Il fut un temps où Sega ne jurait pas uniquement sur son hérisson bleu pour remonter la pente. C’est ainsi que naquit Shemnue ou encore Jet Set Radio. Une stratégie qui ne s’est toutefois pas révélée gagnante après la fin de la Dreamcast, mais qui permettra à des milliers de joueurs de découvrir de véritables hits. Jet Set Radio fait évidemment partie de ceux-là et n’est d’ailleurs pas une bête facile à maîtriser. C’est un jeu dans lequel on doit lutter contre la police virtuelle lorsque vous avez besoin de laisser faire votre fibre artistique. C’est aussi un jeu en cel-shading, un parti-pris graphique qui lui permet encore aujourd’hui de se révéler joli, et donc de traverser les âges sans trop faire de manières. Avec vos rollers, vous devez donc parfaire vos missions, quitte à voir apparaitre de la frustration.

Et c’est de cette frustration que né votre motivation à aller toujours plus loin. Mais malheureusement, cette adaptation tactile n’arrive jamais à parvenir à la perfection de la version console, gênée par des problèmes de contrôles et de clipping. Vous commencez le jeu en incarnant Beat, un jeune skateur qui évolue dans une version fictive de Tokyo et qui veut simplement faire du roller en créant des graffitis toute la journée. Beat est le leader des GG, une bande de skateurs qu’il va aussi falloir faire grossir pour que le jeu progresse. Chaque nouvelle recrue devient jouable et accessible après l’avoir battu à un défi de roller. Si vous avez du mal à cerner le gameplay, Jet Set Radio propose un tutoriel vaste et plutôt bien conçu. Vous contrôlez donc Beat avec un stick virtuel flottant à gauche de l’écran. Les boutons de saut, boost ou encore de recentrage de la caméra se trouvent à droite.

Lorsque vous devez pulvériser votre tag, vous êtes entrainé dans un mini-jeu vous demandant de glisser votre doigt de la bonne façon pour créer votre peinture. Chaque niveau commence de manière très simple : vous patinez, faites quelques tricks, et lorsque vous êtes échauffé, la police tente de vous tuer. Celle-ci est dirigée par le capitaine Inishima, qui ne pense qu’à vous mettre une balle entre les deux yeux. D’autres flics pourront quant à eux vous matraquer, vous lancer des gaz lacrymogènes et utiliser des véhicules pour vous stopper. Cette escalade de violence fait entièrement partie du jeu Dreamcast original, mais avec les problèmes de commandes de la version mobile, elle se transforme en une routine déprimante.

Trop souvent, vous allez rater votre saut à cause d’un des boutons de droite qui sera mal placée, ou d’une commande qui ne répond pas. Dans ces conditions, si dans la version originale, on était motivé pour repousser l’oppression totalitaire, c’est impossible ici, vous êtes constamment repoussé par les problèmes liés à l’écran tactile et aux mécanismes de base du jeu qui ne fonctionnent du coup pas bien. C’est quelque chose qui est difficile d’apprécier ou de maitriser même sur le long terme. C’est dommage, car face au contenu énorme que propose Jet Set Radio et à la bande-son qui fait du bien aux oreilles, on se demande bien pourquoi Sega n’a pas complètement repensé le gameplay pour justement éviter ces problèmes.