Pour ceux qui reviennent d’un voyage au Népal, on retrouve dans cette seconde partie des Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent le duo composé de Nico et George, deux aventuriers qui doivent faire face à un assassinat lié à une fraude à l’assurance. L’action reprend immédiatement après la fin du précédent chapitre. Mais si le scénario prend la bonne direction, en proposant son lot de complots, malédictions, fanatiques religieux fous, et voyages au bout du monde avec notamment un passage en Irak et en Catalogne, le flou de la narration de la première partie fait que la deuxième n’arrive jamais vraiment à décoller. Le récit est un énorme désordre, et pas aussi intéressant que ce que nous avait proposé Revolution Software jusqu’alors. Le pire reste sans aucun doute la fin du jeu qui est une catastrophe pour les fans, comme pour ceux qui découvriraient la série. Ce n’est pas aussi mauvais que l’histoire de Baphomet 4, mais ça s’en rapproche dangereusement.

Parfois, on sent que les développeurs étaient plus intéressés par réaliser des clins d’oeil aux anciens épisodes de la saga que de créer une histoire digne de ce nom. Si ce n’est l’alchimie entre Nico et George, les deux héros historiques de la série, le récit est inégal et sans intérêt. Il n’est ainsi pas rare d’être devant des événements qui frôlent l’amateurisme tant ils manquent de rythme ou de sens. De plus, la première partie a, mis à part son cliffhanger, très peu de lien avec la seconde. Le principal méchant du début de partie est rapidement mis de côté, tandis que la sombre histoire d’assassinat est reléguée sous un tapis, à l’abri des regards. Vous pourriez tout à fait jouer à l’une ou l’autre partie sans que cela ne vous dérange. Tout juste perdriez-vous quelques détails, mais rien de suffisamment alarmant néanmoins. Mais cet épisode 2 se concentre sur des énigmes plutôt que sur l’enquête et les dialogues.

La difficulté s’intensifie donc un peu, ce qui n’est pas un mal, mais l’expérimentation n’est pas encouragée puisque George a tendance à se promener très lentement. Vous vous surprendrez à prendre des notes pour éviter des allers-retours bien inutiles. Il faut également compter sur des solutions aux énigmes d’une rare idiotie. Jugez plutôt : pour réparer les câbles d’une voiture, vous devez utiliser un cafard, et jouer l’Ave Maria sur un baril de pétrole. Et une fois que vous êtes arrivé à la solution, les mouvements à faire manquent clairement d’intérêt : la plupart du temps, il faut orienter des statues dans le bon angle, ou jouer avec des couleurs. Heureusement certains autres puzzles sortent clairement du lot. Et à bien y repenser, c’est sans aucun doute ce qui permet de tenir tout au long de l’aventure jusqu’à sa résolution.