La sortie de Castlevania : Lords of Shadow - Mirror of Fate se profile à l’horizon, l’occasion pour Pocket Gamer de discuter avec le producteur du jeu, Dave Cox, qui est à la tête de Konami Digital Entertainment, la branche mobiles et consoles portables de l’éditeur japonais, pour parler de la franchise, du héros, de cette saga à part entière, et du patrimoine qu’il a fallu conserver. Il a également été question d'un portage sur PlayStation Vita, nous vous renvoyons vers l'actualité correspondante pour en apprendre davantage à ce sujet.

 

Pocket Gamer : Castlevania : Lords of Shadow - Mirror of Fate est prévu pour mars. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette sortie sur 3DS ?
Dave Cox : Il s’agit de la suite de Castlevania : Lords of Shadow sorti en 2010 qui était un reboot très réussi de la très longue série Castlevania. Dans les deux jeux, nous avons proposé un univers alternatif, réimaginer l’histoire, les personnages, pour se concentrer sur Dracula et ses origines. Dans Mirror of Fate, nous allons approfondir les raisons pour lesquelles Gabriel Belmont est devenu Dracula, et les conséquences que cela a sur sa descendance, en particulier sur son fils, Trevor Belmont et son petit-fils, Simon. Nous explorerons pourquoi il a fallu traquer Dracula à travers les âges. Les fans ont une relation profonde avec l’histoire de la saga Castlevania, en particulier sur les anciens épisodes, mais Lords of Shadow est un reboot, vous sentez-vous libéré puisque vous pouvez vous « défaire » des codes qui étaient jusqu'à présent imposés ?
Oui, c’est très libérateur, mais il y a encore beaucoup de pression, car il faut être fidèle envers les idées fondamentales qui ont fait la renommée de la série. Nous savions dès le début que nous allions suivre notre propre chemin, et que nous serions en mesure d’apporter de nouveaux fans à la série. Un nouveau départ, c’est essentiellement un moyen d’encourager des gens n’ayant jamais joué à un épisode de Castlevania, de monter à bord.

 

Koji Igarashi était également un élément immuable du développement. Vous êtes-vous inspiré de ce qu’il a accompli sur la série, ou avez-vous préféré ne pas en prendre compte ?
Nous avons pris nos inspirations auprès des jeux originaux, et non pas des jeux développés par M. Igarashi. Comme je l’ai dit cependant, nous n’avons pas voulu refaire les mêmes jeux, mais bien les utiliser comme point de départ afin de développer nos propres idées. C’est important de vouloir porter la série auprès des nouveaux joueurs tout en étant respectueux du travail accompli par le passé. À bien des égards, Mirror of Fate est un peu une évolution naturelle de Castlevania III : Dracula's Curse. Selon moi, ce jeu a été d’une grande influence sur la conception de ce jeu 3DS, dans le même temps, il sert très bien de suite à Castlevania : Lords of Shadow. Autres genres de questions, maintenant. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les relations entre les Belmont ? Apparemment, il y a beaucoup d’animosité entre eux… ?
Eh bien, dans Castlevania : Lords of Shadow, nous avons montré les origines de Dracula. Aujourd’hui, 25 ans après les faits, il est de retour de la guerre, et on lui a caché à l’époque la naissance de son fils. Ce fils, c’est Trévor, qui est devenu un homme, et qui est envoyé par la Fraternité de la Lumière afin de tuer son propre père. Ça ne va donc pas très bien pour tout le monde, et cela conduit à une véritable vendetta et à une conclusion dramatique. Sans gâcher l’histoire, je dois dire que les gens seront surpris de la façon dont tout cela sera géré. En fin de compte, il s’agit d’une tragique histoire d’amour et de perte. Nous obtenons également plusieurs points de vue sur la relation entre le fils et le père, ainsi que sur l’histoire. Alucard est de retour, bien entendu. Pourquoi le proposer en tant que personnage jouable, que peut-il apporter au gameplay ?
Comme je l’ai mentionné plus tôt, ce jeu est fortement influencé par Castlevania III : Dracula's Curse. Et durant cet épisode, un grand nombre de personnages pouvait être jouable, y compris Alucard d’ailleurs. Dans la série originale, Alucard est le fils de Dracula, c’est aussi le cas dans Mirror of Fates. Alucard m’a toujours paru comme une figure tragique, et nous avons donc voulu raconter son histoire, et les détails de sa relation avec son père. Bien sûr, compte tenu du fait que ce personnage est un vampire, nous avons été en mesure d’introduire des éléments de gameplay nouveau, ainsi que des capacités inédites. Cela lui donne accès à des zones du château que les autres personnages ne peuvent pas trouver. Alucard est certes un dur à cuir, mais il a aussi une histoire dramatique à raconter.

 

En incluant Alucard, vous risquiez une association avec l’épisode Symphony of the Night, connu pour être un Metroidvania. Est-ce que c’est quelque chose qui vous a inquiété durant le développement, ou est-ce que c’est voulu de votre part ?
Oui, je suppose que oui, mais encore une fois, Alucard était dans Castlevania bien avant Symphony of the Night. J’ai toujours son caractère et la manière dont il était représenté avant cet épisode, et nous avons voulu nous rapprocher de ce caractère-là avant tout. Ce sont avec les épisodes originaux que j’ai grandi et c’est ce qui m’a donné envie de travailler dans l’industrie du jeu vidéo, et chez Konami en particulier. Je pense que toute l’équipe a voulu faire quelque chose de nouveau, et oui, nous avons été préoccupés par l’association que pouvaient faire les joueurs avec les jeux Castlevania/Metroidvania. Mais même si les nouveaux jeux possèdent certains éléments, ils sont vraiment très minimes. Nous avons aussi voulu que les joueurs qui ont apprécié Castlevania : Lords of Shadow puissent se sentir à l’aise ici. C’était l’objectif principal, nous ne voulons pas revenir en arrière, mais aller de l’avant et garder cette nouvelle direction. La conception visuelle de ce nouveau Castlevania est indéniablement fantastique. Et à partir de la version preview que nous avons testée, la 3D est vraiment bien mise en œuvre. Comment se déroule le choix du look des Castlevania sur consoles portables aujourd’hui ?
La 3D a été la clef de l’ensemble du projet. Il était important d’apporter des graphismes de grande qualité sur 3DS. La 3DS n’est pas si bonne en 3D, mais elle excelle vraiment avec la 3D. Nous avons donc décidé de reproduire les effets visuels de haute qualité du premier Lords of Shadow, tout en lui apporter une saveur rétro. C’était un grand défi, je peux vous le dire, nous avons construit un nouveau moteur pour le jeu, et nous avons lutté pour faire en sorte qu’il soit digne du talent des artistes de MercurySteam (qui développé les épisodes sur Xbox 360 et PS3, ndlr). Grâce à José Luiz Marquez, qui est directeur sur le jeu, l’équipe a vraiment bien fonctionné. La fidélité graphique est incroyable et la profondeur avec la 3D est quelque chose vous devez vraiment voir pour y croire. Je joue à beaucoup de jeu 3DS avec la 3D désactivée, mais pour Mirror of Fate, il faudra forcément l’activer. Bien sûr, je suis partial, mais je pense qu’il s’agit de l’un des meilleurs jeux à venir sur cette console, il montre vraiment toute la puissance qu’offre la portable de Nintendo. Merci pour vos réponses. [english version]