La vague d’engouement pour les vampires au cinéma n’a jamais vraiment déteint sur le jeu vidéo. En revanche, les zombies n’ont pas eu grand-chose à faire pour s’imposer dans ce milieu. Et c’est sans doute ce pourquoi l’univers de BloodMasque s’avère de prime abord rafraîchissant. L’autre raison bien sûr, c’est que le titre nous entraine au sein d’un monde alternatif au nôtre, et plus particulièrement à Paris. Dans le scénario du jeu, une dynastie de vampire a établi une règle, celle de mettre en échec les vains efforts de l’humanité pour survivre. Mais c’était sans compter sur la résistance orchestrée par un petit groupe de demi-vampire, des chasseurs dont vous faites partie. Il y a donc un travail de fait sur l’univers, et BloodMasque modifie quelque peu les codes du genre, même si le gameplay laisse à désirer.

Car si l’histoire du jeu est intéressante, son gameplay façon hack’n slash est un peu fastidieux. Car on est face à un titre qui cherche à imiter Infinity Blade, et comme beaucoup d’autres, l’échec est de mise. Contrairement à l’excellente production de Chair Entertainment, BloodMasque propose un système de combat trop simpliste et profondément répétitif, avec une épaisse couche de défauts comme l’aspect social ou les achats in-app. Il y a aussi quelques clins d’œil aux principes du J-RPG, mais cela manque pourtant cruellement de profondeur. Le problème avec le système de combat de BloodMasque, c’est qu’il est extrêmement simple. Vous balayez vers la gauche et la droite pour esquiver, et appuyer à gauche ou à droite pour attaquer et… c’est tout.

L’idée est d’esquiver juste avant l’attaque de l’un de vos ennemis qui mettra en place une contre-attaque. Il n’y a pas de rythme ou de skill pour attaquer, même si vous pouvez marteler l’écran en balayant l’ennemi. Parfois, vous aurez cependant la possibilité de lancer une attaque spéciale. Il faut pour cela patienter jusqu’à ce qu’un bouton équivoque apparaisse à l’écran, et vous pourrez alors admirer une animation très longue avec quelques QTE histoire de ne pas être trop dans l’assistanat. Les principaux ennemis fonctionnent de la même façon, ce qui rend la tâche vraiment peu intéressante et les délais pour effectuer des actions rend le tout très frustrant, sauf si vous dépensez de l’argent réel sur un article améliorant votre rapidité. Toutefois, en fonction de leur appartenance, le rythme et la nature des attaques ennemies peuvent varier. Une bonne chose, mais qui ne suffit pas.

On espérait que la personnalisation de son héros puisse profondément modifier les combats simplistes, mais il n’en est rien. Et les deux compagnons gérés par l’IA qui se battent avec vous n’apportent pas de gestion tactique, ou en tout cas pas de manière significative. Ils se trainent, et se contentent juste d’affaiblir l’ennemi. Ils sont toutefois le plus souvent créés par d’autres joueurs, une super idée, mais plombés par un gameplay en combat vraiment pas adapté. Puis il y a les moments d’aventures, superflus, qui ne sont là que pour nous guider jusqu’à la prochaine cinématique. C’est une belle façon de montrer l’Unreal Engine cela dit, mais pour cela, il faut marcher inutilement. On ne se sent pas vraiment acteur, mais plus spectateur, à qui l’on impose des actions redondantes.

BloodMasque est bourré de bonnes idées, mais il ne va jamais jusqu’au bout. Prenons l’exemple qui est le plus souvent mis en avant par Square Enix : la possibilité de scanner son visage sur son personnage. En gros, vous êtes invité à poser devant la caméra avant de votre appareil iOS pour faire trois photos. Une où vous posez de manière décontractée, une autre en colère, et une dernière où vous souriez. Cela ressemble à une fonctionnalité très intéressante, mais qui est tout simplement inutile voir ratée. On assiste à des déformations du visage risible, et qui plus est, à des expressions très sommaires pour illustrer certains propos alors même que les personnages que vous rencontrez sont bien mieux animés. C’est involontairement hilarant.