Si la PS Vita dispose de plusieurs excellents jeux, il en manque toujours un qui propulsera la console en haut des charts. Alors que la Vita a de nombreux portages fantastiques, la seule chose qui lui manque, c’est finalement une série de jeux exclusifs, spécialement conçus pour elle. Un jeu comme Tearaway en fait.

LittleBigChallenge.

Né dans les bureaux de Media Molecule situés à Guildford, Tearaway concentre à lui seul plusieurs adjectifs particulièrement intéressants dès que l’on s’y approche : original, charmant, créatif, excentrique… toutes ces choses pourraient facilement s’appliquer à la meilleure équipe qui a aussi créé la licence LittleBigPlanet. Et même si Tearaway bénéficie du même ADN, c’est un résultat totalement différent que les développeurs ont conçu. En quelques mots, Tearaway est un jeu de plateforme en 3D associé à l’aventure dans un monde entièrement fait de papier, où le joueur dispose de pouvoirs divins. Oui, vous pouvez manipuler le monde de vos propres mains. Vous contrôlez un messager nommé Iota qui est décrit par ses géniteurs comme un « super pote d’aventure ». Tout dans Tearaway prendre la forme d’une construction en papier (ou papercraft), une volonté qui relève même de l’obsession chez Media Molecule : « Sans vraiment nous en rendre compte, nous avons construit ce type de paysage qui entourent le joueur avec des feuilles de papier », révèle Rex Crowle, lead designer, dans notre interview. « Comme je m’ennuyais, je faisais des concepts arts que je jetais u sol, et ces boules de papier ont commencé à prendre vie », admet-il. « Ensuite, c’était comme-ci il s’agissait de rochers », de cette idée est alors parti le gameplay : « Nous avons commencé à explorer ce que l’on pouvait faire avec ce support, ses limitations fascinantes dont il dispose, et la manière dont on pourrait créer un monde complètement différent ». Ces limitations ont forcé Media Molecule à revoir la base du projet, en créant une technologie sur mesure qui pourrait donner vie à ces objets en papier.

Des créations de papier

Alors que le résultat de la démo que nous avons essayée était déjà très impressionnant, une visite des locaux de Media Molecule a témoigné du soin apporté aux détails : « Ce n’est pas comme-ci on avait débuté un nouvel épisode de LittleBigPlanet ou que l’on repartait de la même base », admet Crowle. « D’autant plus que nous sommes passés par l’étape du prototype en travaillant sur le moteur », qui souligne le fait que chaque élément donne lieu à un papercraft. Le moteur du jeu « construit » chaque modèle comme-ci il avait forcément été en papier, avec tous les plis nécessaires. Un tel perfectionnisme semble inutile, mais un tel projet nécessite ce genre de choses et le développement de Tearaway n’est évidemment pas dans les normes habituelles. En outre, le moteur a la particularité d’être modulable et d’être particulièrement fluide. Mais difficile de juger d’un framerate à ce stade de développement aussi précoce. Pendant notre séjour à Guilford, nous avons pu jouer pendant environ 15 minutes avec Tearaway. Cet aperçu fut bref, mais il nous a montré un projet très ambitieux. Le jeu se situe dans les limites du surréalisme. Comme mentionné précédemment, vous contrôlez un messager appelé Iota. Un peu faible, un peu dandy et qui ressemble à une enveloppe. Des bandes de papier l’aident à marcher ou à prendre des objets - on repassera pour le côté pratique - et une expérience de jeu « qui va débuter dès la seconde où vous allumerez votre Vita car durant les temps de chargement, vous êtes invité à commencer à jouer avec le papier, pour ensuite être projeté à l’intérieur d’un portail où une lettre vous y attend. Une fois ouverte grâce à l’écran tactile, l’aventure débute… », nous confie Rex Crowle.


Que voulons-nous ? Un pantalon !

Nous n’allons pas plus gâcher le plaisir de la découverte, mais il faut le dire : l’étrangeté est maitre mot. Lors de vos voyages, vous guiderez Iota au sein d’un vrai jeu d’aventure à la troisième personne, en sautant sur les plateformes et en manipulant les objets. Oh, et il faudra aussi faire attention à esquiver les monstres qui peuvent se révéler particulièrement costaud et qui e semble pas apprécié le fait que vous n’ayez tout simplement pas… de pantalon ! Ces monstres, ce sont des « wendingos », qui semblent avoir un faible pour des perles. Pour vous sortir du pétrin, il suffit de les saisir et de les envoyer sur votre cible. Le but est de les mener jusqu’à une sorte de boite qui se transforme en cage. Durant la démonstration, nous aussi pu voir de nouvelles façons d’utiliser l’accéléromètre. En tenant la PlayStation Vita à la verticale, on peut voir le monde d’un point de vue différent. Et comme on pouvait s’y attendre, le jeu est également conçu de sorte qu’il encourage les joueurs à faire preuve de créativité. Il est ainsi possible d’importer ses photos et ses propres dessins afin qu’il puisse être modélisé en jeu. Mais contrairement à LittleBigPlanet, Tearaway a été entièrement conçu en tant qu’expérience solo. Il n’y a pas de mode coopératif ou multi pour compléter le mode histoire. Cela dit, il y a pourtant bien un personnage féminin du nom d’Atoi (ou Iota à l’envers), mais rien n’est prévu par les développeurs.


Tourner la page

Qu’avons-nous à ce stade ? Tearaway est probablement le jeu le plus dingue que nous avons pu rencontrer depuis Katamari Damacy ou plus récemment Locoroco. C’est une aventure où l’on se prend pour un livreur, dans lequel on incarne un véritable dieu, manipulant le monde avec nos propres mains. La bande-son composée en grande partie de chants marins est une merveille, et le style visuel est superbe et différent de tout ce que nous avons vu jusqu’à présent. Peut-il tenir toutes ses promesses ? Eh bien, connaissant la réputation de Media Molecule, ce serait une grosse surprise si ça n’était pas le cas.