Dungeon Hearts est un titre original qui mélange deux genres complètement opposés. Le RPG et le Match 3. On ne pourra pas dire qu'il est le premier à tenter la fusion, puisque d'autres avant lui s'y sont essayé comme Patengah: Magic Jewels ou  Tiny Token Empires. Néanmoins, il est bien le seul à le faire avec une telle représentation et avec autant de nervosité.

Quand on lance une partie pour la première fois, tout n'est pas évident. Quatre personnages courent sur la gauche de l'écran et traversent des décors colorés via un scrolling horizontal. Aucune action n'est alors disponible jusqu'à ce qu'ils soient stoppés par la rencontre d'une créature. Le jeu passe alors en phase de combat et c'est à partir de là que l'on commence à jouer. À l'instar de Theatrhythm Final Fantasy, quatre lignes sur lesquelles vont défiler des éléments servent de guides et composent l'aire de jeu. Le but étant de glisser les éléments qui s'y trouvent, pour créer des associations de trois de la même couleur et lancer une attaque. Le concept de base de tout match 3. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples qu'il n'y parait, car il faut tenir compte du défilement continu qui nous oblige à réfléchir et jouer vite, mais aussi des déplacements limités. Avec seulement quatre lignes, il n'est pas rare que l'espace soit encombré. Il faut donc déplacer certains éléments inutiles afin de libérer un passage pour créer son groupe de 3.

Mais on ne parlait pas d'aspect RPG tout à l'heure ? Et bien si et c'est ce qui offre au gameplay de Dungeon Hearts toute sa profondeur. Il existe quatre couleurs de blocs qui correspondent chacune à l'un des quatre héros. Lorsque l'on réalise un assemblage, on crée une gemme qui une fois activée déclenchera l'attaque du personnage associé. Le but étant de réussir à abattre la créature attaquante avant qu'elle ne nous tue. Il faut donc jouer habilement et ne pas hésiter à réaliser des combos de gemmes en réalisant diverses fusions et chain. Plus facile à dire qu'à faire quand on doit en permanence garder un œil sur les attaques ennemis. Certaines gemmes grises correspondent aux coups de l'adversaire, il faut les détruire en activant une gemme à proximité sous peine d'encaisser des dégâts lorsqu'elles atteignent la bordure gauche. De fait, le jeu se veut rythmé et nerveux, mais aussi frustrant.

Le système de combat est très poussé, il existe de nombreux enchainements, combos, chain ... et les comprendre tous n'est pas évident. Sans oublier que plus on progresse dans l'aventure plus les ennemis deviennent puissants et acquièrent des compétences. Par exemple, ils deviendront résistants ou immunisés à certaines attaques et bloquer leurs coups nécessitera des combinaisons particulières. Très vite le gameplay devient très touffu et le rythme s'accélère. On peine alors à suivre ce qui génère de la frustration. Heureusement, nos héros possèdent quelques capacités qu'ils peuvent déclencher lorsqu'elles sont chargées. On peut donc s'en servir pour compenser la difficulté et retrouver un minimum de sérénité.

Dans l'ensemble Dungeon Hearts est très réussi. Visuellement c'est à la fois original et agréable. Le chara-design rend hommages aux jeux de rôles et plus particulièrement aux Final Fantasy. La bande-son est du même acabit et certains habitués reconnaitront quelques sonorités à la Nobuo Uematsu. Les commandes réagissent bien et la courbe de difficulté n'est pas trop mal gérée. En revanche, on regrettera les sessions longues de jeu, puisqu'une fois la partie commencée on ne peut s'arrêter pendant 20 à 40 minutes. Pour un titre mobile, ça n'est pas idéal. Mais surtout et c'est son plus gros défaut, les Game Over sont fatidiques. Après une longue partie, on perd et ne conserve aucun acquis. Pas d'amélioration de personnages, aucune upgrade. On recommence donc à zéro à chaque fois, ce qui peut rebuter au bout d'un moment. Si les trails étaient moins longs ou qu'il y  avait une progression, le jeu perdrait moins d'intérêt sur la longueur. En l'état il est loin d'être mauvais, mais on finira par se lasser.