Si le premier Infinity Blade avait su marquer les esprits par ses indéniables qualités, il avait aussi fait montre de quelques faiblesses. Lancé en grande pompe, conjointement avec Apple, Infinity Blade 2 semble avoir corrigé le tir tout en apportant de nombreuses nouveautés.

Rappelez vous, dans le premier opus, il était question de défaire le Dieu Roi de son trône d'immortel, en affrontant un à un ses sbires dans les sombres corridors de sa tour. Perdre un combat entrainait la mort du héros, mais sa descendance reprenait alors le combat en conservant tout ses acquis. Sur ce point rien  n'a changé si ce n'est que le héros s'appelle désormais Siris et qu'il est lui même devenu un immortel. De fait, si lors d'un combat il vient à tomber sous les coups de l'un de ses adversaires, il ressuscite et reprend alors son périple à son point de départ. Evidemment il conserve son expérience, l'argent et l'équipement trouvé en chemin ainsi que les objets glanés ci et la (gemmes, clefs et potions de soin).

Si globalement le déroulement du jeu se révèle assez similaire à l'épisode précédent, Infinity Blade 2 bénéficie tout de même d'une mise en scène plus poussée et d'une scénarisation développée. L'aventure débute avec un personnage suréquipé dans ce qui semble être un temple japonais perché sur une montagne. Le héros dans une de ses armures les plus évoluées évoque alors sa quête pour retrouver le Forgeron des Arcanes (celui la même qui aurait fondu la lame des immortels) et le libérer de l'emprise des immortels. Cette courte mise en bouche fait office de tutoriel et se termine sur un coup de théâtre scénaristique qui titille la fibre curieuse. On se lance ainsi rapidement dans l'aventure avec l'envie d'en savoir plus.

Un gameplay simple et nerveux

 Au niveau du gameplay, Infinity Blade se rapproche assez d'un Fruit Ninja. En effet, on combat à coup de glissés du doigt sur l'écran (swipe) et on ne dirige pas directement le personnage puisque celui ci se déplace seul d'une arène à une autre. Avant chaque combat et pendant les courtes scènes cinématiques qui accompagnent ses déplacements, on peut alors pointer du doigt les divers objets éparpillés à l'écran afin de les collecter. Ainsi à la manière du Tintin de Gameloft]], on récupère diverses bourses d'or et autres clefs en restant actif pendant les phases de transition. Arrivé face à son prochain adversaire on peut alors lancer le combat ou consulter l'éventuel défis qui lui est lié (réaliser 10 parades, faire 5 blocages parfaits ...). Ce dernier permet d'obtenir un surplus d'expérience s'il est accompli.

Pour ce qui est du combat, il se déroule à la troisième personne (la caméra se trouvant dans le dos de notre personnage), et il faut agir en fonction des mouvements de son adversaire. Ainsi si ce dernier lance une attaque, on peut au choix, la bloquer avec son bouclier, la parer d'un coup d'épée ou l'éviter d'un écart sur la droite ou la gauche. Les parades et les attaques nécessitent un geste de swipe qui rappelle le mouvement que l'on ferait lors d'une véritable attaque à l'épée (similaire à Fruit Ninja). Ce choix de maniabilité permet de rendre les combats très instinctifs mais également très nerveux. On se surprend ainsi à parer une attaque adverse d'un grand coup d'épée alors que d'un mouvement rapide on enchaine un combo. Jouissif et surprenant on regrette tout de même que certains ennemis soient imprévisibles. Dans les niveaux avancés quelques titans se permettent des feintes en simulant une attaque en coupe alors qu'ils balancent traitrement un coup de pied. Résultat on encaisse parfois des frappes inévitables.

Autre subtilité du gameplay, la possibilité de lancer des attaques puissantes lorsque la jauge est remplie, et surtout des attaques magiques. S'il suffit d'appuyer sur le bouton correspondant pour lancer la première, il faut en revanche tracer une rune sur l'écran pour utiliser la magie. Une excellente idée qui apporte encore un peu de profondeur au combat et qui renforce l'immersion.

Une réalisation en or

 En ce qui concerne la réalisation, Infinity Blade 2 est très clairement l'un des plus beaux jeu iOS du moment. Si [[Shadowgun avait su tirer son épingle du jeu et si Dark Meadow ou le récent Epoch s'étaient montrés séduisants de par leurs graphismes sous unreal engine, le hit de Chair les enterre littéralement. Evidemment le jeu est beau, mais il est surtout très inspiré. Les environnements sont à la fois originaux et très détaillés. Les créatures ont visiblement bénéficié d'une attention toute particulière en terme de design et d'animation et les effets spéciaux renforcent sensiblement la puissance des coups portés. On notera le même niveau de qualité sur la bande son avec des musiques discrètes qui collent bien à l'action et des bruitages efficaces qui retranscrivent toute la violence des combats. Seuls les menus assez neutres peuvent laisser indifférent.

Des défauts malgré tout.   

Bien qu'impressionnant techniquement et particulièrement efficace, Infinity Blade 2 n'est pas exempt de défauts. Comme son ainé il souffre d'une relative redondance. En effet, on recommence systématiquement au début lors d'une défaite et il faut alors refaire l'ensemble des combats encore une fois (bien que les ennemis et les objets cachés changent). Heureusement pour compenser ce défaut, des embranchements ont été ajouté et permettent ainsi après avoir recommencer de visiter de nouvelles parties de la tour et donc de découvrir de nouveaux ennemis et de nouveaux boss. Malheureusement sur la longueur on finira par accuser le coup. Il faut dire qu'aucune variété ne viendra s'intercaler entre les combats. Pas de minis jeux, pas de bonus à débloquer ni de multi joueur. On notera tout de même quelques achievements Game Center qui pourront retenir l'attention quelques temps et casser la monotonie de la collecte et de l'upgrade d'équipement.

Autre point négatif, la durée de vie assez courte du jeu. Comptez environ une demi heure pour arriver au premier des trois boss. Evidemment ce dernier étant bien trop puissant il faudra en passer par une défaite pour pouvoir le battre la seconde fois, mais globalement, il ne faudra pas plus de 3 heures pour découvrir l'ensemble des salles du jeu et rencontrer tous les adversaires. Un peu léger. Mais bon, il faut reconnaitre qu'à coté d'un Fruit Ninja, l'intérêt de retourner sur le jeu est tout de même bien plus grand et au final la durée de vie globale (malgré les redondances et le manque de variété) est plus proche de la dizaine d'heure. Pour finir, le jeu est  assez instable sur iPad 1. On comprend que ce dernier soit assez peu puissant comparé à l'iPhone 4 et 4S ou l'iPad 2, mais lors des tests il aura fallu composer avec une dizaine de plantages.