Pour ce Brothers in Arms 3, Gameloft a choisi le juteux modèle économique du free-to-play et ses inévitables achats in-app. Ce n’est certes pas un scandale, certains s’en sortent même très bien tout en ayant un minimum de respect envers le consommateur. Mais ici, chaque élément du jeu peut être acheté. Vous pouvez payer pour des grenades et des medipacks, pour des cocktails molotov, pour avoir le droit de respawn sans trop attendre, pour des upgrades et des compétences, pour des bonus d’XP… Je m’arrête là vous m’avez sans doute compris, le moindre élément de gameplay est monétisé. Comble du cynisme, on peut même payer pour arrêter de saigner. Oui, on en est là, et c’est triste. Pour vous dire, je suis même surpris que l’on ne nous propose pas de payer pour augmenter le volume ou modifier les contrôles.

Soyons honnêtes, c’est assez déprimant de voir une licence aussi célèbre que Brothers in Arms tomber aussi bas. A l’époque où Gearbox Software était en charge de la série, c’était une série de FPS sur la 2nde guerre mondiale tout à fait authentique et intéressante. Et c’est vraiment dommage car sous cette croûte infâme et nauséabonde composée de micro-paiements abusifs, c’est un jeu sympathique où on bute des nazis. Rien de grandiose ou de révolutionnaire, mais un Third Person Shooter fun et adapté à son support. Et puis c’est vrai quoi, c’est toujours rigolo de buter des nazis. Les missions sont rapides et donc pensées pour le support. On retrouve l’inévitable système de couverture propre aux TPS. Il fonctionne assez bien car lorsque vous êtes à couvert, vous n’aurez que les tirs et la visée à gérer. C’est malin, et ça donne une impression de contrôle assez rare. Il est donc beaucoup plus facile d’enchaîner les headshots. Mais les propositions d’achats in-app incessantes nous ramènent à la dure réalité et le plaisir de jeu s’en ressent.

Bien sûr, il est possible de jouer sans payer. Mais c’est aussi faisable que de manger un bol de crème anglaise avec les mains attachées derrière le dos. On comprend vite que les ennemis seraient beaucoup plus faciles à tuer si on mettait quelques pièces dans la machine. Si Brothers in Arms 3 était un jeu payant, je vous conseillerais de l’acheter. Je vous dirais qu’il ne réinvente pas la roue, mais qu’il est suffisamment divertissant pour y laisser quelques euros sans crainte. Il est dommage de voir qu’un modèle économique appliqué avec un peu (beaucoup) trop de zèle puisse gâcher un jeu à ce point.