Car la première impression sur Across Age est celle de déjà vu, mais plutôt dans le bon sens du terme. Les graphismes du jeu rappellent en effet fortement ceux de Zelda : A Link to the Past, une référence inconstatable de son époque.  De ce coté là, le jeu est incontestablement réussi : les graphismes en 2D sont très mignons et les dialogues sont même agrémentés de quelques portraits des principaux personnages, dans un style très manga.

Le scénario du jeu, est également digne des bons jeux du genre, avec son lot de tragédie et d’héroïsme et ses retournements et surprises.  Seul au début, notre héro (Ales, un chevalier) est rapidement rejoint par Ceska, une magicienne très puissance mais qui ignore encore l’tendue de son pouvoir.

Et c’est ce duo de compétences qui constitue la principale originalité d’Across Age. Il est possible de basculer à tout moment de l’un à l’autre des personnages. Ils sont le plus souvent groupés, le personnage que l’on ne contrôle pas suivant l’autre. On utilisera alors les forces et les faiblesses de chacun, certains monstres étant par exemple immunisés à la magie ou au contraire aux attaques physiques.

Mais il est également possible de séparer les personnages, ce qui s’avère régulièrement nécessaire pour la résolution d’énigmes dans les donjons. Ceska pouvant activer certains interrupteurs magiques pour ouvrir un passage à Ales, ce dernier pouvant par exemple pousser de lourdes pierres. On retrouve là encore de bons puzzles à la Zelda, sans qu’ils ne soient cependant jamais très compliqués.

A ces énigmes s’ajoutent celles liées au pouvoir unique de Ceska : la possibilité de remonter le temps, en utilisant certains portails. Il sera donc possible de remonter dans le passé pour y effectuer certaines actions (déplacer un rocher), puis de revenir dans le présent pour en observer les conséquences (le rocher a bougé !). Rien d’incroyable, mais ces petites énigmes bien pensées sont sans doute l’un des points forts de Across Age.

Malheureusement, Across Age comporte également quelques gros problèmes qui viennent nuire au plaisir de jeu. Tout d’abord, le jeu souffre d’une maniabilité moyenne due à des boutons eux aussi moyennement réactifs. Cela est rarement problématique, mais peut se révéler très agaçant dans certains passages difficiles.  Certain niveaux seront par exemple constitués d’un petit passage entre des précipices, parfois même peuplés d’ennemis. La moindre erreur nous fait alors recommencer le niveau, tous les monstres réapparaissant !

Le système de combat d’Across Age est original : lorsque l’on contrôle Ales (le guerrier), il suffit d’arriver au contact d’une ennemis pour automatique l’attaquer.  A cela s’ajoute ensuite des capacités spéciales que l’on peut lancer à l’aide du gros bouton situé en bas à droite de l’écran de l’iPhone. Bien qu’assez pratique, ce système est à l’usage assez déplaisant car visuellement ni Ales ni notre ennemi n’attaque, donnant une impression de simple collision digne des mauvais jeux vidéos des années 80. Les séquences de combat sont donc assez rapidement ennuyeuses.

Enfin, le dernier défaut concernant AA est son manque de profondeur : le coté RPG est réduit au strict minimum : on gagne de l’expérience qui permet de passer des niveaux, mais ces derniers ne font qu’augmenter nos points de vie et nos dégâts. Pas de points à attribuer, pas de talent ou de compétences, bref, niveau 1 ou 30, le gameplay reste identique. Même constat au niveau des objets : les armes et les armures sont simplement à chaque fois des versions plus puissantes des précédentes. Seuls les objets spéciaux (amulettes ou bagues) apportent un petit choix tactique dans l’équipement.

Au final Across Age est un jeu d’action-RPG qui ne convainc vraiment ni dans son aspect « action » à cause de contrôles insuffisants par rapport à la difficulté du jeu, ni par son coté jeu de rôle à cause de la pauvreté de son univers. Reste l’aspect puzzle game des donjons et la très bonne durée de vie du titre qui relèvent le niveau général.