On passera outre le scénario faussement élaboré qui se contente de mettre en scène une faction de militaires (les gentils) face à un groupe armé de terroristes (les méchants). Evidemment, pour enjolivé le tout, à la tête de chacun se trouve un homme charismatique que le joueur va pouvoir contrôler à tour de rôle. C'est d'ailleurs l'une des subtilités de cet épisode. On incarne à la fois les gentils et les méchants et on découvre peu à peu les deux facettes de l'histoire. Ainsi lors de la seconde mission on devra poser une bombe en incarnant Page (le leader ennemi) alors que dans la troisième on devra la désamorcer. Petite particularité, les deux missions sont imbriquées, c'est à dire qu'elle se jouent dans une même unité de temps. Lorsque l'on devra poser la bombe il faudra faire face aux forces armées que l'on incarnera juste après. De fait un lien scénaristique se créer et renforce le scénario. On peut d'ailleurs noter que malgré ses faiblesses, les équipes de Gameloft ont su le mettre en scène de bien belle manière. De nombreuses cut-scenes viennent renforcer l'action, quelques QTE la rendent un peu plus immersive et évidemment les effets pyrotechniques finissent d'enrober une recette explosive. Le moins que l'on puisse dire c'est que le mélange est détonant et une fois la première mission passée on s'en prend plein les yeux.

Tirer, exploser, détruire. Non, pas de subtilité

Ce qui fait défaut au titre c'est certainement son gameplay : réduit à son minimum, on ne fera que se déplacer, viser et tirer. Pas d'à coté ou de petites surprises à découvrir. On est dans du FPS bourrin qui ne cherche pas à faire dans la subtilité. Par moment on pourra tenter l'approche furtive, mais il faut reconnaitre que le jeu n'a pas été pensé pour ça. Résultat, malgré nos efforts, on finira toujours par tout faire péter sans réfléchir. Un concept qui plaira aux fans de la première heure, mais qui pourra rebuter les autres. On aurait aimé pouvoir débusquer des objets cachés ou remplir quelques missions secondaires. Malheureusement, il faudra s'en passer. De plus il faut avouer que ce Modern Combat 4 : Zero Hour, ne corrige pas le principal défaut de la série, à savoir l'effet couloir. Ultra linéaire, on progresse dans les niveaux sans jamais avoir d'alternative. Résultat, au même titre que Modern Combat 3: Fallen Nation ou N.O.V.A. 3, on finit par se lasser de toujours courir tout droit.

Au registre des défauts non corrigés, il y a toujours le problème de la maniabilité. Moins prononcé que sur N.O.V.A. 3, on pestera quand même en ratant une belle action par erreur. On aura souvent tendance à lancer une grenade ou à tirer en voulant simplement déplacer la visée. Un défaut en partie compensé par la possibilité de paramétrer ses commandes. Toutefois, il faut reconnaitre que le jeu reste globalement jouable malgré ces petites maladresses.

Un ciel de feu bardé d'explosions

Visuellement Modern Combat 4 : Zero Hour n'impressionne pas autant que le précédent épisode. Il faut dire que le bon technique est moins important. Toutefois il reste très agréable à l'œil et même si les modèle 3D souffrent toujours d'un manque de polygones, l'ensemble flatte la rétine. Mention spéciale aux environnements qui sont à la fois bien inspirés et extrêmement variés. Durant les douze missions du mode solo, on alternera fréquemment entre intérieur et extérieur et toujours dans des lieux originaux. Un vrai plus qui rafraichit agréablement l'action et qui pousse à progresser. D'ailleurs la rejouabilité est assurée par les quatre modes de difficulté et les nombreuses améliorations à acheter dans la boutique.

A deux c'est mieux, alors à quinze!

Enfin, le mode multi est à lui tout seul une raison de se procurer Modern Combat 4 : Zero Hour. Extrêmement complet, il cumules les bons points. Ses serveurs sont stables et rapides et le calibrage des parties est idéal. Furieusement addictif, il parait difficile de passer à coté. Les maps sont bien pensées, les échanges à la fois brutaux et subtils et on ne se sent pas frustré face à une partie mal engagée. De plus, chaque frag nous rapporte de l'expérience et de l'argent que l'on peut utiliser pour s'équiper. On monte en niveau et on affronte alors des joueurs de plus en plus forts dans des environnements qui se déverrouillent au fil de l'eau. En résumé, difficile d'attaquer Gameloft sur ce point, bien qu'il était attendu au tournant après la mauvaise expérience de Heroes of Order & Chaos et ses serveurs inaccessibles.