ZX Spectrum Elite Collection Vol. 1 se présente sous la forme d’un émulateur habillé comme un jeune marié. Une interface qui rappelle celle d’un écran de TV sur lequel est branché le micro-ordinateur de Sinclair. En bas de l’écran de l’iPhone, différentes options : Games, Foreword, Settings, About et News. Simplicité. Efficacité. L’option Setting vous permet de choisir le mode d’affichage souhaité : paysage ou portrait. About quant à lui affiche les copyrights de l’application. Les News pour finir vous informent des dernières nouvelles sur l’application, ses mises à jour et les prochains volumes à débarquer sur l’App Store.

Nous reviendrons un peu plus tard sur l’option Games. Dans Foreword, on apprend l’historique d’Elite, premier développeur anglais pour ZX Spectrum à l’époque. Vingt cinq ans déjà. A peu près l’âge de maturité de l’industrie des jeux vidéo.  C’est à cette époque aussi qu’un certain nombre de développeurs de jeux importants ont commencé leur carrière : Ultimate (qui est devenu par la suite Rare), Peter Molyneux (ex-Bullfrog productions) ou encore Shiny Entertainment ! D’autres ont connu un énorme succès avant de sombrer dans les oubliettes des jeux vidéo, n’ayant pas réussi à franchir le fatidique cap des années 90 et des consoles de salon : Ocean, US Gold, Mastertronic ou encore Gremlin. Paix à leur âme. Vous le voyez, les années 80 ont été un formidable terreau de productions et de développeurs dont s’inspirent aujourd’hui encore bon nombre de studios.

Intéressons nous maintenant au sujet principal de ce ZX Spectrum Elite Collection Vol. 1. les jeux ! Comme son nom l’indique, il s’agit de la première compilation de jeux édités par Elite sur ZX Spectrum. On peut donc en espérer une nouvelle prochainement. Dans ZX Spectrum Elite Collection Vol. 1, six jeux sont proposés, six jeux qui ont marqué, à leur manière, l’histoire des jeux vidéo. Il s’agit de Turbo Esprit, Saboteur, Chuckie Egg, Harrier Attack, Frank Bruno’s Boxing et de Buggy Boy. Tous ces jeux sont identiques à ce qu’ils étaient en 1982, lors de leur sortie. Aucune amélioration, tant graphique que sonore, n’est proposée ici. Il s’agit bien des originaux, avec leurs qualités et leurs défauts : des graphismes en huit couleurs parmi 16, une résolution graphique de 256x192 pixels et des bips asthmatiques en guise de bruitages. A l’époque on savait se contenter de peu pour s’amuser ! Quant à la prise en main, toujours délicate sur un clavier (et encore plus à l’époque !), elle est plutôt honnête : les touches du claviersont affichées à l’écran et rappellent par leur positionnement, celles d’une manette classique. Bien vu !

Intéressons nous maintenant aux jeux à proprement parler. Dans Saboteur, le joueur incarne un personnage qui évolue dans un gigantesque entrepôt. A lui de trouver la sortie et de se frayer un chemin vers le toit ou l'attend un hélicoptère qui le sortira de là. Objets et armes se récupèrent en fouillant les différents environnements et serviront à affronter les ennemis présents à l’écran : adversaires et chiens de garde par exemple. Pas mal fichu et bonne ambiance.

Buggy Boy est une simulation de course aux graphismes très sommaires. Six circuits sont proposés, de difficulté variable. Le but du jeu étant de terminer les parcours dans le temps imparti tout en évitant les obstacles sur la route : rochers, arbres, etc. Pour espérer avancer le plus longtemps possible, il est impératif de récupérer en chemin des bonus de temps qui vous font gagner de précieuses secondes. L’idée n’est pas mauvaise, mais la réalisation laisse franchement à désirer !

Chuckie Egg s’inspire du célèbre Lode Runner de Broderbund. Le principe est simple : parcourir différentes plates-formes en grimpant sur des échelles et récupérer des œufs avant que des poules ne mangent tous les grains de maïs qui sont dispersés dans le niveau. Ca ne casse pas trois pattes à un canard, mais c’est assez plaisant à jouer. Attention à la difficulté, elle est aussi relevée qu’un bon plat de Chili Con Carne.

Turbo Esprit vous colle dans la peau d’un flic chargé de mettre la main sur des narco trafiquants. Toute l’action se déroule à voiture. On arpente donc les rues d’une immense ville à la recherche des dealers. En bas de l’écran, s’affiche les infos sur leur présence et la rue où ils ont été aperçus pour la dernière fois. A vous d’afficher la carte de la ville et de vous rendre sur place pour les appréhender. Un GTA avant l’heure... Frank Bruno’s Boxing est une simulation de boxe. Le personnage principal n’est autre que célèbre Frank Bruno, champion de la discipline dans les années 80. Quatre directions possibles (avancer, reculer, aller à gauche et à droite), quatre actions proposées (direct du gauche, du droit, se baisser et se relever d’un KO) : les fondamentaux sont là, mais pas le plaisir de jouer… Tout est un peu trop confus pour prendre son pied.

Enfin, Harrier Attack est un jeu de tir vu de profil dans lequel on dirige un Harrier. Forcément. Forcément, car l’Harrier est un avion de chasse anglais (comme l’équipe de développement), le premier à proposer un décollage vertical. Le but du jeu est simple : parcourir l’espace aérien et tirer sur tout ce qui bouge dans les airs et détruire tout ce qui est au sol. Missiles, bombes… à vous d’en faire le meilleur usage !

Pour son premier volume, ZX Spectrum Elite Collection aurait mérité meilleur sort. Les jeux choisis ne sont pas tout à fait représentatif de l’image d’Elite qui, à l’époque, était à mes yeux l’un des tous meilleurs développeurs et éditeurs sur micro-ordinateur. Pourquoi ne pas avoir choisi par exemple des jeux tels que Paperboy, Commando, Ikari Warriors ou encore Double Dragons, de sérieuses références. Certainement à cause de problèmes de droits, certains de ces jeux étant simplement distribués par Elite et non pas développés en interne par le studio anglais. On peut donc espérer beaucoup mieux de la prochaine compilation qui proposera elle aussi, six autres titres. Wait and see donc.