Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent fait partie de ces jeux Kickstarter qui ont largement profité de l’intérêt soudain des joueurs pour la plateforme de crowdfunding. Quelques centaines de milliers de dollars plus tard (771 560$ exactement), le développement fut lancé, toujours piloté par Revolution Software et Charles Cecil, le créateur de la franchise. Mais depuis son annonce, les retards se sont accumulés pour que ce cinquième épisode finisse enfin par arriver en deux parties. C’est le premier qui se dévoile devant nos yeux sur la console portable de Sony. L'iPad ne pouvait en effet pas rêver mieux que cette licence pour définitivement s’imposer sur la scène indépendante. Mais les doutes persistent, si bien que l’on est en droit de se poser la question de l’intérêt d’une telle aventure qui fait plus office de pilule de rappel que de véritable surprise.

Première bonne nouvelle : Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent abandonne la 3D pour revenir à ses amours de jeunesse : de la 2D. Si les modèles de personnages sont en 3D, les environnements bénéficient donc de la 2D originale, en plus d’un gameplay à l’ancienne, mais nous y reviendrons. La seconde bonne nouvelle, c’est que les fans des voix originales seront aux anges : le casting vocal des deux héros, la journaliste Nico Collard et l’anglais Georges Stobbarts sont au rendez-vous en VO comme en VF. Il y a donc de quoi apprécier l’aventure dès le début. Le scénario nous entraine dans un musée victime d’un vol de tableau et d’un homicide : celui du conservateur des lieux. C’est d’ailleurs le touriste anglais qui va être témoin de l’accident, et il va évidemment faire équipe avec son acolyte de toujours pour tenter de comprendre les raisons de ce vol et de ce meurtre.

Un début d’histoire qui fait mouche et qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du premier opus de la mythique saga de Revolution Software. Avant toute chose, et pour savoir dans quoi vous mettez les pieds, il faut admettre que cette première partie n’avance pas beaucoup. En fait, même si on a effectivement l’impression d’avoir fait évoluer un peu l’enquête, celle-ci se termine juste au moment on le scénario commence enfin à devenir réellement palpitant. Non pas qu’il soit ennuyant, mais il manque un peu de peps et met pas mal de temps à véritablement démarrer. Et une fois que l’on pense y être vraiment, c’est pour nous couper l’herbe sous le pied en nous amenant à patienter quelques semaines (mois ?) pour découvrir la suite et fin du cinquième épisode. S’il s’était avéré soutenu immédiatement, la frustration n’aurait été présente que le temps de se dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que la licence redémarre sur les chapeaux de roues.

Ce n’est pas foncièrement un défaut, mais le gameplay est un peu sur le même principe. Si vous avez déjà joué à un épisode de la saga, ou même à un autre jeu d’aventure en point'n click, vous n’aurez aucun mal à commencer la quête qui vous attend. Revolution Software a semble-t-il préféré conserver le système de jeu traditionnel pour ne pas froisser les fans, quitte à rester un peu trop sur ses acquis et à se révéler peu surprenant. Le problème, c’est que le studio s’est aussi affligé d’une difficulté revue à la baisse. Les énigmes, si elles sont plutôt bien trouvées, sont un peu trop faciles. La solution est parfois tellement évidente, que l’on en vient à e compliquer la tâche inutilement en pensait bien faire. À tort. En revanche visuellement, c’est du tout bon.

Le principal défaut de la version PC est corrigé sur l'iPad : les scènes sont moins tirées et apparaissent très colorées, et l'écran s'avère parfaitement adapté au genre. Il n’y a pas cet effet de flou que l’on doit au portage sur tablettes tactiles. Les aficionados de la série retrouveront d’ailleurs des lieux qu’ils ont déjà visités sous une autre forme ce qui vous fera plaisir (ou vous donnera un bon coup de vieux, au choix).