Depuis l’avènement des smartphones et des Stores d’applications dédiés aux différents OS présents sur le marché, les opérateurs, qui facturaient jusqu’à présent à prix d’or les jeux Java, souffrent. Et même s’ils essayent depuis peu de proposer un paiement sur facture pour le Play Store et le Windows Phone Store, ça n’est visiblement pas suffisant. L’opérateur français Orange lance donc un service appelé All you can Play. Il s’agit d’un abonnement permettant en quelques mots de profiter d’un catalogue de jeux sans cesse renouvelé pour 4,99€, accessible aux abonnés d’Orange (mais pas que). Pour nous en dire plus, nous avons rencontré Fabien Dallot, directeur du Cloud Gaming et du Mobile Gaming chez Orange France. Pocket Gamer France : Pouvez-vous nous décrire ce nouveau service et comment cela va fonctionner pour celui qui va s’y abonner et qui va vouloir télécharger les jeux de l’offre ?
Fabien Dallot :
C’est un service qui permet de télécharger en illimité 200 jeux pour 5€ par mois sans engagement.  L’abonné va directement sur le portail mobile orange.fr et il peut s’abonner. Via le portail on va vérifier s’il est abonné au service dès qu’il veut lancer un jeu de l’offre. Il y aura une vérification. Avec la possibilité de jouer offline. Il faudra simplement se reconnecter de temps en temps pour que l’on puisse vérifier qu’il est toujours abonné. C’est une première Européenne, il y a des jeux de tous les éditeurs comme Gameloft, Bulkypix ou Ubisoft. C’est une offre mix, avec différents genres de jeux, et c’est du téléchargement. L’abonnement sera de 4,99€ par mois. S’agit-il d’un prix plancher avec plusieurs formules et un catalogue différent ou un prix unique ?
FD :
Il n’y a qu’une seule formule. Comment se sont déroulées les négociations avec les différents éditeurs ?
FD :
On a des partenariats depuis quasiment dix ans avec ces acteurs-là. On a de bonnes relations, on  a essayé de leur vendre un concept innovant avec la possibilité de proposer une offre jamais vue sur le marché. C’est surtout une volonté de toucher un nouveau public via un réseau de distribution différent avec un business-model ou plus le jeu est joué, plus son éditeur touche d’argent. C’est quelque chose de séduisant pour eux. Android étant réputé comme la plateforme ayant le panier moyen le plus faible, comment convaincre ces utilisateurs de s’abonner à ce service ?
FD :
Il y a quand même une certaine proportion de gens qui achète des jeux, on peut déjà s’adresser à ce public-là. C’est quelque chose d’intéressant, car ça évite de payer à chaque fois pour eux. Pour les gens qui ne payent pas c’est un système très simple, pas d’inscription sur le Play Store. On va faciliter l’expérience client puisque la facturation se fait sur la facture de l’abonnement Orange. Ça évite les freins, le manque de confiance d’une inscription plus classique avec le numéro de carte bancaire, etc... C’est une solution simple.

Plusieurs jeux annoncés contiennent des achats in-app, comment cela va se passer avec ce service ? Les jeux livrés par Orange sont-ils différents par rapport à ceux que l’on pourrait télécharger sur le Play Store ?
FD :
Aujourd’hui, on n’offre pas des achats in-app. Ça sera facturé en plus. Ce sont quand même des jeux qui sont à la base payants. Et dans le cas des achats in-app, c’est de la seule volonté du joueur. On peut aisément imaginer que vous nouerez des partenariats pour avoir une exclusivité temporaire sur certains gros jeux, comme le fait déjà Samsung pour son propre store…
FD :
C’est en discussion avec les éditeurs. Aujourd’hui, on propose déjà un catalogue de jeu vaste. C’est quelque chose qu’on peut faire s’il y a un intérêt pour nous ou l’éditeur évidemment. SFR propose à l’intérieur de ses forfaits différents services gratuits compris dans le prix de l’abonnement, peut-on imaginer que le service All you can Play soit intégré à vos prochaines offres ?
FD :
Aujourd’hui, on ne le fait pas, mais c’est une question qui se pose. On a vu que SFR avait introduit un service avec Gameloft sur ses offres 4G. Nous par contre, c’est une offre beaucoup plus riche. Leur option est à 10€ par mois alors que nous, c’est à 5. On est beaucoup plus compétitif. Mais c’est une question qui va se poser à l’avenir. Vous avez annoncé que le service ne concernerait pour le moment que les abonnés Orange, qu’en est-il, des abonnés M6 mobile et Sosh ?
FD :
Pour M6 Mobile ça le sera, on travaille avec Sosh pour l’intégrer rapidement. Le jeu sur mobile, mais aussi via la Livebox et le cloud gaming, semble être devenu une priorité  pour Orange. C’est une façon de se démarquer de la concurrence en plus de la 4G ?
FD :
Pour nous c’est un axe intéressant, car c’est un loisir numérique qui s’est démocratisé. 8 personnes sur 10  se déclarent joueurs sur tous les supports. C’est un loisir très grand public, un divertissement où la distribution digitale est là. Pour un opérateur télécom, c’est logique. Le marché du jeu vidéo tire sur l’innovation grâce aux réseaux télécom, via la 4G ou la fibre. En tant qu’opérateur de réseau, on a la possibilité de proposer un service intéressant. Ça fait sens pour nous d’être présent avec des choses assez innovantes. Le cloud gaming c’est un bon exemple. Ça ne peut exister que si le réseau opérateur fonctionne bien. Sur nos box, on arrive à proposer une qualité de service. Quant au cloud gaming sur mobile, on a fait des tests avec la 4G. Ça fonctionne bien, on pense à un lancement en 2014. On ne l’a pas encore lancé, car on veut attendre que la couverture réseau soit importante, tout comme le nombre de clients potentiels. Ça sera donc sans doute l’année prochaine. Merci.