Voici une bonne leçon de vie : si vous tombez sur un jeu avec un écran d’introduction vous avertissant que ce n’est pas vraiment un jeu pour toute la famille, vous devriez probablement acquiescer, sourire poliment, et mettre celui-ci loin de votre esprit un peu trop innocent. C’est un conseil que l’on aurait aimé recevoir avant de nous lancer dans ce jeu d’aventure énigmatique et déroutant qui se cache derrière Knock-Knock. Il n’y a pas d’instruction, comprenez par-là qu’un simple narrateur indigne de votre confiance vous sert de seul guide à la logique étrange. C’est bizarre, déséquilibré, et le titre ne fait aucun effort pour s’avérer intuitif et accessible. Jouez à Knock-Knock s’avère être comme si vous avanciez dans un labyrinthe fait de haies qui ont la faculté de changer leurs formes en fonction de vos mouvements sans pour autant qu’il y ait une quelconque logique là-dedans.

Dans Knock-Knock, vous vous réveillez dans un manoir généré de façon aléatoire, et devez furtivement passer de salle en salle, avec rien d’autre sur vous qu’un pyjama, des pantoufles, et une bougie vacillante qu’il va falloir utiliser pour allumer les pièces (ou tout simplement activer les interrupteurs des ampoules) et attendre patiemment la lumière du jour. Parfois, vous pouvez également interagir avec les décors en récupérant ici et là des objets et des décorations qui se matérialisent, ou trouver le mécanisme d’une horloge vous permettant alors de vous rapprocher de l’aube et donc de la fin du niveau. Pendant votre aventure, des monstres étranges errent dans les couloirs, et vous devez être prêt à courir ou à vous cacher dès qu’ils tentent de vous attraper. Si vous êtes pris, le temps repart en arrière, ou vous risquez de devoir recommencer toute votre nuit.

Le concept est en soit intéressant et pourrait même être celui d‘un grand jeu d’horreur. C’est sans doute pour cela que le pitch de ce simulateur de cauchemars générés de façon aléatoire a attiré plus de 40 000$ sur Kickstarter. Mais Knock-Knock manque malheureusement le coche et s’avère être au final une expérience frôlant l’illogisme. Elle se révèle même répétitive et peut satisfaisante lorsque vous arrivez jusqu’à la fin d’une nuit. De plus, l’algorithme utilisé pour la génération aléatoire du niveau est imparfait. Il n’est pas rare de se retrouver coincé tout simplement parce que les spectres ont réussi à vous enfermer. Ce n’est pas de votre faute, vous avez beau être allé rapidement d’une pièce à l’autre, le jeu vous coince, réduisant l’essai à néant. Il y a pourtant un vrai travail effectué sur l’ambiance avec des craquements, des voix fantomatiques, des ampoules qui explosent… mais vous passerez plus de temps à vous sentir perdu qu’à être vraiment effrayé.