Rayman, le mythique héros d’Ubisoft revient enfin sur une plateforme de jeu. Ce n’est pas sur PS3, ni sur Xbox 360, non, sur iPhone. Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agit là que d’un remake de l’épisode 2 intitulé Rayman 2 : The Great Escape qui avait déjà fait ses preuves sur Nintendo DS.

C’est Gameloft]] qui se charge une fois de plus de porter une licence de l’éditeur français sur le iPhone / iPod Touch, mais ce n’est pas sans défauts. Il faut dire que porter un jeu de plateforme en 3D sur iPhone, c'est un véritable challenge, faute à la jouabilité « tout tactile » et surtout à un titre qui demande la précision d’un pad. Les premières heures ne sont donc guères convaincantes et chaque niveau demande en moyenne 2 fois plus de temps que l’original sur Nintendo 64 et PC.

Plusieurs défauts sont à noter. Tout d’abord la caméra capricieuse. Elle tourne dans tous les sens, et la bouger avec les doigts est un véritable challenge, de même qu’elle ne peut parfois pas être modifiée, car bloquée par un mur invisible. Cela empêche de distinguer l’action autour de Rayman, et c’est surtout très frustrant.

Mais le gros point noir revient inéluctablement au gameplay. Maladroit, il utilise une sorte de pad virtuel qui vous permet d’avoir accès à un joystick tactile et deux boutons pour sauter et lancer son point. Si le concept marche assez bien dans des jeux comme [[Minigore, ce n’est pas vraiment le cas dans Rayman 2: The Great Escape.

En cause, une gestion trop aléatoire des mouvements du héros. En l’occurrence, sur des plateformes en hauteur, vous marcherez plus que vous ne courrez du fait du manque de précision dans les déplacements. Un petit coup trop à gauche sur le joystick est votre personnage tombera de là où il était.

Horripilant, on aurait clairement préféré un épisode en 2D comme à l’époque de la Game Boy, ou même l’adaptation Game Boy Color de ce même épisode qui proposait un jeu adapté et bien plus maniable puisqu’avec vue sur le côté ; à l’ancienne si vous préférez. Il est également impossible de sauvegarder en plein milieu d’un monde. Autrement dit, il faudra rester accroché à votre iPhone 40 minutes en moyenne, si ce n’est plus, sous peine de devoir tout recommencer depuis le début du niveau. Cela ne posait pas de problème à l’époque, mais pour un public nomade et en prenant en compte la durée de vie de la batterie du téléphone et de la possibilité de recevoir un appel à tout moment, c’est l’incompréhension totale.

Cela dit, et au-delà de ces défauts majeurs qui ne justifient en rien le prix exorbitant réclamé par [[Gameloft]], on trouve un jeu qui a mainte fois fait ses preuves. D’abord sur Nintendo 64, puis sur PC en passant sur Dreamcast, il y a de quoi faire. L’histoire nous mène donc à bord d’un vaisseau pirate. Ces derniers se sont amusés à emprisonner tous les Lums, des petites lucioles disséminées un peu partout dans le monde. Rayman, qui se trouve à bord, va être aidé de son meilleur ami Globox, et ainsi venir en aide aux habitants de cette planète dévastée. Plein de rebondissements et passionnant, même 10ans après, ce conte est toujours aussi prenant. Mieux encore, on en redemande, car l’univers est dense et fascinant. Michel Ancel, à l’origine du projet, avait fait de l’excellent travail sur les décors pour qu’ils soient captivants.

Graphiquement, on s’aperçoit que la version iPhone et un cran en dessous de ce qui avait été fait sur DS en 2005. Les personnages sont plus ternes et moins détaillés, tandis que l’aliasing est plus présent sur certaines zones. Cela dit, et à l’instar de Beyond Good & Evil sur PC et consoles, ça n’a pas pris une ride et le résultat est fort appréciable. On ne peut pas reprocher grand-chose, et il s’agit là d’un portage facile au final qui ne rame pas et qui dispose de temps de chargement considérablement réduit, y compris sur iPhone 3G.