Il aura fallu patienter plusieurs mois pour enfin mettre la main sur Real Racing 3. Après deux retards successifs, on y croyait plus beaucoup, à l’instar de Infinity Blade : Dungeons qui a vu son développement mis en pause, faute de studio pour le développer. Mais surprise, il y a quelques jours, EA Mobile a confirmé l’arrivée du jeu pour le 28 février, et a au passage annoncé que le jeu sortirait en free-to-play. Qu’en est-il alors réellement de ce mode qui signifie surtout l'apparition de micro-transactions ?

Un premier tour de piste

Le petit tour de volant commence bien évidemment très calmement, aux commandes d’une voiture certes classes, mais qui n’est pas franchement à la hauteur des plus belles marques représentées dans le jeu. Cette première partie sert de tutoriel et permet de se faire un premier avis sur le jeu avant de réellement découvrir le reste de la carrosserie. Car les amateurs de bolides devraient y trouver leur bonheur, on retrouve ainsi la célèbre Porsche 911 (GT3 R5), ou encore l’Audi TT RS Coupé, on notera d’ailleurs que les véhicules se trouvent dans des rubriques qui permettent de directement voir la qualité de ces derniers. Dans la partie « Pro Racing », on retiendra la Ford GT FIA GT1, ou encore la Dodge Viper SRT10 ACR-X. Pratique pour acheter les meilleures voitures. Tout cela a cependant un coût, et si vous souhaitez vous offrir le bolide de vos rêves, il faudra faire des courses pour gagner des crédits (des R$), crédits vous servant par la suite pour tout un tas de choses, de l’achat de véhicules aux réparations, en passant bien évidemment par les améliorations.

Chaque voiture peut ainsi disposer d’améliorations, des bonus pour la customiser et lui ajouter de la puissance du moteur par exemple. Mais ils serviront par la suite à réparer votre caisse, ou bien à changer sa couleur d’origine.

Un aspect freemium très (trop ?) présent

On le sait, Real Racing 3 est un jeu free-to-play, comprenez par-là que si vous disposez de l’ensemble du contenu gratuitement, le gameplay dispose de limitations plus ou moins gênantes pour l’expérience de jeu. C’est là qu’entrent en jeu les deux monnaies du titre. La première, on en a parlé plus haut, il s’agit des R$, ceux-là peuvent être gagné après chaque course, selon votre place au classement final, et vous servira donc à acheter des bolides supplémentaires et réparer votre voiture actuelle. Car après chaque course, le véhicule souffre de petits défauts, cela va de la simple panne d’essence, au moteur à remplacer. Si vous décidez d’utiliser vos R$, vous pourrez réparer tout ça, mais vous aurez comme contrepartie de devoir attendre. C’est un jeu freemium, l’attente est donc finalement obligatoire, elle va de quelques secondes à plusieurs minutes. Cela peut être long, voilà pourquoi il vous faut garnir votre garage rapidement. Ce n’est malheureusement pas chose aisée.

Ensuite, nous avons la seconde monnaie, il s’agit de pièces dorées frappées d’un casque. Comme d’habitude dans le genre, on vous en offre 20 dès le départ, c’est plutôt sympa, et cela permet d’accéder rapidement à la gloire et de tenir environ 2-3h. Elles sont au cœur du jeu, car si vous ne souhaitez pas attendre après une réparation, ou la possibilité de pouvoir passer à une autre course, vous devrez forcément en dépenser et donc passer à la caisse. Car pour en débloquer plusieurs solutions, soit vous les achetez via les achats in-app, soit il est possible d’en débloquer gratuitement, moyennant une publicité. Mais cela représente en moyenne 1 à 8 casques et cela peut vous coûter vos informations personnelles au passage.

Si l’on devait résumer l’expérience freemium de Real Racing 3, on dirait que le système doit encore évoluer avant de satisfaire sa clientèle potentielle. Chaque action de réparation peut parfois demander du temps, ce qui coupe vraiment le rythme de jeu. Ce que l’on avait bien aimé dans Les Simpson : Springfield, c’est sans aucun doute le fait que le jeu ne nous poussait pas violemment à l’achat, et pour ce troisième épisode, c’est vraiment le contraire qui se déroule. En fait, dès le départ, on vient vous mettre devant les yeux cette nécessité des achats in-app, ou des casques, si vous préférez. Car une fois le tutoriel passé, vous devez attendre… oui, attendre ! Ou alors vous devez dépenser 2 piécettes casquées parmi les 20 que l’on vous offre au départ. Avouez que c’est un peu fort de café. Mais surtout, Real Racing 3 franchit la limite en jouant sur le gameplay du véhicule. Si vous souhaitez jouer gratuitement gare à vous, vous serez en quelque sorte « punis », car plus votre véhicule sera endommagé, plus ses accélérations seront faibles, ou ses freinages délicats. Imaginez en multi ce que cela peut donner, et vous pouvez supprimer toute notion de plaisir sur la durée.

Et cette limitation ne tombe pas d’un coup sur la tête du joueur, puisque durant les temps de chargements, on vous le pose bien en évidence devant les yeux. Et si vous n’êtes pas très bon, les réparations vont s’accumuler.

Spectaculaire, mais pas trop

Longtemps considéré comme l’un des plus beaux jeux à venir sur Google Play, Real Racing 3 ne démérite pas et fait honneur à sa réputation. On a bien en face de nous l’un des jeux les plus réalistes disponibles à l’heure actuelle sur Android. Sur Xperia Ion, le jeu est une petite pépite et l’on reste véritablement scotché devant notre véhicule, admirant ses moindres détails jusqu’à son intérieur. Car le titre propose une vue intérieure durant la course qui est tout simplement impressionnante et bénéficie même d’une visibilité à toute épreuve. Mais dès que l’on commence à s’occuper des environnements, le soufflé retombe un peu. Certes, on peut courir sur des circuits qui existent réellement, et on imagine bien que les tracés ont été respectés, mais le décor manque parfois cruellement de détails. On passera sur les environnements parfois très vides ou l’absence de public, mais difficilement sur le clipping à n’en plus finir et même des ralentissements. Car ce n’est pas tout de proposer un moteur graphique flambant neuf, mais si l’on ne dispose que de 15 ou 20 FPS en moyenne sur un smartphone ou une tablette de dernière génération, cela peut vite s’avérer gênant.

En jeu, cela ne se ressent heureusement pas sur le pilotage, ou en tout cas pas assez pour que le gameplay s’en trouve affecté, mais on a quand même cette vague impression que toute l’action se déroule avec un peu de ralenti, et il en va de même pour l’interface. Il y a donc des soucis d’optimisation.

Une vraie simulation ?

Si Real Racing 3 ne peut bien évidemment pas venir concurrencer un Gran Turismo 5, les petits gars de chez Firemonkeys ont toutefois peaufiné la conduite pour offrir une expérience de simulation réaliste et convaincante. Chaque véhicule offre un gameplay différent qui s’ajoutera à votre talent pour tenter de battre vos adversaires. Des adversaires qui sont en fait des véhicules fantômes, car en multi, le jeu repose sur un système bien connu de certains joueurs Android, il s’agit du mode asynchrone. Celui-ci vous propose en effet de faire vos courses contre des adversaires, mais qui ne seront pas avec vous au moment où vous y jouez. Comprenez par là qu’après chacune de vos courses, le jeu enregistrera vos prouesses, et pourra les proposer à vos amis Origin, ou aux joueurs du monde entier. L’autre intérêt de ce système, c’est qu’il permet de jouer « en ligne » sans devoir attendre des joueurs. Un multi qui n’en est pas vraiment un, mais qui offre des leaderboards et votre nom dans les différents classements. C’est un peu dommage qu’en 2013, et alors que beaucoup de jeux proposent un mode multi (et même des MMO !) en « live », on est encore droit à ce genre de chose. Mais c’était sans doute le prix à payer pour disposer d’un jeu relativement fluide.

Pour terminer, on ne peut qu’être impressionné par la volonté des développeurs de Firemonkeys d’offrir aux joueurs un jeu avant tout pensé pour tenir sur la durée. Évidemment, le système d’achats in-app vraiment problématique vient gâcher la fête, mais avec 65 succès, plus de 900 objectifs à accomplir ou encore 40 véhicules différents à collectionner, on a de quoi faire.

Note : Suite à une mise à jour sur les serveurs du jeu, les temps d'attente entre chaque course ont été sensiblement réduits.