S’il y a bien un jeu que l’on n’attendait pas sur l’App Store, c’est bien Tomb Raider I. Car si les consoles traditionnelles ont eu droit à un reboot de la franchise en tout début d’année (et en janvier prochain sur PS4 et Xbox One) simplement nommé Tomb Raider, les plateformes mobiles ont jusqu’ici été relativement bien boudées par Lara Croft. L’aventurière n’est certes pas restée silencieuse au fil des années, mais on attend toujours un épisode inédit. En attendant, il faut donc se contenter de Tomb Raider I, remake du premier épisode de la franchise sorti à l’origine en 1996 sur PC et PlayStation, avant de se voir décliner sur NGage quelques années plus tard. Et lorsque l’on se relance dans cette aventure vieille de 17 ans, on se rend compte que le genre à bien changé. Il est en effet loin le temps où la marge d’erreur était quasi-inexistante. Un simple détail vous faisant mourir dans d’atroces souffrances. Mais le plaisir qui ressort de ce genre de séquences est quant à lui resté intacte.

Cette perspective opère donc deux conséquences directes : d’une part Tomb Raider I est radicalement différent des autres jeux du genre sur iOS, mais il est aussi maladroit, voir un peu frustrant sur cette plateforme. La différence la plus évidente avec les jeux d’action/aventure moderne provient du gameplay. Les aventures acrobatiques de Lara Croft ne sont pas régis par les règles des jeux sortis au cours des cinq dernières années. Si vous vous lancez sur une plateforme surélevée, Lara ne s’accrochera pas automatiquement d’une main. Vous devrez appuyer sur un bouton. Chaque manœuvre de votre part nécessite une étape de planification et une précision au pixel près. Il y a des boutons pour esquiver, qui servent également à orienter l’héroïne, même si on a plus l’impression d’amarrer une navette spatiale plutôt qu’un personnage fragile mais charismatique. Et il y a même un bouton pour ranger ses armes dans leurs étuis. C’est inutile, mais indéniablement cool.

Contrairement aux jeux modernes, Tomb Raider I ne dispose pas de combats très étoffés. Lara vise de manière automatique quand ils sont dans sa ligne de mire, vous laissant simplement éviter les tirs et marteler le bouton de la gâchette. Il s’agit en effet d’un véritable jeu d‘aventure, favorisant de ce fait l’exploration. La plupart des menaces auxquelles vous devrez faire face viendront de la faune : loups, chauves-souris et mêmes des ours. La majeure partie de votre temps sera consacré à l’exploration de cavernes et de temples avec leurs lots d’énigmes et d‘interrupteurs cachés, en pensant à ramasser des packs de santé (la vie ne remonte pas automatiquement). La difficulté est donc au rendez-vous, cela a forcément une conséquence sur le gameplay tactile. Les sections de plateformes sont en effet exigeantes, voir même frustrantes lorsque vous avez oublié de sauvegarder votre progression. Et l’interface tactile s’adapte mal à ce gameplay old-school et prend d’ailleurs beaucoup de place sur l’écran.

Le problème se pose moins lorsque vous prenez votre temps pour aligner les actions, mais quand il faut s’exécuter dans un délai plus bref, le gameplay déraille et entraine une frustration inutile. Tomb Raider I est cependant compatible avec les manettes iOS 7. Et dès que l’on branche une manette MoGa Ace Power, les choses deviennent beaucoup plus plaisantes et faciles. Cette adaptation tactile du premier épisode d’une saga culte est toutefois vraiment intéressante à jouer. Elle sert d’expérience aux joueurs qui n’ont pas connu la franchise à ses débuts, et s’avère être aussi une aventure suffisamment passionnante. Certes, l’émerveillement que l’on avait pu vivre à l’époque a aujourd’hui disparu, et même si le gameplay tactile laisse clairement à désirer lors de certaines séquences et qu’il vous faudra une bonne dose de patience, on retiendra que les premiers pas de Lara Croft en jeu vidéo ne sont pas si déplaisants que ça, même sur smartphone.