’était pas aussi excellent que d’autres jeux du même genre devenu mythique comme Gabriel Knight ou Les Chevaliers de Baphomet. Et ça tombe bien, car le titre de Deep Silver, développé à l’origine par Fusiosphere Systems, singe justement la franchise de Revolution Software, sans pour autant avoir autant de charme et ce sens de l’aventure. Les deux jeux partagent cependant un point commun : la volonté de faire voyager le joueur. Dans Secret Files : Tunguska, on va pouvoir visiter un château en Irlande, un asile à Cuba, et les profondeurs glaciales de l’Antarctique. Il n’y a pas vraiment le temps de s’ennuyer, car chacune de vos péripéties ne dure pas très longtemps. Chaque endroit donne cependant lieu à une série de puzzle. Chaque situation appelle à un nouveau casse-tête. Nina, l’héroïne du jeu, est constamment en train de se balader avec des dizaines d’objets dans ses poches.

Les énigmes nécessitent en effet plusieurs combinaisons, et il faut bien cinq étapes avant de les surmonter. Dans certains jeux, cela peut paraitre comme un obstacle gênant pour le récit, mais l’intrigue et les personnages de Secret Files : Tunguska ne sont pas particulièrement excitants. Et puis il faut dire que les puzzles fonctionnent très bien. Il faut pour trouver la solution se fier aux observations orales de Nina. Par ailleurs, elles sont logiques : en début de partie, vous devez réparer un vélo, et pour ce faire, il faut changer la roue crevée. Mais ça n’empêche pas certaines autres de ne pas l’être, comme celle où un chat doit enregistrer une conversation secrète. Évidemment, quand on repense à Gabriel Knight 4 qui nous demandait de créer une fausse moustache avec des poils de chat et une cuillérée de sirop, ça semble parfaitement normal.

Pour vous faciliter un peu la tâche, l’interface tactile est de bonne qualité. Elle facilite les tests sur des solutions bizarres. Vous utilisez vos doigts pour repérer les endroits intéressants, ou utilisez un bouton pour tous les mettre en surbrillance. De plus, Nina (et même Max, un second personnage jouable) va directement jusqu’aux indices, au lieu de déambuler lentement jusqu’à eux, ce qui améliore le rythme. Mais il y a un problème plutôt dommageable qui empêche pleinement de s’imprégner de l’univers : la localisation. En VF comme en VO, les sous-titres ne correspondent pas forcément aux dialogues, et ils sont aussi truffés de fautes. On ne peut toutefois que saluer cette volonté d’offrir une version française intégrale, et même plusieurs autres langues (7 au total). Mais cela pèse sur le poids du jeu : il requiert 2,3Go d’espace disponible.