De manière générale, les jeux vidéo ont très souvent été conçus dans le but d'être divertissants et amusants. Et c'est cette idée que Darkest Dungeon, comme d'autres avant lui, vient briser avec perte et fracas. Car ce jeu, noyé dans une atmosphère sombre et pessimiste, prend un malin plaisir à vous faire souffrir et à vous voir échouer encore et encore, ce qu'il fait avec un certain brio. Darkest Dungeon vous place dans le rôle d'une âme en peine qui se voit hériter d'un sombre manoir, surplombant des cavernes où se niche un secret aussi ancien que terrible. Votre job est de réparer les erreurs de votre prédécesseur en dirigeant une équipe d'aventuriers, guerriers et autres bandits à travers de sombres donjons et des cryptes hantées, où vous combattrez des créatures horribles et trouverez des trésors. Pour ce qui est du coeur du gameplay, Darkest Dungeon est un dungeon-crawler en vue de côté. Après avoir formé un groupe de quatre personnages, vous avancerez dans des environnements composés de plusieurs pièces, tout en interagissant avec différents éléments comme des coffres ou des pièges à désactiver. Cependant, le jeu de Red Hook Studios est bien plus profond et malin que cela. 

Deux systèmes très importants régissent le gameplay de Darkest Dungeon: la lumière et la santé mentale. En haut de l'écran, vous trouverez une jauge de lumière qui baissera au fur et à mesure que la lumière de votre torche s'affaiblira, ce qui aura pour effet de rendre vos ennemis plus dangereux, bien que les récompenses seront plus élevées. Venons-en maintenant à la santé mentale. Lorsque des événements malheureux ou des choses bizarres se produisent lors de votre exploration, votre groupe devient de plus en plus stressé. Et lorsque la barre de stress d'un de vos personnages atteint son maximum, celui-ci sera atteint d'un traumatisme ou d'une maladie mentale, rendant ses actions imprévisibles. L'un pourra refuser de combattre, tandis qu'un autre brisera la formation de votre groupe ou développera une phobie quelconque. Et si il est possible d'atténuer le stress de votre équipe en faisant diverses activités lorsque vous serez de retour au bercail, ce stress regrimpera vite en flèche lorsque vous serez encerclé par une bande de guerriers squelettes. 

Puisque l'on parle bagarre, disons simplement que les combats de Darkest Dungeon sont aussi violents que stratégiques. Sur le papier cela semble très simple, on attend le tour de chaque personnage, puis on sélectionne une action ainsi que l'ennemi souhaité. Mais c'est sans compter sur un système de positionnement très malin qui vient pimenter le tout. Chaque personnage a une place qu'il préfère, et ne peut attaquer que certains ennemis suivant son placement. Ces placements varieront inévitablement pendant les combats, ce qui pourra générer du stress pour vos aventuriers, mais aussi de puissantes attaques. 

Il y'a encore beaucoup de choses à dire sur Darkest Dungeon. Le jeu de Red Hook Studios est un véritable trésor possédant ses systèmes et ses propres règles, le tout accompagné d'une direction artistique très comic-book et de dialogues très bien écrits. En réalité, son seul vrai défaut ne provient pas du jeu mais du portage, car Darkest Dungeon ne s'adapte pas très bien à l'iPad. De part sa direction artistique très chargée et son interface, le jeu semble trop dense pour un écran de 10 pouces, et cela doit être encore pire sur un iPad mini. Les textes sont trop petits pour être confortables, et on a parfois du mal à distinguer les boutons, ce qui en fait un jeu pas très bien optimisé pour le support. Bien sûr, Darkest Dungeon ne cherche pas à vous mettre à l'aise, et ces petits problèmes ne changent pas le fait qu'il s'agit d'un des meilleurs dungeon-crawlers disponibles à ce jour sur l'App Store.