Les jeux freemium n'en finissent plus de remplir les étagères de l'App Store, à tel point qu'il en devient difficile de faire son choix. Middle Manager of Justice offre cependant quelques particularités qui le distinguent des autres. Si l'on excepte que son équipe est celle du mythique Grim Fandango et de quelques autres titres légendaires de Lucas Arts tels que Monckey Island 2 ou Full Throttle, il se démarque aussi par son univers unique. On y incarne un manager de super héros qui va devoir coacher les futurs bras armés de la justice. Ainsi il faudra tour à tour les entrainer, les équiper, mais aussi s'occuper de leur hygiène et de leur moral. On est à la limite des Les Sims 3, avec un degrés d'interaction plus limité et une prise en main plus évidente.

Globalement, Middle Manager of Justice est assez classique dans ses mécaniques. On recrute des super héros, on les envoie en mission pour tabasser quelques malfrats ou sauver des citadins en détresse et on collecte à chaque fois des points d'expérience et de l'argent. Les premiers permettent de faire évoluer nos personnages (nouveaux pouvoirs, nouvelles caractéristiques...) alors que le second permet d'améliorer leur équipement et le bâtiment. On pourra ainsi débloquer de nouvelles pièces afin d'ajouter des fonctionnalités au jeu mais aussi upgrader les existantes afin d'accélérer les actions. Ainsi au début de l'aventure on commence avec un simple sac de frappe pour augmenter la force de notre premier super héros alors que vers la fin on pourra lui faire obtenir des points d'intelligence via du coaching, lui faire découvrir de nouveaux pouvoirs et même lui imposer quelques taches de bureaucratie afin d'augmenter sa trésorerie.

Les phases de mission sont présentées de manières traditionnelle, via une carte dont les lieux se déverrouillent au fur et à mesure de la progression dans l'aventure. Au début on a donc accès qu'à un seul quartier de la ville et régulièrement des délits y sont commis. Si on agit pas rapidement, le morale des habitants baisse et les revenus qu'ils rapportent diminuent. Il faut donc les défendre très souvent pour y maintenir un degrés de sécurité élevé et ainsi empocher un pécule conséquent toutes les 5 minutes. Lorsque l'on envoie nos héros sur place, ils se lancent dans une joute verbale dont on ne profitera pleinement que si l'on est anglophile (le jeu n'est pas localisé) avant de commencer la bataille.  Cette partie ressemble beaucoup à My Brute, puisque les personnages alliés et adversaires s'attaquent à tour de rôle de manière autonome. On peut interagir avec eux en déclenchant un pouvoir, une compétence ou en utilisant un objet de leur inventaire. De fait c'est assez limité mais pas désagréable pour autant. Les combats sont courts et avant de les commencer un pourcentage de victoire est affiché. On sait donc si l'on a des chances de gagner ou pas. Par ailleurs il est possible de laisser le jeu les gérer automatiquement, bien que globalement il soit plus efficace de le faire sois même.

Niveau réalisation Middle Manager of Justice s'en sort plutôt bien. Le design fait référence aux comics et dessins animés des années 1970, avec un traité agréable pour les décors. Les personnages ont des looks hilarants et possèdent quelques animations toutes aussi drôles. On regrettera en revanche le manque de finition qui ternie un peu l'image. Quelques animations sont mal définies et certains sprites bavent un peu. Les musiques et bruitages collent bien à l'action mais manquent un poil de punch. Enfin globalement on regrettera la faible diversité et on s'étonnera de pouvoir atteindre les limites de niveau d'une bonne partie du jeu en à peine cinq heures. Il est donc possible que la durée de vie du titre n'excelle pas les 10 ou 12 heures, ce qui est assez faible pour un jeu de gestion. En dehors de ces quelques points, le jeu de Double Fine est très appréciable et fait partie des titres freemium les plus sympathiques du moment.