Dès le lancement du jeu, Windosill surprend. Aucun menu, aucun splash screen, juste un écran noir avec quelques petites taches de couleur sur l'écran. Déconcertant au premier abord, mais finalement très intelligent. La première réaction de chacun sera de tapoter sur ces taches qui se révéleront être des objets interactifs. Le bruit qu'ils émettent nous permet d'imaginer ce qu'ils sont et on s'aperçoit assez rapidement que l’on se laisse prendre au jeu. Notre curiosité est utilisée comme moteur ludique et sera en permanence titillée durant toute l'aventure.

Le but du jeu est assez simple. On voyage de salle en salle en découvrant à chaque fois une nouvelle énigme dans un univers très fantaisiste. Il faut alors utiliser ses méninges pour comprendre le mécanisme à déclencher afin d’obtenir la clef de la porte se trouvant à l’extrême droite de chaque pièce. Cette clef est symbolisée par un cube que l’on insère dans une fente carrée faisant office de serrure. On ouvre alors la porte permettant au petit véhicule rectangulaire, représentant notre personnage, de s’y faufiler pour atteindre la nouvelle salle.

 Les énigmes sont toujours basées sur l’utilisation des éléments interactifs et de la physique. Mais la représentation étrange des éléments composant la scène est souvent surprenante. Par exemple, vous pénétrez dans une pièce contenant une grosse boite sur fond de ciel bleue (on sent l’inspiration du surréalisme à la Magritte). Vous commencez alors à tapoter dessus et découvrez avec étonnement que vous ouvrez des tiroirs d’où sortent des objets aussi hétéroclites qu’improbables (bouches, langues, yeux ou oreilles de chat …). Ces derniers bénéficient d’une animation extrêmement fluide et bien fichue en sus de bruitages très convaincants. Toutefois, il faut encore comprendre comment les utiliser pour obtenir le précieux sésame. On se retrouve donc à faire toutes les expériences possibles de glissé, tapoté jusqu’à découvrir différentes interactions entre chaque éléments. Finalement, le petit cube fini par tomber sur le sol et on peut alors le ramasser du doigt pour s’ouvrir le passage. Pour peu on pourrait avoir l’impression de jouer à des jeux tels que le Profeesseur Layton ou à Les chevaliers de Baphomet, mais il n’en est rien. Windosill reste une expérience ludique sans but précis ni véritable histoire (bien que la fin très symbolique puisse laisser vagabonder votre imagination).

 C’est d’ailleurs l’un des reproches que l’on pourra lui faire. Le jeu est impressionnant et on découvre chaque nouvelle pièce avec un intérêt renouvelé, mais le tout est très décousue et manque clairement de profondeur. De plus, il ne faudra pas plus d’une demi heure pour en voir le bout et la re-jouabilité et quasiment inexistante. Bref pour le prix demandé on pourrait se sentir floué, mais dans l’ensemble c’est le tarif à payer pour ce genre d’expérience unique à la Lume ou Superbrothers: Sword & Sorcery EP Micro. On regrettera quand même le manque d’assistance qui nous laissera parfois démunis face à une énigme pas du tout évidente. Pourtant, on finira  toujours par trouver la solution à force de tâtonnement, mais un petit coup de pouce n’aurait pas été de trop et aurait pu éviter une certaine lassitude.