A la suite de l'évènement de la semaine dernière consacré à la Nintendo Switch, Nintendo a proposé plusieurs sessions de test ouvertes à la presse et au public dans quelques grandes villes du monde. En France, la session s'est déroulée au Grand Palais à Paris, du 13 au 15 mars dernier et il y'a de fortes chances pour que certains d'entre vous aient pu essayer la console. Ce fût bien entendu notre cas, et nous avons pu tester la Switch dans différentes configurations, que ce soit avec les Joy-Cons, en mode nomade ou avec un Pro Controller dans nos mains fébriles. Autant dire que c'était un peu comme un deuxième Noël. Maintenant, vous devez probablement vous demander si la machine mérite d'être acquise lors de sa sortie prochaine - prévue pour le 3 mars - et si son prix relativement élevé est justifié. Bien qu'il nous soit impossible de nous prononcer définitivement après une si courte session, nous allons tenter de répondre à la question suivante : faut-il céder aux sirènes de la pré-commande ?
Lorsque l'on voit la Switch pour la première fois on ne peut qu'être surpris par sa taille, bien plus petite que les vidéos le laissent supposer. Visuellement, la console est assez séduisante avec une jolie finition matte et un design très compact. Si certains fans regretteront la disparition de l'aspect très "jouet" des consoles précédentes de Nintendo, son design high-tech reste une franche réussite. Ces derniers pourront toujours se consoler avec la version colorée des Joy-Cons. On peut d'ailleurs s'attendre à l'apparition de nouveaux coloris et autres éditions limitées (qui a dit Zelda et Pokémon ?) dans un futur proche. Pour ce qui est du Dock, il accueille parfaitement la console, pas de fausse note à déclarer sur ce sujet. Cependant, comme nous n'avons pas pu mettre nos mimines dessus, impossible de parler de son poids. On peut néanmoins remarquer les deux ports USB sur le côté gauche, et un port HDMI sur le côté droit.
Le Joy-Grip
Clipsés sur le grip, les Joy-Cons deviennent ainsi une manette standard. On y trouve deux sticks analogiques, les boutons A, B, X, et Y, les touches directionnelles, des gâchettes à gauche et à droite, un bouton dédié à la capture d'écran et enfin un bouton Home. Que du très classique en somme. La finition matte offre un feeling appréciable, les boutons et sticks analogiques ont du répondant. Malheureusement, on est clairement en dessous des sensations d'une Dual Shock 4 ou d'un pad Xbox One, et sa forme ainsi que ses boutons trop petits pourront à long terme causer un certain inconfort, d'autant plus pour ceux dotés de grosses paluches. Les gâchettes L et R semblent également un peu fragiles comparées à celles d'une Dual Shock 4. Si elles ne causent aucun véritable problème de fonctionnement, elles ne sont pas aussi agréables à presser que leurs consoeurs de chez Sony et Microsoft.
Les Joy-Cons
Ce n'est que détachés de leur grip que les Joy-Cons dévoilent tout leur potentiel. Cette idée est incontestablement une des réussites de la Switch, et offre de nombreuses options de jeu. Pris séparément avec un Joy-Con dans chaque main, on pourrait se dire au premier abord qu'il ne s'agit que d'une version améliorée du combo Wiimote/Nunchuk de la Wii. Mais on se rend vite compte que c'est un tort. Le gyroscope est de bien meilleure qualité que par le passé, et tout s'est déroulé parfaitement durant notre session de test. Il montre tout son potentiel dans un jeu comme ARMS, un jeu de combat dans lequel vous donnez des coups de poings et autres chopes en reproduisant les gestes vus à l'écran. Une sorte de version améliorée de Wii Boxing, en quelques sortes.
Les Joy-Cons intègrent également un tout nouveau système de vibrations, baptisé HD Rumble, qui peut produire des vibrations bien plus précises que par le passé. Il peut par exemple mimer la sensation de secouer des glaçons dans un verre, ou encore reproduire les vibrations d'une pluie torrentielle. Ce HD Rumble ouvre donc de nombreuses possibilités, que l'on peut déjà entrevoir dans le jeu 1-2-Switch. Lors de vos déplacements, les Joy-Cons peuvent être utilisés de façon horizontale et fonctionner en tant que manettes séparées, ce qui est parfait pour une partie de Mario Kart ou de Street Fighter II improvisée. Ces derniers possèdent même leurs propres gâchettes, utilisées initialement comme clips pour pouvoir y fixer le Grip. Ingénieux, tout simplement.
Le Pro Controller
Nous avons mentionné plus haut les défauts de la manette standard, et ceux-ci ne sont plus qu'un souvenir avec le Pro Controller dans les mains. Sur le point de vue du design, nous avons affaire à un produit similaire, malgré la disparition de l'espèce de gros carré au centre, pour le mieux bien évidemment. Les boutons ont un retour bien plus satisfaisant, particulièrement au niveau des gâchettes, qui rivalisent presque avec celles d'une Dual Shock 4 en termes de feeling. Cette fois-ci la manette intègre également un capteur de mouvements, ce qui pourra se révèler particulièrement pratique dans un jeu comme Splatoon 2. La manette est dans l'absolu très confortable, et tient très bien dans les mains. Autant dire que si vous pensez utiliser votre Nintendo Switch principalement en mode TV, ce Pro Controller deviendra vite un achat indispensable.
Le mode nomade
Disons-le tout de suite, transformée en console portable, la Switch est une des meilleures expériences nomades proposées à l'heure actuelle au côté de la Playstation Vita. Son écran en 720p permet un rendu très détaillé et la taille de l'écran - 6 pouces - semble avoir été choisie judicieusement. On a réellement l'impression d'embarquer des jeux sur console de salon avec soi, et en réalité c'est le cas. Nous avons joué à Mario Kart 8 Deluxe durant cette session et le rendu était identique à celui affiché en mode TV, à savoir magnifique. En réalité certains jeux profitent d'un rendu bien meilleur qu'en mode TV, c'est notamment le cas de The Legend of Zelda: Breath of the Wild qui paraît bien plus fade visuellement sur un grand écran. Cependant, impossible d'en dire plus au sujet de l'autonomie de la batterie, la console étant alimentée sur secteur pendant toute la session sans que nous ayons la possibilité de la débrancher. Impossible également de parler de l'écran tactile, il faudra attendre la sortie de la machine pour se faire un avis définitif sur cette fonction.
Faut-il craquer pour la Switch dès le lancement ?
La session de test ayant été plutôt courte, d'autant plus que certaines fonctions de la machine restaient inaccessibles (impossible d'accéder au menu de la console par exemple), il nous est impossible d'avoir une opinion définitive sur la Nintendo Switch. Cependant, il y'a quelques points que vous devez considérer si vous désirez craquer dès le day one. Pour commencer il y'a le problème du line-up de lancement, avec seulement 4 jeux développés par Nintendo qui seront disponibles dès le 3 mars.
Sur ces quatre jeux seuls 1-2-Switch et Super Bomberman R sont exclusifs à la machine, et The Legend of Zelda: Breath of the Wild peut tout aussi bien être joué sur votre Wii U couverte de poussière. Si Bomberman reste sympa, il aurait été bien plus judicieux de livrer 1-2-Switch gratuitement avec la console, son concept rigolo ne valant clairement pas les 50 euros demandés. Certes, il y'aura bien quelques jeux d'éditeurs tiers - bien que l'on peut encore douter de leur implication sur le long terme - et la Virtual Console mais tout cela paraît bien léger pour le moment.
Difficile aussi de faire l'impasse sur le jeu online qui deviendra payant dès l'automne. Si la concurrence propose aussi des offres payantes, à l'instar du Playstation Plus et du Xbox Live Gold, ces dernières offrent de nombreux avantages aux joueurs comme une sélection de jeux gratuits tous les mois. On ne sait que peu de choses sur ce que proposera Nintendo, mais il faudra bien plus qu'un jeu NES ou SNES sur Virtual Console offert de façon temporaire (!) pour concurrencer sérieusement les offres de Sony et Microsoft. Autre défaut gênant, la machine embarque un disque dur dont la taille ridicule s'élève à 32 Go, et il faudra passer par des cartes SD pour pouvoir disposer de plus de mémoire. A l'heure où la PS4 et la Xbox One proposent des disques durs allant de 500 Go à 1 To et où les jeux demandent de plus en plus d'espace disque, c'est un peu gênant. Enfin il reste la question cruciale du prix, un peu plus élevé que ce que l'on aurait pu penser, avec une console livrée sans jeux au tarif conseillé de 329.99 euros. Encore une fois, la concurrence est bien installée et propose des consoles livrées avec un jeu récent pour un tarif similaire. Et ce problème de prix s'étend également aux accessoires. En optant pour une manette supplémentaire et un jeu, l'addition risque de grimper très vite.
Bien entendu, certains d'entre vous sont des passionnés et nous comprenons leur impatience à l'idée d'acheter une nouvelle console, surtout lorsqu'il s'agit de Nintendo. Néanmoins, si vous n'êtes pas pressé et que votre budget est limité, nous vous conseillons d'attendre plusieurs mois, voire la fin de l'année 2017 avant de craquer pour la Nintendo Switch. D'ici là, nous aurons une bien meilleure visibilité sur la stratégie de Nintendo à long-terme et sur l'implication des éditeurs-tiers. C'est aussi à ce moment-là que devrait sortir la première vraie killer-app exclusive à la Switch, à savoir Super Mario Odyssey. On peut aussi espérer que d'ici là, une première baisse de prix fera son apparition comme pour la 3DS en son temps. En résumé, votre patience n'en sera que récompensée !
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