Vous êtes le Kid et reprenez conscience alors que votre monde est en proie au chaos. Vous sortez de ce qu’il reste de votre habitation et découvrez que Caeldonia est en train de se désagréger. Peu à peu les dallez flottantes sous vos pieds se dérobent et tombent dans le vide. Il vous faut faire vite, fuir et survivre à ce cataclysme. Plus tard vous chercherez à comprendre, mais pour l’heure vous devez vivre.

Laissez-vous conter l’histoire

C’est ainsi que débute l’histoire de Bastion. Pas de menu principal, aucune scène d’introduction. Au même titre que le héros, on est perdu et on se retrouve littéralement propulsé dans une histoire que l’on ne comprend pas encore. Les événements nous sont contés en temps réels par une voix off au timbre grave. Tantôt cynique tantôt prosaïque, elle nous aide peu à peu à recouvrer la mémoire et à cerner les grandes lignes du scénario. Surprenante au début, on s’aperçoit très vite qu’elle se comporte comme un véritable PNJ, interagissant en permanence avec nous par le biais de ses commentaires. Laissez vous tomber dans le vide et elle annoncera qu’il n’est pas encore temps de mourir, hésitez entre deux chemins et elle soulignera votre incertitude. Bref, un véritable compagnon qui nous immerge totalement dans l’univers de Bastion.

A vous de construire les niveaux

Le narrateur omniscient n’est pas le seul élément surprenant qui va étonner lors de la partie. Les développeurs de SuperGiant Games ont réalisé un travail énorme sur la partie graphique. Outre les magnifiques visuels (réalisation des décors et design des personnages) qui rappelleront à n’en pas douter ceux de Dofus Battle 2 c’est le système de construction en temps réels des paysages qui impressionne. A chaque pas que l’on fait les tiles et autres sprites du décor viennent s’assembler sous nos pieds de manière complètement dynamique.  On ressent alors une sensation bizarre comme si l’exploration du jeu prenait une dimension supplémentaire. On ne se contente plus d’avancer pour découvrir une zone du level, mais on progresse pour construire le niveau comme si l’on était soit même le level designer. Il conviendra ainsi à chaque joueur de se laisser aller à parcourir les niveaux de manières rapide ou à en visiter chaque recoins pour en découvrir tous les mystères (objets cachés, argent à collecter et personnages à rencontrer). De fait, on s’imprègne encore un peu plus de l’univers du jeu et on n’hésitera pas à rejouer les niveaux pour découvrir ce qu’on l’on aurait pu y manquer.

Une maniabilité classique et efficace

En termes de gameplay le jeu est assez classique. On dirige Le Kid soit en employant un stick virtuel soit via de simples taps. On utilise les touches pour tirer, utiliser son bouclier et déclencher sa compétence. On pourra également switcher entre arme de mêlée et arme de jet et enfin effectuer une roulade pour éviter les coups des adversaires. Bref, rien de nouveau ni de compliqué. Bastion gagne donc en souplesse, se laissant manipuler sans problèmes. Toutefois le cœur du jeu repose sur ses combats qui s’apparentent presque à du hack’n slash façon Dungeon Hunter 2, et il arrive fréquemment que l’action devienne confuse. Notre héros disparaît parfois derrière les ennemis pour réapparaitre un peu plus loin. On tapote alors frénétiquement pour éliminer les cibles et récupérer un peu de lisibilité. Un défaut qui ne pose finalement pas de vrais problèmes, puisque le jeu est relativement facile. Les ennemis ne sont pas très forts et il faudra presque le faire exprès pour tomber sous leurs coups. De fait on ne saurait que trop vous conseiller d’utiliser les idoles (qui octroient des bonus aux ennemis) pour augmenter leurs niveaux et ainsi retrouver un peu de challenge.

Des upgrades par centaines

Les idoles sont au même titre que les armes et les boissons, des éléments de customisation du gameplay. A chaque mission réussie on pourra récupérer un cristal à insérer dans le puit d’énergie du Bastion (une plateforme volante en ruine qui sert de refuge aux survivants et que l’on va peu à peu réparer et améliorer via les cristaux) et qui nous permettra de construire un bâtiment. On pourra ainsi avoir accès à de nouvelles armes et améliorations d’équipement à la forge et à des boissons aux capacités uniques (dégât supérieurs, niveau de vie augmenté …) au Saloon. Il existe en tout six boutiques à rebâtir toutes fournies en upgrades diverses. Le titre prend alors une dimension jeu de rôle qui le rapproche de jeux tels que Squids et lui confère une profondeur insoupçonnée. Ainsi en fonction de nos choix d’équipement, le gameplay évoluera et chaque partie sera sensiblement différente. Avec un arc et un marteau, il faudra jouer efficacement. Puissants mais lent à utiliser, ils pourront nous mettre en mauvaise posture, alors qu’avec les pistolets et la machette, on assénera une pluie de coup aux adversaires qui ne leur laissera que peu de chances de riposter. Bref, si l’on pourra pester contre la redondance du gameplay, sa richesse finira par avoir le dessus.