Avec Puzzle Agent, Telltale avait jeté un cailloux dans la mare de l'App Store. Ses graphismes originaux façon dessin crayonné le distinguait de la masse des autres point'n click et son concept lorgnant sur celui du professeur Layton lui assurait une certaine popularité. Un succès aujourd'hui confirmé par la sortie de sa suite, Puzzle Agent 2. Encore plus fournie en énigmes tordues et en personnages loufoques. Ce qui fait la force de Puzzle Agent, c'est avant tout son univers. A l'instar d'un Monkey Island, l'histoire ne se prend pas au sérieux et nous propose cette fois ci de partir à la recherche d'une personne disparue à Coggins (la ville du premier opus). Fouillée et très bien écrite, la trame scénaristique est passionnante. Parsemée de rebondissements et de dialogues croustillants, il ne sera pas rare d'esquisser un sourire devant les évènements improbables qui la parsèment. On notera également quelques clins d'œil bienvenus au cinéma qui parachèveront de rendre l'univers particulièrement attachant. Toutefois, il reste à signaler que le jeu n'est pas localisé et que l'anglais employé ne sera pas forcément au niveau de tout le monde.
Niveau durée de vie, le jeu est assez long (comptez une bonne dizaine d'heure pour en voir le bout) et propose un nombre conséquent d'énigmes diverses et variées. On passera ainsi du problème de mathématique nous obligeant à bien comprendre l'énoncé pour placer les clients d'un hôtel dans les chambres qui leur conviennent ; à une énigme nécessitant de donner un seul coup de hache afin de déverrouiller une porte bloquée par des chaines et des planches. On alterne ainsi les passages nécessitant une bonne dose de réflexion logique à d'autres plus léger imposant surtout de l'observation. Par ailleurs, le challenge est assez relevé et il vous faudra parfois utiliser les chewing-gum (hints) trouvés afin d'obtenir des indices pour les résoudre. Un point qui en ravira certains et en énervera d'autres, mais qui globalement offre au jeu une extension de sa durée de vie. D'ailleurs, pour les plus acharnés, sachez qu'il sera possible de partir à la recherche desdits chewing-gum, disséminés sur chaque écrans et d'obtenir une note parfaite à chaque énigme. On regrettera par contre qu'il n'y ait aucune intégration des réseaux sociaux, Game Center ou Open Feint. Ne comptez donc pas déverrouiller des achievements ou partager vos scores.

Au niveau des points négatifs, leu jeu souffre d'un manque de rythme inhérent au genre, qui ne devrait finalement pas poser problème aux habitués mais qui pourrait décevoir les autres. On lui reprochera également l'omniprésence de ses énigmes à base de chiffres qui ne plairont pas à tous, ainsi que ses graphismes de qualité moyenne sur un iPad. Ses animations saccadées et son style dessin crayonné peut passer pour un effet de style, en revanche, les nombreux éléments flous dénotent d'un upscaling sauvage peu adapté à l'écran de l'iPad. Un défaut récurent pendant le jeu qui s'il ne gâche pas vraiment le plaisir laisse toutefois une impression de brouillon. On notera que sur la version Retina, le problème n'est pas vraiment visible. Finalement on ne retiendra dans ses défauts que son manque de traduction française qui au même style que Hector: badge of Carnage, rend le jeu inaccessible aux moins anglophiles des joueurs.