Après un Z10 très ambitieux et entièrement tactile, BlackBerry revient à ses premiers amours avec le Q10 et son clavier physique. Dépassé vous avez dit ? Le Z10 avait signé une vraie évolution au sein de la marque canadienne, notamment avec BlackBerry 10, la nouvelle version de son OS mobile entièrement remanié pour l’occasion. C’était aussi un moyen pour la firme de proposer un téléphone entièrement tactile pour tenter d’approcher un nouveau public. Pour les fans de BlackBerry toutefois, il a fallu attendre quelques semaines supplémentaires avant de pouvoir accéder à l’autre fleuron, le Q10. Celui-ci fait le pari de proposer un clavier physique, une institution au sein des BlackBerry depuis des années, et il n’est pas sans rappeler le Bold 9900. Le smartphone reprend en effet certains traits du design de son prédécesseur, comme notamment les arrondis, ainsi que la qualité de son clavier. Le Q10 est un beau smartphone, très classe, très « professionnel » ira-t-on jusqu’à dire, et c’est bien évidemment vers ce milieu que BlackBerry souhaite le plus percer. Mais comme le Bold 9900, le Q10 n’abandonne pas pour autant les fonctionnalités tactiles. Pour ceux qui ont déjà pu toucher au Z10, on retrouvera au sein du Q10 l’intégralité de la nouvelle version de l’OS mobile. Pas question donc, de proposer un OS au rabais, bien au contraire. Clavier oblige, on est face à un écran plus petit de 3,1 pouces, avec une résolution de 720x720px. Autant vous le dire, ce choix de design qui parait évident, ne permet pas au Q10 d’être un téléphone multimédia. On aura bien du mal à visionner un film dessus même si cela est possible. La qualité de l’écran AMOLED en elle-même est d‘excellente qualité, on sent que l’entreprise canadienne y a mis tout son cœur. Petit bémol toutefois, on regrette qu’au soleil, la visibilité ne soit pas optimale.

Un téléphone à part

Sur le ressenti général, on peut dire que la satisfaction est là. On est face à un smartphone vraiment différent. Un genre qui n’a pas dit son dernier mot. Même si on a pris l’habitude au fil des années, d’utiliser des écrans tactiles pour taper à tout va, on ne peut nier que l’apparition du clavier physique sur ce Q10 est une bénédiction. Surtout qu’il est extrêmement pratique et dans la lignée des claviers BlackBerry. De ce côté-là, la firme ne déçoit pas, et c’est sans doute ce qui soulagera le plus les aficionados de la marque qui n’avait pas franchement vu d’un bon œil le Z10. Mais tout n’est pas forcément rose. On a rencontré plusieurs petits problèmes. Ce n’est que des détails certes, mais même après qu’on se soit habitué à son utilisation, ils reviennent régulièrement. Ils sont imputables tant à l’OS qu’au design de l’appareil. Pour revenir sur l’écran d’accueil et visualiser ses applications, il faut faire un geste tactile en partant du bas de l’écran et en « envoyant » vers le haut. Si avec le Z10, ça fonctionne parfaitement grâce au large écran, sur le Q10, c’est plus compliqué. En effet, l’espace entre le clavier et le début de l’écran est très mince, et il n’est pas rare que l’on frotte déjà le clavier lorsque l’on veut réaliser cette action. Même chose quand il s‘agit de scroller une page web, la partie « accueil » du bas de l’écran, semble répondre de manière étrange et renvoie donc parfois vers le menu du téléphone. Ça n’arrive pas tout le temps, mais c’est tout de même frustrant.

Du travail, toujours du travail.

On l’a dit, contrairement au Z10, le Q10 se destine principalement à un milieu professionnel. Déjà parce qu’il comporte un clavier physique, et surtout parce que son écran carré n’offre pas le même confort d’utilisation pour quelqu’un cherchant un smartphone pour les jeux (ou pour visionner des films). Si l’intégralité des applications compatibles Z10 le sont aussi avec le Q10, certaines des plus emblématiques (comme Angry Birds) souffrent de cette résolution pour le moins originale. Notez toutefois que l’application Pocket Gamer France pour BlackBerry est parfaitement compatible. Si ce n’est les jeux et la partie vidéo, on s’habitue assez rapidement à cette résolution. La navigation dans les menus ou sur le navigateur est un réel plaisir et ne souffre d’aucun ralentissement. Il faut dire que le smartphone de BlackBerry se repose sur un processeur double cœur cadencé à 1,5GHz et sur 2Go de RAM. La partie photo offre de son côté une expérience satisfaisante avec un capteur arrière de 8 mégapixels (2 à l’avant), et permet de filmer en 1080p (720p à l’avant). Mais comme on l’a dit, ces diverses fonctionnalités sont là pour faire acte de présence, mais la véritable utilisation du Q10 se fait en milieu professionnel avec des options de partages à tout va, deux interfaces, une pour le travail, une autre pour le loisir, séparant ainsi les applications, et pour contenir tout ça, pas moins de 16Go de stockage extensible via MicroSD. Il est par ailleurs compatible 4G (et donc H+) et dispose d’une autonomie satisfaisante, mais loin d’être excellente, la batterie est cependant interchangeable et peut être remplacée rapidement par une autre grâce à un accessoire (non fourni) dédié.

Test du BlackBerry Q10


Les plus

+BlackBerry 10 au top
+Le clavier physique
+Design
+Fluide et intuitif

Les moins

-Quelques soucis avec les jeux
-Gestes tactiles pas toujours propres
-Autonomie perfectible
-Prix un peu élevé (559€ nu)

Le BlackBerry Q10 est un smartphone extrêmement satisfaisant qui sera sans aucun doute très apprécié des fans de la marque et de claviers de qualité. Se destinant avant tout à un environnement de travail, le Q10 pourra toutefois faire l’affaire pour quelques parties tout du moins grâce à ses spécificités techniques à la hauteur de la concurrence. Le ressenti général donc très bon, l’interface fluide, la partie photo au rendez-vous, seule l’autonomie pêche un peu, mais cela semble être une règle aujourd’hui (pas pour autant excusable). À acheter sans hésitation si vous souhaitez un mobile à la fois pratique et ludique.