La 3D dans Splinter Cell : Chaos Theory
Ce qui aurait pu être la fonctionnalité principale de ce remake se révèle finalement plutôt anecdotique. La 3D n’est en effet convaincante qu’à de rares moments, notamment celui où l’on doit escalader un phare et où la pluie s’abat sur l’écran. Ca fait sensation, mais au final, elle nuit à l’expérience de jeu de par des ralentissements conséquents dans certains passages plus « fournis » en détails. Jeu d’infiltration par excellence, la série Splinter Cell a toujours su se distinguer sur console de salon avec des jeux particulièrement réussis, portés par un héros au charisme extrêmement réussi, Sam Fisher. Ici, il s’agira d’infiltrer la Corée du Nord afin d’empêcher une troisième Guerre mondiale après la destruction d’un navire américain. Malheureusement pour vous, Sam va découvrir au fil de ses missions que les responsables de cette catastrophe sont d’anciens collègues à lui. Une nouvelle fois, vous devrez très logiquement sauver le monde et mettre à mal vos ennemis qui vont tout tenter pour déclencher un conflit qui pourrait alors faire date dans notre histoire. Les scénarios des Splinter Cell ont toujours fait penser à 24, et les fans de la série mettant en avant Jack Bauer ne devraient pas être dépaysés par ce nouvel opus, ou plutôt ce remake, qui n’est autre qu’un portage de la version PS2. Seul problème, il s’agit ici d’une conversion de la version PS2, considérée comme la pire des versions de cet opus, et cela ne va pas être sans conséquence.

À l’époque mis sur la touche de par une puissance moindre, le portage de Chaos Theory avait eu une incidence directe sur son gameplay. Et les fans de la 3DS font face aux mêmes genres de problèmes, dont une liberté revue à la baisse. Il faut dire que lorsque l’on a joué à la version Xbox qui n’avait aucun problème et qui proposait de gigantesques niveaux sans temps de chargement, la chute s’avère difficile à encaisser. Et contrairement à Rayman, cette version 3DS n’a visiblement pas eu droit aux mêmes soins, au même peaufinage devrait même-t-on dire étant donné que l’aliasing reste très très présent, tout comme un cruel manque de visibilité dès lors que l’on s’imprègne de l’obscurité ambiante. On ne vous conseillera pas de jouer avec les lunettes de vision nocturne constamment sur les yeux sous peine de vous gâcher les décors plutôt réussis du titre bien qu’inaccessible. Surtout que les passages où la lumière est plus prononcée sont très plaisants à faire.

Qu’on se le dise, l’aventure en elle-même est plutôt intéressante et promet son lot de rebondissement, mais il est saboté par des temps de chargements constants et inutilement longs, et une fluidité sommaire dans certains passages utilisant la 3D. Il semble également que l’I.A. a été revue à la baisse rendant le challenge forcément moins difficile que dans le jeu d’origine, mais terriblement frustrant.

Toutefois, on peut saluer les quelques nouveautés apportées par l’éditeur. À commencer par les fonctions tactiles avec un gameplay qui joue aussi bien sur l’écran que sur les boutons physiques. Certaines séquences demandent ainsi une utilisation intensive du tactile dont notamment l’ouverture des portes, ou encore la possibilité d’assommer vos ennemis. C’est un plus indéniable pour peu que l’on maitrise cette double jouabilité, ce qui devrait demander un peu d’entrainement aux non-initiés.

Cette version 3DS apporte également une compatibilité avec la fonction gyroscopique de la console, et si vous utilisez la gadgeto-caméra de notre ami Sam, vous pourrez alors la tourner de droit à gauche en penchant la portable de chaque côté. Sachez également que l’affichage des objectifs a été amélioré puisque repris de Splinter Cell Conviction. Vos missions s’afficheront sur les façades des bâtiments. Terminons cependant sur une note négative, signalons l’absence de mode multijoueurs à l’instar de Ridge Racer 3D, qui met sérieusement en péril la durée de vie de cet épisode.