L’exploration fait aujourd’hui partie intégrante de nombreux jeux, mais c’est un type de gameplay difficile à apprivoiser. L’acte en lui-même peut en effet apporter au joueur beaucoup de plaisir, ajoutant également de la profondeur et de la dimension au sein d’un jeu, ce qui permet de se plonger davantage dans son ambiance si particulière. Mais il suffit aussi d’une seule erreur pour que l’exploration devienne un enfer. Car quand on exaspère le joueur avec trop de carottes, alors le bâton ne suffit plus à le passionner. C’est malheureusement ce qui arrive à 9 Elefants qui est un jeu d’enquête qui s’inspire beaucoup de Professeur Layton. On y incarne Laura Weissman, dont le père, qui est un scientifique de renom, a été mystérieusement enlevé. Aidée de son chat Eustache, la jeune fille va devoir parcourir Paris pour tenter de le retrouver.

Il faut dire que le professeur Weissman travaillait sur l’élaboration d’un appareil capable de prendre des photos du passé. Mais lorsqu’il a essayé d’affiner sa technologie, le célèbre scientifique a momentanément disparu.  Vous voilà donc dans les rues de Paris avec comme seule possibilité pour le retrouver, de parler aux passants. C’est là qu’on s’aperçoit de la première différence avec la série de Level-5 : n’est pas Professeur Layton qui veut. En effet, malgré toute notre bonne volonté, on a bien du mal à s’attacher à l’histoire et à ses personnages. La faute à des dialogues trop longs, et mal gérés. Lorsque vous allez discuter avec différentes personnes, une bulle va apparaitre, avant de se remplir progressivement de texte, pour se rétracter, avant de recommencer le même processus pendant longtemps… trop longtemps. Si encore la qualité des dialogues était au rendez-vous, sauf que ce n’est pas le cas ici. C’est un fardeau que d’écouter tout ce beau monde parler. Mais elle est malheureusement nécessaire, car entre deux répliques inutiles peut se trouver un indice pour l’énigme en cours.

Certaines discutions donneront aussi lieu à des puzzles, mais le problème, c’est que l’un comme l’autre, ils n’ont le plus souvent aucun rapport avec l’intrigue de 9 Elefants. Résoudre des problèmes et se creuser l’esprit devient donc une corvée, du début à la fin, et pour un jeu qui est entièrement basé sur ça, c’est quelque chose qui devient problématique. 9 Elefants n’est pourtant pas dénué de charme, notamment grâce à son ambiance parisienne et ses superbes illustrations et animations. Le jeu est vraiment très beau, on sent que les développeurs ont soigné la présentation, et s’il ne fallait juger le jeu que sur sa plastique, il serait impossible de résister. C’est sans doute à cause de ça que le gameplay terne nous reste autant en travers de la gorge. Il manque clairement quelque chose qui nous empêche d’apprécier cette ambiance des années 20 pourtant si réussie.