Dans Godus, vous incarnez une divinité. Et votre aventure commence alors que vous devez sauver un couple de personnages de la noyade. Un tutoriel commence alors et vous indique que la seule façon d’interagir avec eux va être de niveler différentes couches de terrain. En fonction de vos actions sur ce dernier, vous allez en effet pouvoir faire accroitre votre population. On est cependant bien loin de Black & White ou de Populous puisqu’on ne peut pas directement contrôler un habitant, ou même récupérer des ressources : tout repose sur votre doigt qui va vous permettre de sculpter des couches qui ne peuvent pas être effacées d’un seul geste tactile, vous devez donc tout faire un par un. En soit, ce n’est pas quelque chose de frustrant, mais certaines zones peuvent véritablement être casse-pieds à construire, et vous devez quand même le faire pour avancer. Car pour améliorer votre peuple, il va falloir explorer davantage le monde, sous peine que ce dernier soit coloré. Pour ce faire, vous devez trouver des phares qu’il faut rebâtir, mais ces derniers se trouvent bien souvent en haut de plusieurs dizaines de couches de décors qu’il faut consciencieusement effacer, sous peine de retrouver vos habitants coincés.

Mais il faut rapidement prendre un élément en compte : pour chacune de vos actions, vous utiliserez la « foi » que vous envoient vos croyants, et celle-ci se régénère toutes les X minutes, en sachant que X peut être amenée à évoluer en fonction de la qualité de la maison. Et même une fois que vous avez réussi à dégager une route, vous devez envoyer un ou plusieurs habitants explorer la zone pour se mettre au travail dans la reconstruction d’un élément (phare, port, etc.), et ça coûte encore et toujours de la foi. Rapidement, Godus devient complexe avec pas mal de choses à prendre en compte : de simples maisons, vous devrez créer des villages entiers permettant d’activer des fermes, vous pourrez aussi prendre un bateau pour explorer les îles environnantes et ainsi décrocher des bonus. Ces bonus se trouvent être des cartes qui amènent une amélioration bien spécifique à chaque fois, comme l’avènement d’un nouvel âge, ou une foi plus grande. Celles-ci nécessitent des éléments à placer sur elles, et que l’on trouve dans des coffres cachés un peu partout sur la carte.

Il y a donc énormément de choses à faire, et vos premières heures de jeu seront sans aucun doute très amusantes. Le seul problème, c’est qu’au final, on est davantage devant un gigantesque jeu de jardinage que face à un god-game en bonne et due forme, et ce sentiment devient de plus en plus présent avec l’arrivée de l’agriculture, où vos disciples peuvent cultiver céréales et minerais. Mais ne comptez toutefois pas y arriver en un claquement de doigts : vous allez être déçu. Godus est en effet un jeu freemium, et comme tous les autres jeux de ce type, il dispose de temps d’attentes, parfois interminables. Tout est une question de patience : vous voulez de la foi supplémentaire ? Attendez 30 minutes ! Vous voulez reconstruire un phare pour avancer la coloration d’une zone ? Attendez 1h. On se souvient qu’en février dernier, Peter Molyneux (le créateur de Godus) s’était élevé contre Dungeon Keeper iOS/Android notamment à cause de son côté freemium trop prononcé et faisant la part belle aux temps d’attente : sauf qu’ici, c’est quasiment la même chose.

Ce qui arrive à sauver Godus, c’est sans aucun doute le fait qu’il y a toujours quelque chose à faire, même si ce n’est pas très passionnant, ou même répétitif. Le jeu arrive à cacher les temps d’attente derrière différentes activités, mais ça ne suffit pas à s’ennuyer ferme au bout de quelques heures. Et les achats in-app son bien présent, et ce, à tous les niveaux : on peut acheter des gemmes, une monnaie premium que l’on peut certes remporter à très petite dose dans le jeu, mais dont le montant des packs peut grimper jusqu’à 89,99€. Finalement, Godus reste un freemium comme les autres, avec les qualités, et les défauts qui incombent à ce type de modèle économique. Le titre de Peter Molyneux ne fait pas mieux qu’un autre, pas pire non plus d’ailleurs. Visuellement enfin, le titre arrive à se démarquer en proposant un univers en pâte à modeler du plus bel effet. C’est à la fois détaillé et coloré, ce qui n’est pas plus mal.