On sent bien dès l'ouverture de Munch Time que les développeurs de Gamistry]] sont allés puiser leur inspiration dans les meilleurs titres de l'App Store. L'écran titre fait immanquablement penser à celui de [[Run Roo Run et les mimiques du personnage rappellent un certain Om Nom de Cut the Rope. Bref Munch Time annonce la couleur, et dès le début on s'attend à un jeu de qualité.

En termes de réalisation, c'est une franche réussite. Les décors lumineux et colorés sont magnifiques et le personnage, un caméléon mangeur de larve est parfaitement animé. Pour le dire clairement, on aura du mal à ne pas sourire devant sa démarche de krooner ou son regard de pisteur lorsqu’il nous indique sa cible. On appréciera également les éléments interactifs qui bénéficient tous de petites animations sympathiques ainsi que l'ambiance sonore qui, sans être extraordinaire crédibilise brillamment l'univers.

Pour la petite histoire Munch, le caméléon que l’on dirige, va devoir parcourir les 42 niveaux du jeu à la recherche d’une larve à manger. Pour y parvenir il va devoir utiliser sa langue extensible comme un grappin afin de s’accrocher à divers objets et ainsi pouvoir atteindre des endroits inaccessibles. Assez simple, le gameplay ne demandera pas plus de quelques secondes à être assimilé et procurera tout aussi rapidement sa dose de fun. Les niveaux sont simples et faciles à jouer, ce qui autorise donc des cessions de jeu très courtes idéales pour patienter dans les transports en communs.

Bien que parti sur de bonnes bases, Munch Time s’enfonce assez rapidement dans la médiocrité. Les parties sont très courtes mais surtout indigestes. Si les premiers niveaux sont appréciables, le level design quelconque fini par gâcher le plaisir. C’est bien simple, il n’y a aucune difficulté à atteindre son objectif, puisque souvent la larve est posée à même le sol devant nous. Le seul challenge provient de la collecte des étoiles. Une aberration puisque cet objectif secondaire devient rapidement l’objectif principal du jeu voir même le seul objectif. Bref on s’ennuie rapidement et la durée de vie n’est pas vraiment là pour rallonger la sauce. Avec moins de 50 niveaux, il ne faudra pas plus de 20 minutes pour boucler Munch Time. C’est trop court et c’est exactement ce que l’on reprochait à son modèle, Cut the Rope : Experiments, lors de sa sortie.

 Heureusement, tout n’est pas gâché. Une fois que l’on a compris que l’intérêt du jeu résidait dans la collecte des étoiles on retrouve un semblant de fun. On navigue alors dans les niveaux avec un véritable objectif et on découvre avec plaisir l’un des atouts du titre : la diversité de ses mécanismes. Munch peut se suspendre à certaines fleurs, mais il peut aussi faire du delta plane accroché à une feuille ou changer de couleur pour saisir certains éléments. On restera quand même un peu sur notre faim d’autant qu’il n’y a aucun achievement à déverrouiller ni rien d’autre à faire après avoir bouclé tous les niveaux.

Un dernier point reste à souligner, sa maniabilité délicate. Le principe est simple, on tapote là où l’on souhaite faire aller le personnage. Simple et efficace, sauf qu’il n’est pas toujours évident d’être précis quand on a le doigt devant l’élément à atteindre et qu’en plus celui-ci est mobile. Autre soucis, la visibilité. La caméra est statique, du coup on a souvent du mal à anticiper un obstacle ou un rebond. Il aurait été judicieux qu’elle soit dynamique et effectue des dé-zoomes lors des projections et chutes libres du personnage. Encore une fois le jeu se plante sur des éléments de base qui viennent gâcher le plaisir qu’il avait tout pour plaire.