Forgotten Memories se veut comme un survival-horror psychologique. Et il est vrai qu’on en retrouve certains ingrédients comme un décor flippant et délabré (ici un asile pas si abandonné), ou encore la lampe torche qui grésille dangereusement quand la batterie commence à être à plat. Mais bien souvent, on se sent plus dans un genre de point n’click. On arpente les différents couloirs à la recherche de clés et d’objets utiles en faisant des allers-retours, en dévérouillant des portes et en résolvant des énigmes. Survival-horror oblige, on devra également se défendre contre différentes menaces comme des mannequins ambulants chelou et autres fantômes et comme dans beaucoup d’autres jeux du genre, ces combats sont souvent un peu mous du genou et sous-exploités.

On meurt souvent parce qu’on a raté un timing sur une attaque, ou parce que le jeu n’a pas eu le temps d’enregistrer un input - par exemple, secouer votre appareil afin de se défaire d’un ennemi. À ce moment, on réalise car le jeu est plutôt punitif et ne laisse que peu de place à l’erreur. Punitif aussi car on retrouve un système de sauvegarde à l’ancienne, piqué aux premiers Resident Evil. Il faudra sauvegarder via des ordinateurs tout en utilisant des disquettes, disponibles en quantité très limitée, afin d’enregistrer votre progression. L’idée est plutôt pas mal car ça fournit une bonne dose de stress et de challenge supplémentaire car il n’est pas rare de mourir une demie heure après avoir sauvegardé sa partie. Cependant, ce système n’est pas adapté au support mobile, où les sessions de jeu sont assez courtes. Et c’est plutôt normal car Forgotten Memories a été d’abord pensé pour le PC et les consoles de salon.

Néanmoins, Forgotten Memories sait faire peur et sa structure faite d’énigmes à résoudre réserve quelques frayeurs sympas comme par exemple le bon vieux coup de stress lorsqu’on vient de récupérer une clé et qu’on revient sur nos pas en pensant que le chemin est sûr. Le problème c’est que vu qu’on meurt un bon paquet de fois, le jeu devient beaucoup moins flippant à mesure qu’on recommence. Mais dans l’ensemble, ça se tient. L’histoire faîte de docteurs sociopathes et d’infirmières assassinées est intéressante, et on pourra également trouver des indices optionnels pour en savoir plus sur le lieu comme des lettres cachées et des enregistrements audio, ce qui contribue à l’ambiance macabre du titre. Et c’est sans doute là où Forgotten Memories donne le meilleur de lui-même.