Level-5 signe avec Capcom pour renouveler un peu la formule de son antique série Professeur Layton afin de l’associer avec celle d’Ace Attorney. Le principe est simple : vous devez mixer des phases de jeux d’aventure et d’énigmes, avec des procès. Se déroulant en plein Moyen-Âge, l’histoire de Professeur Layton vs. Phoenix Wright : Ace Attorney nous entraine aux côtés d’une jeune femme accusée de sorcellerie. Bien loin des rues sinueuses de Londres, vous êtes en effet propulsé dans Layrinthia, un livre mystérieux dans lequel est consigné tous les événements en cours, où qui se produiront. C’est aussi une ville médiévale qui prend la notion de sorcellerie un peu trop au sérieux, et c’est justement pour ça que vous devez faire quelque chose. Le « vs » du titre du jeu s’avère cependant trompeur : il y a des questions qui méritent des réponses, notamment pour prouver l’innocence d’Aria, la femme qui s’est présenté dans le bureau de Layton par une nuit d’orage. Heureusement, le gameplay des deux séries se mixe bien. Le jeu est ainsi divisé en chapitres, séparant les phases d’énigmes des procès. Mais cela n’empêche pas les personnages de se retrouver.

On peut ainsi, d’un côté comme de l’autre, être amené à remplir des énigmes, ou à participer à une audience. Pour ceux qui ont déjà joué à un épisode de Professeur Layton, sachez qu’ici, la formule reste inchangée. Vous devez parcourir différentes zones pour trouver des indices bonus, mais aussi discuter avec des personnages hauts en couleur. Les problèmes que vous rencontrez se résument souvent en puzzles, et ceux-ci prennent des formes aussi diverses que variées. Ils offrent des défis suffisamment bien pensés pour ne jamais être trop difficiles, sans pour autant rogner sur le défi. Quant aux phases de procès, c’est à peu de chose près la même expérience que dans la série Ace Attorney : vous sondez les déclarations des témoins avant de révéler des preuves contradictoires. Mais il faut toutefois prendre en compte quelques nouvelles idées. Exit les traces de doigts et les taches de sang, faites place aux livres magiques et aux sorts. Il est en outre possible de contre-interroger des témoins afin de voir leurs réactions. Quant aux cas que vous aurez à résoudre, ils oscillent entre sérieux et absurdes : on peut ainsi interroger un chat.

D’une manière générale, les deux parties du jeu proposent une présentation soignée dans l’ensemble. Les cut-scenes et les doublages sont évidemment au rendez-vous, et chaque zone de jeu livre des scènes pittoresques regorgeant de détails. Labyrinthia est un livre de conte qui prend littéralement vie sous nos yeux, mais le monde que l’on explore prend un tournant beaucoup plus sombre au fur et à mesure de notre avancée, c’est ce qui renforce notre appétit, laissant ainsi filer une bonne trentaine d’heures pour venir à bout de l’ensemble des mystères émanant de cette ville. Et comme d’habitude avec les jeux Level-5, le talent d’écriture est encore une fois présent : on va de rebondissements en rebondissements, sans oublier les cliffhangers improbables. Il y a surtout un degré surprenant de maturité, notamment lors des procès en sorcellerie qui condamnent les accusés au bûcher.