Monsters Ate My Condos se présente comme un jeu de scoring mixant les concepts du match 3 et du tower builder à la Tower Bloxx ou Jenga. On n'est donc pas perdu au niveau du gameplay qui consiste à aligner plusieurs condo (étage de bâtiment) de la même couleur afin de les éliminer et de ce fait de calmer la colère des deux monstres en bordure de l'écran. Pour faire des combos de blocks il faudra nécessairement en faire glisser certains dans la bouche des monstres. On pourra ainsi les éliminer tout en remplissant ou réduisant la jauge de patience des créatures.

Un challenge qui va crescendo puisque pendant la première minute, on réalise assez facilement des combos de blocks, mais rapidement tout s'accélère. Des blocks de mauvaises couleurs s'empilent et on se retrouve contraint à les faire manger de force aux deux créatures. Ces dernières perdent ainsi patience et commencent à sauter partout. On doit alors rapidement les calmer en jouant plus vite et en enchainant les actions.

Heureusement certains combos créent des blocks bonus que l'on peut alors utiliser pour les apaiser et libérer leur pouvoir. A ce moment et pour un laps de temps assez courts et en fonction du pouvoir, les points sont doublés, les montres s'endorment ou la tour prête à s'effondrer se redresse. C'est d'ailleurs la principale difficulté du titre. Parvenir à ce que l'empilement des blocks, régis par la physique, ne se mettent pas à pencher dangereusement jusqu'à s'écrouler. Si la tour s'effondre,  une énorme cantatrice vient alors chanter le Game Over.

Si en terme de gameplay, Monsters Ate My Condo fait dans le connu, son univers bariolé et loufoque est en revanche complètement unique. Empruntant des musiques aux sonorités JPop stridentes et criardes lancées à un rythme effréné, on en prend plein les tympans. Si certains adoreront, d'autres pourraient rapidement en avoir marre. Le tout est saupoudré de graphismes flashy-disco usant de l'intégralité de la gamme colorée perceptible.

C'est bien simple, chaque écran ressemble à une explosion de couleur auquel il faut ajouter un effet quasi permanent de stroboscopie. Incroyablement osé, il faut le reconnaitre et pourtant diablement efficace. Ca bouge de partout à en rendre fou un épileptique, mais l'ensemble est entièrement maitrisé et provoque une certain addiction. C'est bien simple, on est tout à la fois en train de se demander si nos yeux et nos oreilles ne vont pas exploser tout en enchainant partie sur partie. Bref on est dans du pur jeu indé, avec Monster Ate my Condo, et bien que très loin de titre à la Tiny Wings ou Kometen on appréciera son caractère unique et rafraichissant.

Malgré sa réalisation étrange et maitrisée, Monsters Ate My Condo, n'est pas exempt de défauts. Sa maniabilité simplissime manque parfois de précision, et il arrive assez fréquemment que l'on fasse glisser le mauvais block par erreur. Ajoutez à cela des problèmes de performance avec un frame rate parfois franchement bas, pour comprendre que Monsters Ate my Condos mériterait une petite update.

Sans être dramatiques, ces quelques défauts pénalisent un peu le jeu, mais ce n'est rien à coté de la partie tutorielle complètement ratée. Des pop-up textuelles viennent s'afficher lors de certaines actions pour nous expliquer le concept du jeu. Malheureusement écrit dans un anglais assez obscure, on aura un mal fou à saisir la teneur des propos. Bref lors des premières parties on ne comprends clairement pas ce que l'on fait ni le but du jeu. Heureusement après quelques minutes, on finit par saisir le principe.

Pour finir, on notera le manque de contenu qui rend le jeu limité dans le temps. Il y a bien un mode jeu secondaire contre la montre et des succès à débloquer, mais globalement au bout de 5 minutes on a fait le tour de l'ensemble des mécanismes et éléments du jeu. Un poil dommage, mais c'est aussi le genre qui veut ça. Doodle Jump n'était franchement pas très fournis lors de sa sortie.