Le pedigree derrière Cognition a de quoi faire rêver : on y retrouve en effet Jane Jensen, la designer de Gabriel Knight et du récent Gray Matter, qui est ici consultante, et l’artiste de plusieurs comics Batman et X-Men, Romano Molenaar, qui campe le siège de directeur artistique. Avec un tel casting, on était en droit d’attendre une expérience plus que satisfaisante. Disponible sur PC depuis octobre dernier, le premier épisode souffre, comme beaucoup de portage de jeux d’aventure sur iOS, d’une interface frustrante et qui peine à s’avérer intuitive, même après plusieurs heures de jeu. Le joueur que l’on est incarne Erica Reed, un agent du FBI, qui a pour mission de résoudre une série de meurtres atroces. Au-delà du fil rouge qui cultive notre intérêt, il est intéressant de noter que le scénario se permet quelques écarts pour s’intéresser au personnage principal et à sa vie privée. Bien évidemment, on reste à l’état de clin d’œil, mais c’est un plus qui permet de mieux comprendre le pouvoir d’Erica.

Car la jeune femme dispose d’une capacité spéciale lui permettant de revenir sur une scène de crime avant que celle-ci ne soit souillée du sang de la victime afin de replacer certaines pièces du puzzle. Son esprit vogue ainsi entre les époques, et ajoute au passage plusieurs énigmes et des paysages inédits. Les puzzles sont d’ailleurs assez simples pour les fans de point’n click, ce qui a tendance à écourter la durée de vie. Ne cherchez donc pas le challenge, mais plutôt une ambiance particulière que véhicule Cognition, ou en tout cas ce premier épisode. Pour continuer son enquête, il faut aussi prêter beaucoup d‘attention aux dialogues entre les personnages. C’est d’ailleurs là son principal défaut : s’il est certain qu’une enquête se fait avant tout avec les mots, celle-ci se veut trop réaliste, et on est parfois peu passionné par ce qui se passe à l’écran. Le rythme se perd en chemin pour revenir de plus belle dès que l’on découvrir une nouvelle scène de crime et que l’on passe à la pratique.

Ce portage manque également la case de l’optimisation. Certains temps de chargement sont ainsi particulièrement longs et ça en devient rapidement exaspérant. Il est également parfois nécessaire de se promener constamment pour tenter de trouver des points d’intérêts, et les boutons d’action ne sont vraiment pas adaptés au tactile. Ces défauts rendent parfois le jeu très pénible. On espère que pour le second épisode, les développeurs auront eu la bonne idée de corriger ces problèmes d’ergonomie car si l’on s’en tient à l’histoire, on suit avec plaisir les élucubrations d’Erica Reed et de son partenaire.