S’il faut reconnaître un talent à Steven Spielberg, le réalisateur des Dents de la Mer, c’est bien son sens de la mise en scène. Depuis 1975, date de sortie du film, les baigneurs que nous sommes ont forcément en tête les terribles images des redoutables mâchoires du grand requin blanc et la musique de John Williams (autre grande figure du cinéma).

Même si en France question grand requin blanc nous sommes tranquilles, il faut bien avouer que notre vie à plage n’est plus tout à fait la même. Cette terrible réputation de mangeur d’homme a valu au requin bien des déboires et depuis des années, les hommes, comme pour se venger, s’acharnent sur ce pauvre squale afin de le découper en morceaux pour ne garder que ses nageoires et en faire de la soupe vendue à prix d’or dans les restaurants spécialisés d’Asie.

La pêche au requin a d’ailleurs pris une telle dimension que certaines espèces sont désormais en voie de disparition… C’est à partir de ce constat malheureux qu’HandyGames a eu l’idée géniale de développer Shark or Die. Dans Shark or Die, pour une fois, les rôles sont inversés : désormais c’est dans la peau d’un requin que l’on vous place.  L’heure de la vengeance a enfin sonné !

Après avoir vécu le massacre de votre famille, le requin que l’on incarne n’a qu’une envie : tout dévorer sur son passage : nageurs, canards en plastique, super nanas en bikini et bien d’autres choses à se mettre sous les dents encore. Ah oui, quand un requin est énervé, il bouffe tout ce qui lui tombe dans la gueule. Alors, un grand requin blanc, je ne vous explique pas !

Certes, Shark or Die n’est pas un chef d’œuvre, loin de là, les graphismes proposés datent un peu, toute l’action est vue d’en dessous, comme si vous étiez (Bernard) tapis au fond de l’océan, les yeux tournés vers la surface. Cependant, il est suffisamment bien réalisé et fun pour s’amuser de longues minutes entre deux stations de métro pour les parisiens par exemple. Pour les provinciaux, c’est le jeu idéal pour patienter 5 minutes à la Poste.

Côté prise en main, c’est la facilité absolue ! On pointe un nageur avec son doigt et le requin fonce dessus comme un tigre attiré par un steak saignant ! Plus simple, tu meurs. Le principe du jeu consiste à croquer le plus de nageurs possibles dans le niveau avant qu’ils se sauvent en montant dans la barque prévue à cet effet. Attention, on ne contrôle pas un grand requin blanc comme une mobylette !

La vitesse de son requin a son importance. Ainsi, je vous vous conseille d’optimiser les déplacements de celui-ci en essayant de croquer plusieurs plongeurs et nageurs successivement, quand ils sont alignés. Cela vous rapportera plus de points au final et évitera les longs aller/retours dans le niveau qui épuisent vos réserves de viande. En effet, si jamais elles venaient à s’épuiser c’est votre mort assurée. Il y a donc un peu de stratégie dans ce jeu d’arcade !

Comme un bon vieux shoot’em up des années 80, le requin que l’on contrôle évolue. En effet, à chaque nouvelle évolution, on débloque des succès et des points de tuerie que l’on affecte pour donner à son fougueux poisson un entraînement personnel afin de le rendre encore plus dangereux. Histoire de donner un peu plus de mordant au jeu, le mangeur d’homme va ainsi devenir plus performant que jamais, un véritable requin gonflé aux hormones, tel un cycliste sur le Tour de France…