Avant toute chose, Shadowrun Dragonfall n’est pas facile à prendre en main pour les néophytes. Même en choisissant le niveau de difficulté le plus facile, il va falloir serrer les fesses. À peine 10 minutes après avoir lancé le jeu on souffre déjà, et on essaie de faire des dégâts en tentant de garder son équipe en vie. Cette courbe de progression assez raide risque de mettre certains joueurs sur la touche, mais ceux qui persévèrent découvriront un RPG cyberpunk brillant, qui tape là où il faut. Son système de combat est précis comme un rasoir, et son histoire nous ramène aux plus grandes heures du RPG sur PC.

Le jeu commence aux abords de la ville de Berlin où vous dirigez une équipe de cybercriminels dans un bunker souterrain se trouvant en dessous d’un manoir afin de voler des données. Ce qui était supposé être un boulot facile va tourner au vinaigre et vous finirez par courir pour votre vie, tout en vous embarquant dans une conspiration à propos d’un dragon mort depuis longtemps. L’histoire est superbement bien racontée. Il n’y a certes aucun doublage, seulement du texte, mais rien qui n’aurait pas sa place dans une nouvelle de Gibson. Cependant, les combats restent le coeur du jeu et sont rapides et tactiques. Chacun de vos personnages reçoit un nombre de points d’actions à dépenser pour chaque tour. Vous pouvez les utiliser pour vous déplacer, tirer, ou utiliser un sort ou un objet. Apprendre les forces et les faiblesses de chaque classe de personnages est une nécessité.

On peut contourner les ennemis, se mettre à couvert, recharger ou invoquer des créatures bref, tout ce qu’il faut pour rendre les rixes passionnantes, d’autant plus qu’elles sont risquées. On se retrouve souvent entrain de jongler entre les médikits et les sorts de soin tout en attaquant l’ennemi. Les combats sont donc assez jouissifs et sont embellis par une I.A particulièrement bien réglée. Vous devez apprendre à utiliser tout ce dont vous disposez pour mener à bien vos quêtes et maintenir votre équipe en vie. Mais Shadowrun Dragonfall c’est aussi une direction artistique particulièrement soignée, à mi-chemin entre Blade Runner et l’univers de Tolkien. Du cyberpunk, du vrai. Les grands RPG doivent construire des univers forts et crédibles, et c’est précisément ce que Dragonfall fait. Tout au long des 20 heures de campagne, on obtient un savant mélange de classicisme et de modernité. En résumé, si vous avez aimé Shadowrun Returns vous adorerez Dragonfall. Si vous cherchez un nouveau RPG pour perdre votre vie sociale, vous l’adorerez aussi.