Les premiers visuels de Madcoaster font clairement envie. Les graphismes n'ont pas l'air exceptionnels, mais le concept du roller coaster à la sauce Jetpack Joyride laisse présager d'un jeu nerveux gonflé aux stéroïdes et bourré d'humour. Bref on lance le jeu avec entrain et très rapidement le soufflet se dégonfle. Le menu principal, quelconque, est d'une laideur manifeste et s'offre le luxe d'être illisible. Des boutons aux couleurs maronnasses mal choisies le rendent fouillis et aucune option clairement indiquée de nous saute aux yeux. On sent que cette partie du jeu à été bâclée et on commence déjà à s'inquiéter pour le reste.

Le concept de MadCoaster est relativement simple. On pilote un petit train de roller coaster lancé à toute vitesse sur des parcours aussi improbables que délirants. Un tap sur l'écran permet de le faire sauter alors qu'un glissé du doigt vers le bas le fait descendre d'une hauteur de rail. On passe sur les divers objets (pièces, médailles et bonus) pour les collecter et il suffit de percuter les différents animaux pour les éliminer. Le but du jeu est tout aussi limpide puisqu’en bon jeu de scoring à la Temple Run il suffit d’aller le plus loin possible en collectant un maximum de pièces et médailles afin de réaliser le meilleur score. Bref, rien de franchement nouveau, mais une base solide qui a fait ses preuves. D’ailleurs sur ce point le jeu s’en sort plutôt bien, avec un gameplay nerveux et sans temps morts et une maniabilité réactive qui permet d’enchainer les parties sans frustration de l’échec.

 Si la base de MadCoaster est relativement classique on notera tout de même quelques subtilités qui le différencient de la concurrence. En premier lieu on notera que nos wagonnets se déplacent sur des rails et que fréquemment il sera possible de choisir parmi plusieurs parcours avec leurs divers avantages. Ainsi on pourra sauter sur une hauteur de rail différente pour collecter quelques pièces et attraper un looping (qui augmente le score) alors que si l’on était resté sur le même parcours on aurait sans doute raté ces bonus. Un petit plus sympathique qui offre une dimension stratégique au gampeplay. Dans le même ordre d’idée on notera que le jeu nous propose de percuter différents animaux pour augmenter son score. Une idée tirée par les cheveux (d’autant que ces derniers sont représentés de manière plutôt mignonne) mais qui permet de réaliser quelques missions et ainsi de déverrouiller de nouvelles skins pour son véhicule. En effet à l’instar de Jetpack Joyride, à chaque début de partie une série de 3 missions nous est proposée (atteindre une certaine distance, percuter 5 oiseaux rares, collecter 500 pièces …). Une fois réalisées, on gagne alors un niveau ainsi qu’un nouveau look pour le roller coaster. Un principe à la mode qui procure une bonne rejouabilité au titre. Dommage que l’on ne puisse pas consulter les différentes skins déverrouillées ni même choisir celle avec laquelle on souhaite jouer.

Enfin, pour en finir sur les points d’originalité du jeu, on notera sa relative facilité qui le dessert en grande partie. Visiblement les développeurs de CGMatic ont voulu rendre leur jeu accessible à tous mais en optant pour ce choix ils l’ont privé de tout challenge. Résultat les parties durent parfois trop longtemps et on se laisse perdre pour terminer sa session. Le choix d’un mode de difficulté aurait pu palier à ce défaut. De plus et contrairement à la concurrence, on possède de base 3 vies et il est possible d’en récupérer en cours de partie. Sans compter qu’atteindre le palier des 15 000 m en déverrouille une de plus. Bref tout est fait pour nous rendre la vie plus facile, au détriment de l’intérêt du jeu. Vraiment dommage.

Globalement MadCoaster est bien réalisé. Ses graphismes, sans êtres inoubliables, sont de bonne facture et les environnements traversés (bien qu’inégaux) flattent la rétine. Les éléments sont un peu petits, mais les nombreuses animations des différents protagonistes rendent le tout très vivant. Les musiques sont délirantes et collent bien à l’atmosphère du jeu mais leurs sonorités chargées pourront en énerver certains. Les bruitages simples font leur travail sans plus. On notera par contre que certains avant plans, trop imposants, viennent masquer le bas de l’écran nous empêchant alors de voir le vide entre deux plateformes. Un peu frustrant, d’autant qu’on y laissera régulièrement quelques vies.