Dans la peau d'un gestionnaire de trafic portuaire, vous devez vous débrouiller pour que les bateaux qui arrivent puissent décharger leurs marchandise dans les zones qui conviennent tout en évitant qu'ils se percutent et que leur attente soit trop longue. On ne peux plus simple et pourtant incroyablement addictif. La force de ce genre de jeu, une maniabilité pensée pour les écrans tactiles et véritablement instinctives. Il suffit de tracer le parcours que va suivre le bateau sur lequel on aura posé le doigt. On ne pourra reprocher à cette manipulation bien trouvée, qu'une seule chose : lorsque l'on trace une trajectoire notre main masque une partie de l'écran et évidemment c'est bien souvent à ce moment la que les accidents se produisent. On évitera donc soigneusement de réfléchir des heures sur le parcours à effectuer pour aller au plus simple et plus rapide.

C'est d'ailleurs l'une des qualités du jeu. Si les débuts de parties sont souvent très calmes et mollassons, au bout de quelques minutes tout s'accélère et on se retrouve face à un jeu nerveux plus en rapport avec les réflexes que la gestion. Heureusement Imangi à bien penser son bébé et les bateaux arrivent généralement par vagues. Entre chacune, vient s'intercaler une petite accalmie bienvenue qui permet de reprendre son souffle et surtout de vider ses docks pour les futurs nouveaux arrivants.

Trafic fluide

Si techniquement le jeu est très agréable, à regarder et n'a pas à rougir de la concurrence, il reste toutefois assez classique et n'est pas doté d'une musique inoubliable. On la coupera d'ailleurs bien vite pour être plus au calme face au rush ingérable auquel on doit bien vite faire face. Les menus sont simples et bien pensés et l'aide du jeu tient en trois lignes. Jusque la on retrouve une copie conforme de Flight Control. C'est seulement lorsqu'on lance une partie que toute la saveur et l'originalité du soft se dégage.

Exit les avions, on dirige ici des bateaux. La bonne nouvelle c'est que les zones de stockages de ceux ci ne sont pas concentrées à un endroit de la map, comme dans le hit de Firemint, mais plutôt dispatchées un peu partout. De plus certaines sont en doublons et capables de vider les bateaux deux fois plus vite que la normale. On se retrouve donc avec des bateaux qui arrivent de toutes parts et qui sont également stockés  de tous les cotés. Il faudra donc garder un oeil partout et pour le coup on n'hésitera pas à faire tourner en rond certains d'entre eux en attendant que le dock approprié se libère. Une véritable force qui transforme complètement le gameplay. Il faudra aussi compter sur le fait que nos bateaux une fois qu'ils ont déchargé leur précieux contenu, doivent quitter le port. Et c'est bien là toute la difficulté. Il faut ici gérer leurs allers et venus dans les deux sens. La pression de la collision va vous faire prendre des cheveux blancs.

Heureusement quelques petits atouts permettent d'éviter la crise de nerfs. Le nombre de bateaux simultanément à l'écran reste tout à fait correct et dans la pire des situations, si deux d'entres eux se percutent ce n'est pas le game over systématique. Adieu la frustration, Imangi a penser à tout. Une option Rewind vous permet de reprendre le jeu juste après l'accident. Le seul inconvénient. C'est que cette option n'est pas illimitée. Elle se gagne a force de parties jouées ou alors en mettant la main au portefeuille via le store in app.

Des containers oui, mais en couleur

Une autre des forces de Harbor master vient du contenu de ses bateaux. Chacun d'entre eux transporte une marchandise symbolisée par un rectangle de couleur. La précieuse cargaison ne pouvant évidement être vide que dans le port adéquat de même couleur. La surprise c'est que certains bateaux cargos possèdent plusieurs cargaisons et bien souvent de plusieurs couleurs. On se retrouve donc avec ces gros,porteurs marins souvent très lents qui vienne t encombrer a répétition les différents docks. Un vrai atout de gestion qui rend le jeu bien plus cérébral que la majorité de ses concurrents.

Pour enfoncer le clous, Imangi à ajouter quelques petites trouvailles rigolotes souvent spécifiques a la map sur laquelle on joue. Il faudra ainsi se méfier de cyclones qui traversent l'écran et viennent complètement chambouler les parcours des bateaux. On pourra piloter des canons pour éliminer des pirates qui tentent régulièrement de piller la cargaison de nos navires et il faudra parfois même composer avec les tentacules d'un kraken qui bouchent l'entrées de certains ports. Le tout associé à des cartes bien pensées et bien que peu nombreuses toutes très originales dans leur approche.

Pour finir, on appréciera tout particulièrement le jeu sur un iPad qui permet de s'adonner aux joie de la gestion à plusieurs en coopération et qui n'évitera pas le crêpage de chignons en règle et la franche rigolade.

Zone de perturbations

Harbor Master n'est pas le maitre incontesté de l'océan des jeux app store qu'il aurait pu être. La faute a de nombreux défauts et oublies qu'imangi se devrait de corriger. Le premier d'entre eux, le manque flagrant de contenu. Le jeu ne possède qu'une seule map de base et toutes les autres sont en téléchargement payant. Mauvaise idée d'autant qu'elles ne sont pas très nombreuses non plus, seulement quatre. Même constat pour les différents modes de jeu , simplement inexistants. On se contentera du seul fourni. Et comment ne pas pleurer devant l'oubli de l'affiliation à un réseau social Open Feint ou Game Center. En bref, une belle sécheresse ludique qui mériterait une grosse mise a jour.

Il ne faudra pas non plus compter sur un vrai mode multijoueur en écran partagé ou via du wifi. Pourtant la version iPhone intégrait une version multi en Bluetooth qui a simplement disparue de la version HD. Pourquoi?