Metrico est un puzzle-game, mais qui ressemble à un jeu de plateforme, où les plateformes, piliers et ponts vont changer la façon dont le personnage évolue. Un bloc peut se lever si vous lui sautez dessus, vous devez donc limiter vos sauts sous peine de voir la plateforme être trop élevée pour l’atteindre. Même chose pour les portes qui peuvent quant à elle monter et descendre en fonction de vos actions. L’objectif est donc de trouver une façon intelligente de vous déplacer avant d’être pris au piège. La seule comparaison que l’on pourrait faire serait avec Braid où les ennemis et les obstacles ne se déplacent pas de la même façon que le héros. Pour comprendre Metrico, il faut prendre cette idée, puis la tordre, la tourner dans tous les sens, et la transformer d’une centaine de façons. Et pas du genre à se reposer sur ses lauriers, le studio Digital Dreams introduit un nouveau mécanisme à chaque chapitre.

Dès le deuxième, vous pouvez réapparaitre à des points de contrôle, mais avec vos attributs réinitialisés. Au troisième, vous pourrez tirer des balles pour tuer vos ennemis. Les chapitres quatre, cinq et six fonctionnent de la même façon, tout en utilisant quasiment toutes les fonctionnalités de la PS Vita, y compris le pavé tactile arrière. Si on n’arrive toujours pas à s’y faire, on peut tout de même admettre la bonne volonté de Metrico : ici, il s’agit de viser en chatouillant du doigt l’arrière de la console, ce qui rend cette action lourde et maladroite. Tous ces éléments sont des idées utilisées à travers plus de 100 casses-tête posés les uns après les autres dans six chapitres. Certaines énigmes peuvent être difficiles, mais elles ne sont ni injustes, ni frustrantes. Notez que vous ne pouvez pas revenir sur vos pas, de sorte que vous devez résoudre chaque puzzle pour avancer. Les contrôles confortables permettent en outre de réaliser vos idées sans problème. Les puzzles de Metrico sont difficiles parce qu’ils sont difficiles, non pas parce que leurs résolutions sont basées sur des obstacles artificiels.

Ils sont conçus de sorte que vous puissiez essayer d’abord la solution la plus évidente, avant de réaliser quelque chose de plus compliqué, ce qui rend le jeu très satisfaisant. Metrico repose également sur une atmosphère des plus sympathiques avec une palette visuelle qui change à chaque étape. La bande-son (signée Palmbomen) à base de synthétiseur fonctionne bien. L’ensemble du jeu s’inspire d’infographies et de données de toute sorte, ce qui permet aux niveaux de ressembler à des diagrammes à barres dynamiques. L’écran de sélection des niveaux est ainsi une carte de transport. Il y a aussi ce sentiment tenace que même une fois que l’on a terminé le jeu (en débloquant seulement deux trophées sur la dizaine proposés), on a l’impression de n’avoir vu que la surface et qu’il faut gratter pour en découvrir davantage. Par exemple, il y a une fonction sociale qui permet de suivre les choix les plus populaires des autres joueurs comme dans The Walking Dead ou The Wolf Among Us.

Malgré tout, Metrico n’est pas le genre de jeux auxquels on peut jouer deux fois, la plupart des joueurs ne verront donc jamais tous les secrets qu’il peut renfermer. Mais ça n’a pas vraiment d’importance, car on s’amuse devant cet enchainement de puzzles aussi superbes qu’intelligents. Il arrive à mélanger suffisamment de mécanismes pour nous surprendre continuellement, tout en proposer régulièrement de nouvelles façons de faire. Si lors des premiers essais, vous pouvez vous sentir un peu idiot, le plaisir que l’on ressent lorsqu’un éclair de génie apparait est particulièrement plaisant. Ne cherchez cependant ni scénario, ni histoire, ni action, il s’agit uniquement de résoudre encore et encore des énigmes.