Résumer le concept d'Eufloria est assez facile. Vous devez coloniser l'ensemble des astéroïdes présents à l'écran en y plantant 10 de vos graines. Un arbre pousse alors, vous octroyant une génération continue de nouvelles graines qui vous seront utiles à votre propagation. Simple sur le papier, mais rudement complexe en jeu. La première difficulté provient de la perte de repères. En effet, le style graphique original et poétique ne laisse pas entrevoir au premier abord l'aspect jeu de stratégie guerrière qui se cache derrière le concept. Pourtant chaque graine que l'on possède n'est autre qu'un vaisseau armé et mobile, prêt à migrer vers une nouvelle colonie vierge ou occupée. Dans le cas où la place serait déjà prise, notre graine devient alors agressive et peut utiliser ses capacités offensive ou défensive pour abattre ses adversaires (les graines d'autre couleur). Evidemment, une bataille ne pourra être gagnée qu'à la condition d'y être bien préparée. Il faudra donc tenir compte des caractéristiques de nos graines (force, vitesse, énergie) ainsi que de leur nombre avant de se lancer dans une opération de colonisation. D'autant que l'ennemi s'il n'est pas toujours supérieur en nombre pourrait avoir planté des défenses efficaces.

Oui, car dans Eufloria, autant que dans n'importe quel autre jeu du genre, Command and Conquer : Alerte Rouge en tête, il sera possible de s’offrir des tourelles défensives. Si l’on considère que l’arbre de base n’est autre qu’une simple usine, servant à produire des unités, les autres en revanche possèdent une capacité d’attaque propre à abattre les nuées de Seedlings (c’est le nom des graines) qui chercheraient à atteindre le cœur de la planète. Car c’est bien là l’objectif, pour annexer un astre, il faudra survivre aux troupes qui le défendent tout en parvenant à abattre l’un des arbres planté à sa surface pour remonter le long de ses racines jusqu’au centre de l’astéroïde. Une fois atteint, tous les arbres présents sur son sol passent alors sous notre contrôle et la planète s’ajoute à notre cheptel. Finalement, l’univers original mis à part, Eufloria est relativement similaire à Modern Conflict de Clickgamer.

Un mot sur la réalisation

On  ne peut que féliciter la réalisation de qualité d’Eufloria et son parti pris artistique. Le jeu se veut épuré proposant un décors sur fond vide aux dégradés de couleurs pastels assez doux. Aucun élément n’est détaillé et une fois dézoomé, l’écran semble parsemé de tache de couleurs bougeant en tout sens. Pourtant malgré la relative simplicité des graphismes, le titre impressionne. Les mouvements des Seedlings hyper réalistes font immanquablement penser à des nuées d’insectes volant autour d’une source lumineuse une nuit d’été et les arbres lorsqu’ils se mettent à pousser donnent l’impression d’être réels. Ajoutez à cela des effets de particules nombreux lors des échauffourées et vous voilà devant un univers très dynamique et vivant. Pour finir on appréciera la bande-son légère accompagnée de bruitages discrets qui pourraient nous laisser croire que l’on observe un microcosme au microscope.

Un contenu conséquent

Tout n’est pourtant pas bien rose dans Eufloria. Si les choix artistiques sont d’une qualité indéniable, leur singularité pourrait ne pas plaire à tout le monde. De même que le manque d’intuitivité du gameplay qui nécessite une longue phase d’apprentissage via un tutoriel intégralement en anglais. Heureusement les niveaux du début restent relativement courts à jouer et permettent de découvrir petit à petit ses divers mécanismes. Toutefois ne vous attendez pas à ce que ce soit le cas durant tout le jeu. En effet, le mode campagne d’une dizaine d’heures vous fera découvrir un ensemble de missions dont la durée se situera aux alentours du quart d’heure. Un point qui ne serait pas négatif s’il y avait eu un système de sauvegarde au cours des missions. Malheureusement, impossible de sauver sa progression et il faudra donc reprendre la missions à zéro si vous la quittez en cours de partie.

En revanche, on appréciera la durée de vie globale d’une bonne quinzaine d’heures portée par les différents modes de jeu. Vous aurez ainsi le choix entre un mode histoire déroulant une campagne longue marquée par quelques lignes de scénario, puis à 8 missions (skirmish) permettant de se confronter à l’ordinateur lors de courtes parties rapides et enfin à deux niveaux de difficulté (dans l’ensemble le jeu est assez facile). On notera en outre la recherche des différents artefacts, ainsi que l’intégration d’une série d’achievement Game Center. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en terme de contenu, Eufloria n’est pas avare. On regrettera tout de même la redondance des missions, dans lesquelles il sera presque toujours question de coloniser ou abattre toutes les cibles ennemies. Un manque de variété qui pourra lasser à la longue. Espérons que les cartes créées par la communauté PC soient un jour implémentées. Ces dernières offrant de belles variantes au gameplay.