The Westport Independent s'inscrit dans la même catégorie qu'un Papers, Please ou un Backbar. La censure, le contrôle gouvernemental et le mal qui sommeille en chaque être humain sont autant de thèmes communs. Cette fois-ci, on est placé dans les baskets d'un rédacteur en chef d'un petit journal dans un Etat en proie à un régime totalitaire, et il n'appartient qu'à vous de censurer une information ou de la publier malgré les conséquences. On se retrouve à la tête d'une équipe de 4 journalistes, et il faudra vérifier chaque histoire avant d'investir sa machine à écrire. On choisira ainsi les différentes parties du texte, ainsi que les titres et phrases d'accroche. Choisirez vous de titiller le gouvernement et de soutenir les rebelles ? De remplir vos pages avec des ragots people ou de dire la vérité sur les évènements en cours ? Vous avez 12 semaines pour décider. 

Chaque semaine, il faudra sélectionner les articles que vous allez publier, choisir l'angle abordé et refiler le bébé à un de vos journalistes. Chacun possède une personnalité, une histoire et une manière de réagir aux évènements qui leur est propre. Parfois, ils refuseront d'écrire ce que vous proposez et on aura le choix d'abandonner ou de les forcer à le faire. Une fois que l'on a séléctionné et préparé les articles, il faudra les placer dans votre journal et choisir le budget marketing à attribuer pour les 4 différents quartiers de la ville où votre feuille de chou est diffusée. Chaque quartier a des goûts différents des autres, et si certains raffoleront d'enquêtes industrielles, d'autres seront plus intéressés par les news people ou des histoires criminelles. Et avec tout ça, il faut aussi prendre connaissance de la diffusion du journal, de l'opinion publique et de la possibilité que le gouvernement vous suspecte de trahison. Il y'a donc beaucoup de variables à considérer, et au bout des 12 semaines suivant le chemin que vous aurez emprunté il est même possible que toute votre équipe se fasse tuer. 

Le jeu cherche ainsi à faire réfléchir le joueur sur ses actions, sur comment de simples choses peuvent affecter les gens de façon abominable, et comment les actions d'un gouvernement peut détruire les vies de personnes ordinaires. Si c'est une ambition tout à fait noble, et que le jeu contient quelques grands moments, cela n'atteint malheureusement pas la puissance émotionnelle d'un Papers, Please. C'est intelligent, divertissant, mais bien souvent le titre ne va pas vraiment au bout de son propos, et certains de nos choix peuvent parfois paraître légèrement arbitraires. Cela dit, The Westport Independent reste un titre intéressant. Si vous appréciez refaire un même jeu plusieurs fois pour vérifier si des choix différents amèneront d'autres conséquences, le titre saura vous occuper quelques bonnes heures. Si vous n'avez pas joué à Papers, Please alors il vaudrait peut être mieux commencer par celui-là, mais si c'est le cas The Westport Independent reste un titre plaisant et rare, il mérite donc qu'on y jette un oeil.