Sur de nombreux aspects, Majesty: The Fantasy Kingdom Sim possède les caractéristiques d’un jeu de stratégie en temps réel très classique. On construit son village composé d’un château que l’on fait progresser en niveau ; la caserne permet de recruter des guerriers, le temple des prêtres et des paladins ou des nécromanciens et des guerriers de la mort. Les elfes, nains et gnomes sont également de la partie pour aller mater un bestiaire allant du rat géant au grand dragon, en passant par des harpies, trolls, minotaures et morts-vivants divers. A part une pointe d’humour dans les introductions des missions, le background du jeu est on ne peut plus classique.

Mais Majesty se distingue de beaucoup de jeux du genre par son principe original : on ne contrôle pas directement les unités. Une fois recruté, un héros vit ensuite sa vie tranquillement, explorant la carte, tuant des monstres, gagnant ainsi de l’expérience et de l’or. Et comme tout bon héros, il revient de temps en temps au village pour s’acheter des potions de soins au marché, améliorer et enchanter ses armes et armures, etc. Tous ces achats rapportent de l’or au magasin en question, qui est ensuite collecté pour remplir nos caisses.

Afin de contrôler quand même un peu ce qui se passe, il possible de définir des récompenses pour inciter les héros à aller explorer un lieu en particulier ou tuer un monstre précis. S’ils n’ont rien de mieux à faire (comme défendre le royaume), ils iront rapidement chercher la récompense, surtout s’ils sont nains bien sûr !

Ce principe s’avère particulièrement adapté à l’iPad puisqu’il évite de nombreux problèmes de maniabilité. A l’instar d’un tower defense, on ne fait que quelques actions ponctuelles, le reste est automatique. La contrepartie du coté pratique est que cela se révèle souvent frustrant, notamment à cause d’une intelligence artificielle variable. Les unités à distance (mages, archers, elfes) sont particulièrement faible au corps à corps, mais ne cherchent jamais à prendre de la distance sur leur ennemis, et même si un mage a réussi à survivre jusqu’au niveau 10, il pourra très bien se faire tuer par le premier rat venu. Seuls les guerriers et les soigneurs s’en sortent bien, ces derniers fuyant dès qu’un ennemi tente de les attaquer.

Une fois que l’on accepté la faible espérance de vie des archers et des mages, on adapte sa stratégie en se concentrant principalement sur les unités les plus solides, mais cela réduit nettement les choix stratégiques, la diversité du jeu et donc finalement dans une certaines mesure l’intérêt du jeu.

Et c’est le sentiment général qui ressort de Majesty : un jeu plein de petits défauts qui l’empêche d’atteindre son plein potentiel. Parmi ceux-ci on citera l'impossibilité de couper la musique du jeu tout en laissant le son pour écouter sa propre musique, pas de sauvegarde automatique lorsque le jeu est complètement fermé et une carte pas toujours très lisible.