L’histoire de Edna & Harvey: The Breakout débute sur un rêve aussi étrange que symbolique. Un bateau vogue paisiblement sur un océan calme. Les matelots, qui se trouvent être les gardiens de l’asile où est enfermée l’héroïne, se chargent de le tenir à flots. Soudain, une créature tentaculaire et gigantesque sort de l’eau et leur fait face. Cette créature c’est Edna, le personnage principale de l’histoire, visiblement très en colère contre ses ravisseurs. Avec cette surprenante introduction le ton est donné, l’histoire va nous faire osciller entre humour et démence et nous proposera une lecture sur deux niveaux. C’est sans doute la principale qualité du titre de Daedalic, son scénario passionnant et intrigant qui va nous faire voyager dans un univers réel parsemé de dialogues emprunts d’une amusante folie. Il ne faudra donc pas être trop regardant sur la relative pauvreté de l’animation et les graphismes dépassés du titre qui ne font pas honneur à ses nombreuses qualités.

On commence le jeu dans une cellule capitonnée au sein d’un asile d’aliéné. Sans comprendre les raisons concrètes de l’internement d’Edna on s’aperçoit bien vite de son déséquilibre mental. En effet, son lapin en peluche bleu, Harvey, lui parle constamment. On comprend qu’il fait office de conscience et si ses conseils se révèlent souvent précieux il ne dit pas que des choses utiles. On aura donc tout le loisir d’apprécier les dialogues truculents des deux personnages mais aussi ceux des nombreux objets qui composent le décor puisqu’Edna est capable de discuter aussi bien avec une chaise qu’un cerveau dans un bocal. Une capacité qui lui sera fort utile pour s’affranchir de son amnésie et découvrir quelle terrible machination se trame à son insu.

 Le gameplay très classique est efficace. Les joueurs ayant apprécié la série 1112 ou le récent Yesterday, seront en terrain connu. On appuie sur l’élément avec lequel interagir et on sélectionne l’une des quatre actions disponibles (regarder, prendre, interagir, parler avec). Un bouton permet d’afficher tous les éléments cliquables et un autre d’accéder à l’inventaire. L’objet dans notre main peut être utilisé d’un simple glissé du doigt. Globalement la maniabilité est donc très intuitive bien que l’on aurait préféré avoir un inventaire visible en permanence plutôt que de devoir se balader à chaque fois dans le sac à dos d’Edna. Il faudra pourtant faire avec, mais les énigmes étant assez logiques (bien que farfelues), on ne perdra pas des heures à essayer tous les assemblages possibles.

Le déroulement du jeu à visiblement bénéficié d’un soin tout particulier. L’ensemble est toujours très équilibré et demandera un minimum de réflexion. On ne restera donc jamais bloqué bien que par moment, il faille se creuser les méninges et faire quelques allers retours. Un point positif qui rend le jeu furieusement accrocheur au même titre que les doublages anglais (sous titrés en français) d’une qualité rare. On appréciera également les quelques originalités du titre telles que la possibilité de retourner dans les souvenirs d’Edna et de les explorer pour y découvrir de nouveaux éléments scénaristiques mais aussi de nouvelles compétences. Un vrai plus, très rafraichissant qui permet d’incarner Harvey et de se balader dans de nouveaux décors. Ces derniers au même titre que les personnages rencontrés sont à la fois nombreux et variés. Le jeu ne souffre donc pas de redondances et devrait vous tenir en haleine pendant une bonne dizaine d’heures. Pour peu que vous soyez motivés, vous pourrez retenter l’aventure pour essayer de débloquer les quelques achievements Game Center intégrés.