Lorsque White Bird Productions (devenu Mando Productions depuis) et Bulky Pix ont publié il y a presque deux ans Babel Rising, c'est comme s'ils avaient mis un gros coup de pied dans la fourmilière des Tower Defense. Particulièrement novateur et possédant un univers décalé et original, le titre avait rencontré un franc succès, malgré son manque de contenu et la rigidité de son gameplay. C'est désormais Ubisoft qui exploite la licence bien que Mando Productions se charge toujours de la réalisation. Le moins que l'on puisse dire c'est que le titre a gagné en profondeur, mais a également perdue une partie de son âme.

Adieu univers et ambiance décalés

Pensé pour le multiplateforme, Babel Rising 3D est sortie en même temps sur le Xbox live (en temps que jeu Kinnect) et sur nos plateformes tactiles. Il bénéficie donc d'une réalisation en 3D (d'où le titre !) et de nombreux effets visuels plus ou moins impressionnants. Il faut toutefois avouer que l'ensemble est assez pauvre avec des textures très lissés et des modélisations taillées à la hache. On comprend que le nombre de polygones affichables sur certains modèles d'iPhone, iPod Touch et iPad n'est pas élevé, mais tout de même, on est bien loin d'un  Infinity Blade ou d'un Shadowgun. De fait l'ambiance en prend un coup et l'univers autrefois coloré et délirant laisse place ici à un environnement tristounet et vide. Niveau son, pas de nouveauté puisque l'on retrouve (avec plaisir) l'ensemble des bruitages de la première version du jeu.

Une maniabilité mal pensée

En termes de gameplay le jeu a été en partie repensé. S'il est toujours question d'empêcher les ouvriers de construire la tour de Babel, à grand renfort de pouvoirs divins, l'ensemble a un peu changé. On observe désormais les petits hommes de dessus, et il faudra régulièrement recentrer la caméra pour les suivre. Un premier défaut qui handicape l'action en nous obligeant à la bouger pour voir ce qu'il se passe de l'autre coté de l'écran. Evidemment cette action ne mettant pas le jeu en pause, les ennemis continuent leur lente besogne dans notre dos. Bref, lourdingue et mal fichue l'ergonomie du jeu souffre en plus d'une très mauvaise maniabilité. Pour rappel on lance les divers pouvoirs en réalisant des gestes à un, deux ou trois doigts sur l'écran. Ainsi un simple tap nous permet de lancer un éclair sur un personnage alors qu'un tracé avec les deux doigts déclenche une trainée de feu. Un concept qui fonctionnait parfaitement en 2D mais qui devient ingérable en 3D. On se retrouve ainsi régulièrement à tracer notre ligne de feu sur l'étage inférieur à celui que l'on voulait ou à déclencher un pouvoir en déplaçant la caméra. Frustrant les premiers temps, on finit toutefois par dompter le système lors des premiers niveaux de la campagne. Par contre le jeu devient littéralement injouable dans les niveaux avancés du mode survie. Les vagues d'ennemis toujours plus rapides et insistantes ne laissant aucune marge de manœuvre.

Du contenu et des upgrades

Là où Babel Rising 3D se rattrape, c'est sur son contenu. Le jeu est très fourni en bonus, upgrades et options diverses qui poussent à rejouer les niveaux. Ils offrent d'ailleurs des avantages tellement efficaces qu'il sera rapidement difficile de progresser sans les acheter. Évidemment une monnaie virtuelle a été mise en place et les moins patients pourront gagner en puissance en passant à la caisse. Heureusement, dans l'ensemble il sera possible de jouer sans avoir à payer à nouveau. Les missions du mode campagne n'étant pas nombreuses et rapidement redondantes on se rabattra sur le mode survie, particulièrement nerveux et rentable. Entendez par là qu'il rapportera bien souvent plus d'argent que son homologue scénarisé.

On pourra ainsi s'offrir des améliorations de nos différents pouvoirs (eau, terre, air, feu) et ainsi rendre nos pluies de météorites, nos tsunamis et autres tornades plus puissants et plus rapides à charger. On aura aussi l'occasion de s'acheter des compétences passives (gains de monnaie plus élevé, rechargement des pouvoirs plus court ...) ainsi que des parchemins de soutient particulièrement efficaces (revivre après le Game Over...). Pour finir on soulignera l'excellente durée de vie du jeu qui en dehors de son mode campagne s'offre une énorme rejouabilité avec son mode survie, encore augmentée par les différents éléments à acheter ainsi que les missions à réaliser.