L'histoire commence assez abruptement, tout n'est pas clairement exprimé, mais il semblerait que vous soyez un corbeau. Vous vous posez aux abords d'un cadavre au milieu des flammes et des ruines d'un ancien champ de bataille. Des tentacules noirs comme façonnées d'obscurité s’emparent alors de vous. Le mal vous possède et va désormais guider votre destin. Il vous faudra  user de vos nouveaux pouvoirs pour abattre ses détracteurs et l'aider à se propager à travers le monde.

Duplicité des phases ; action et exploration

 Après ce pitch aussi surprenant qu'engageant, on se lance dans l'aventure. Se retrouver dans la peau d'un corbeau n'est pas vraiment emballant, mais on fini par s'y habituer et rapidement on trouvera cela grisant. En effet, le jeu est décomposé en plusieurs parties très spécifiques dont la première nous proposera de planer au dessus de la zone de jeu et de l'explorer depuis cette hauteur. Le but étant de chercher des joyaux disséminés dans la nature. Ils nous permettront de faire évoluer nos pouvoirs sur un arbre de compétences assez restreint (seulement 4 compétences de 4 niveaux, Bouclier, Régénération, Puissance, Coup Critique). Outre la possibilité de découvrir ces joyaux, il sera possible de trouver des lieux d'histoire. En s'y posant, des pavés de texte (en anglais) nous aideront à mieux cerner le contexte ainsi que la tonalité de nos actions. Car à l'instar de Mass Effect Infiltrator et son système de choix moraux, Crow nous proposera d'épargner ou de maudire les différents protagonistes que l'on aura vaincus. Une idée excellente qui offre plus de profondeur à l'histoire en sus d’une véritable rejouabilité.

La seconde phase du jeu apparaîtra après avoir découvert les zones de combat. On passera alors dans un mode action très proche d'un rail shooter. Notre corbeaux au premier plan façon TPS se rapprochera du sol et traversera un champ de bataille. Il sera alors possible d'effectuer diverses actions comme déplacer le corbeau pour éviter des obstacles ou collecter des orbes d'énergie, ainsi qu'utiliser l'un de ses pouvoirs (attaque ou bouclier). Le but étant bien évidemment d'exécuter le boss du niveau. Ces phases rappelleront aux aficionados le titre de Chair, Infinity Blade, puisque de la même manière, on déclenchera ses attaques lors de scènes scriptées. A la fin du niveau, nos performances seront notées et bien que l’on ne gagnera pas d'expérience, les joyaux collectés durant le combat auront le même effet.

Un gameplay en demi-teinte

Au niveau du gameplay il faut reconnaitre que le jeu alterne les phases un peu lourdingues d’exploration et les phases nerveuses de combat. Les premières auraient pu être emballantes si l’exploration avait été facilitée. En effet, en l’état il faut passer au dessus du moindre centimètre carré du niveau pour y découvrir les éléments cachés. Aucun indice n’est jamais fourni si ce n’est le nombre de joyaux à débusquer. Une phase assez mole plombée par une maniabilité mal fichue. Il suffit pourtant d’appuyer dans la direction où l’on souhaite envoyer le corbeau, mais ce dernier, peu réactif, mettra un temps fou à aller où on le souhaite et encore plus à faire un simple demi tour. Heureusement, les passages d’action sont bien plus réussis. Jouables, intenses et nerveux, ils offrent aussi la possibilité de débusquer divers trésors planqués dans le décor. Un petit plus qui associé aux différentes statistiques de fin poussera les plus acharnés à les rejouer pour obtenir un score parfait.

D’ailleurs on notera que Crow bénéficie d’une très bonne rejouabilité puisqu’en outre des choix moraux, de la découverte des différents joyaux et de l’intégration des sempiternels achievements Game Center, on pourra rejouer à une dizaine de niveaux bonus débloqués au cours de l’aventure. Le jeu en lui-même n’est pas très long (décomposé en trois chapitres) et il ne faudra pas plus de deux heures pour en voir le bout.

Visuellement Crow s’en sort avec les honneurs. La 3D est assez basiques et les personnages sont carrément moches, mais les environnements sont assez réussis et le traitement graphique associé à l’ambiance général donne une vraie impression de qualité. C’est d’ailleurs ce point qui distingue Crow de la concurrence, son ambiance. Travaillée de la même manière que dans un Survival Horor, on se laissera assez rapidement glisser dans cet univers étrange oscillant entre fantasy et horreur (n’oubliez pas que vous êtes possédé par un démon et si vos choix moraux ne lui plaise pas vous découvrirez sa face cachée). Ainsi à l’instar de Dark Meadow, le titre bénéficie d’une excellente bande son qui soutient à merveille l’ambiance et aide à la rendre crédible. Finalement on  ne regrettera que la lourdeur des phases d’exploration et la redondance globale qui, en dehors des environnements variés et de l’histoire, ne sera qu’une succession de mêmes actions.