Dernier né de la célèbre licence Ultima qui a connu son heure de gloire dans les années 80, jusqu’au début des années 2000 avec Ultima Online (toujours en activité), Ultima Forever : Quête de l'Avatar nous propose d’incarner un vaillant héros dans le monde de Britannia. Celui-ci est peu à peu englouti par un mal mystérieux appelé le Fléau Noir. Celui-ci à la fâcheuse tendance à contaminer le pays et ses habitants, et à les transformer pour qu’ils deviennent de véritables monstres. Armé de puissantes armes et de pouvoirs considérables, vous devrez sauver un monde et venir en aide à des réfugiés. Et EA nous le dit : « vivez des centaines d’heures de quêtes et d’aventures dans un monde ouvert », on pourra même « explorer des donjons avec d’autres aventuriers ! Chouette ! Sur le papier, le pari est donc rempli, on fait face à un véritable Ultima Online sur mobiles et tablettes. Mais en vérité, le tableau est loin d’être aussi idyllique.

Il ne s’agit pas d’un MMORPG, mais plus simplement d’un hack’n slash jouable en ligne. Les fans de la première heure s’en trouveront évidemment scandalisé, mais pour autant, ce n’est pas forcément le plus dommageable. Il est ainsi possible de jouer avec trois autres personnes en même temps afin de livrer des combats dans différents donjons pour tuer des tas d’ennemis. C’est plutôt cool, surtout qu’il y a une sorte de compétition qui s’installe rapidement pour piller les adversaires. À l’ère des jeux asynchrones et des jeux de cartes, Ultima Forever : Quête de l'Avatar prend donc à contrepied ses adversaires. Et s’il est tout à fait possible de jouer avec ses amis, on peut tout aussi bien former un groupe avec de parfaits inconnus en parcourant la carte du monde.

Les contrôles sont du reste relativement simple d’accès puisqu’il suffit de tapoter à un endroit sur la carte pour que son personnage avance et attaque un ennemi. Le gameplay est donc très efficace et ne gêne jamais durant notre périple. Et il y a suffisamment de choses à faire pour que les joueurs ne soient jamais en manque d’action. Surtout que certains évènements en jeu peuvent influencer nos statistiques. Et puis dans tous les cas, le principe reste toujours un peu le même : il faut se diriger vers un donjon, et ceux-ci sont assez longs et raviront les fans de dungeon-crawler. D’ailleurs, si l’on ne devait prendre que cet aspect du jeu, il en serait même très convaincant. Car même si certains donjons peuvent se révéler un peu longs, vous n’y serez pas pendant des heures. À l’échelle d’un jeu en ligne classique, Ultima Forever : Quête de l'Avatar est construit sur de courtes sessions, et il est parfaitement jouable lorsque l’on y joue en 3G.

Mais voilà, un élément vient tout bousculer : le free-to-play. Et qui dit free-to-play, dit également achats in-app. Et cette fonctionnalité prend beaucoup de place. Tout au long de l’aventure, vous croiserez des coffres qui peuvent être ouverts avec trois genres de clefs : en bronze, argent ou or. Les clefs en bronze qui sont plus fréquentes ne coûtent que quelques centimes. Les clefs en argent sont un peu plus rares puisqu’elles ne peuvent être récupérées qu’en commerçant des clefs de bronze, et enfin, les clefs en or sont très rares à obtenir, et il faut très souvent mettre la main à la poche assez généreusement pour espérer en récupérer une. Et ce sont bien évidemment celles qui donnent le meilleur butin. Le problème est donc là : du fait de cette limitation née la frustration et surtout, le manque de satisfaction que l’on retire à l’ouverture d’un coffre au trésor.

Si encore le jeu s’arrêtait aux coffres, mais non, les achats in-app vont encore plus loin. Pour réparer son matériel, les clefs sont encore de retour, si bien que l’on se rend compte que l’on passe son temps à payer avec de l’argent réel. Le fait est qu’il est tout simplement impossible de traverser le jeu sans rien payer. Le jeu nous le met constamment sous les yeux, et on a toujours cette donnée en tête. Même si on arrive à s’amuser dans les donjons, ce plaisir est tué par la présence  toujours plus horripilante des microtransactions. Et à ce point, on se demande si l’on est toujours face à un jeu free-to-play.