Au premier abord, 1112 est un point'n click classique. On navigue d'écrans en écrans en pointant du doigt les éléments à ausculter tout en remplissant son inventaire et en dialoguant avec une multitude de personnages. La différence avec la concurrence provient avant tout de sa réalisation et de son univers. En effet, si la plupart des jeux du genre ont une tendance cartoon loufoque très assumée, Monkey Island et Puzzle Agent en tête, 1112, fait lui dans le mature et l'hyper réaliste. Ses graphismes très fins proposent des lieux détaillés et des personnages aux proportions humaines qui agissent de manière étrange mais globalement réaliste. Heureusement sans être fade ces derniers sont suffisamment hétéroclites et complexes pour intriguer.

On ne critiquera pas non plus les dialogues savoureux tantôt drôles, tantôt dramatiques mais toujours très justes qui soulignent un scénario particulièrement sombre et alambiqué. Il faut dire que Louis (aka Johhny Depp), le personnage principal nage en plein délire. Il se réveille sur les toilettes de son meilleur ami, John sans savoir ce qu'il y fait ni même n'avoir aucun souvenir des 6 derniers mois écoulés. Comme si cela ne suffisait pas, sa femme Anna a disparu et sa maison ainsi que sa boutique d'antiquaire ont été saccagés et sont remplis de graffitis à base de symboles occultes étranges. 

Une ambiance unique

Pour tout dire, l'histoire est sans conteste l'un des atouts de ce nouvel épisode. Bien menée et particulièrement ficelée, elle nous tient en haleine pendant les 6, 7 heures que durent le jeu. Elle est en outre accompagnée d'une bande son d'excellente qualité avec des musiques tantôt en retrait tantôt très présentes qui rappellent allègrement les compositions d'Akira Yamahoka pour Silent Hill. C'est très certainement une source d'inspirations des développeurs puisqu'un passage dans la maison de Louis au début nous rappelle immanquablement le hit de Konami]]. On se ballade de pièces en pièces, dans une ambiance lugubre à souhait et alors que l'on fait la découverte de symboles étranges, un bruit sourd et persistant nous encombre les oreilles. Un peu plus loin on découvre son origine, un réveil matin grésillant et crépitant en continue sans même être relié au courant électrique. Ambiance et clin d'œil évident. Les développeurs ce sont d'ailleurs fait plaisir sur ce point puisque tout au long de la progression on retrouvera de nombreux éléments en hommage direct à certains grands noms du jeu vidéo.

Passionnant et varié

Au niveau de sa réalisation, 1112 assomme allègrement la concurrence. Ses graphismes d'une qualité bluffante sont soutenus par des décors magnifiques et des animations d'une fluidité épatante. Niveau son, même constat, les musiques possèdent un véritable cachet alors que les bruitages, eux, font vivre un univers inquiétant dans la même veine que [[Papa Sangre. Toutefois ce ne sont pas là ses seuls atouts. Passionnant, le jeu nous absorbe littéralement et bien que son rythme parfois lent pourra nous faire décrocher par moment, on s'y replongera très vite pour résoudre les énigmes très variés qui le composent. En effet, si ces dernières ne sont pas aussi diversifiées que celles de Puzzle Agent 2, elles le sont suffisamment pour nous pousser à progresser. De la recherche d'objets à l'assemblage de ces derniers en passant par des énigmes écrites, l'ouverture d'un cadenas via un mini jeu ou quelques passages en temps limités on est pas prêt de s'ennuyer. De plus on notera que pour les plus acharnés, Game Center et une série d'achievements ont fait leur apparition. Attendez à vous à faire le jeu en large et en travers pour débloquer certains d'entres eux. 

Quelques points gênants

Malgré ses nombreuses qualités, 1112 episode 3 n'est pas exempts de défauts. Ces derniers, peu nombreux, ne sont pas rédhibitoires mais méritent d'être cités. Le plus gênant d'entres eux revient à un soucis d'ergonomie. Les passages d'un lieux vers un autres ne sont pas toujours très visibles et comme aucune indication visuelle ne les désigne clairement, il peut arriver que l'on passe à coté. Problématique car la progression dans l'histoire s'en trouvera alors stoppée à un moment ou un autre. Voilà d'ailleurs un autre point qui pourra en énerver certains. La progression n'est pas toujours très fluide. On reste parfois bloqué sans savoir quoi faire. Très fréquent dans ce genre de jeux, la concurrence à néanmoins eu la bonne idée d'intégrer une aide interactive à base d'indices pour pallier à ce défaut (Les chevaliers de Baphomet ou Puzzle Agent). Dommage que les développeurs n'aient pas pensé à proposer un système équivalent. Enfin et pour finir, on regrettera la redondance des allers retours qui augmentent virtuellement la durée de vie, mais plombent en partie le rythme du jeu. Encore une fois c'est un défaut récurrent des point'n click, mais cela ne sous entend pas qu'il ne faille pas le corriger !