Quand est sorti Ecco le Dauphin en 1992 sur Megadrive, le jeu a collé une méchante baffe à la concurrence. Nintendo pour ne pas le citer. D’ordinaire habitués à des jeux d’action, de tir, de plates-formes, de course ou de rôle, les joueurs n’avaient encore jamais eu l’occasion de se coller dans la peau d’un dauphin. La surprise a été totale et le succès immédiat. Comme quoi, quand on se montre un peu original, on est souvent récompensé !

Dans Ecco le Dauphin, le joueur incarne un dauphin habitant une magnifique crique de corail. Le soleil brille, l’eau est bleue, la vie est belle. Cependant, un matin, alors qu’Ecco s’amuse à bondir hors de l’eau avec ses amis, une mystérieuse tempête s’abat sur la crique. Une fois l’orage passé, Ecco s’aperçoit que toute forme de vie a disparu du lagon. Notre mammifère part alors à la quête d’une vieille baleine habitant dans les eaux polaires. Elle seule dispose de la connaissance et sait ce qui s’est passé plus tôt dans la lagune. Débute alors une histoire complètement tordue, à base de machine à remonter dans le temps, de globes à récupérer et de voyages dans l’espace. Y’a pas à dire, il faut absolument que j’essaye ce que fument les gars de Sega, ça a l’air vraiment très puissant leur truc.

Dans la pratique, Ecco se joue sur iPhone comme il se jouait à l’époque sur console Megadrive. Seule différence, et de taille, ici pas de manette, accessoire indispensable pour profiter pleinement de ce type de jeu. Du coup, les premiers pas dans le jeu, ou les premières brasses pour être plus exact, sont vraiment difficiles. On passe son temps à se cogner dans les rochers, à heurter des adversaires (requins, coquillages à coquille pointue, méduses, etc.) ou à se prendre les nageoires dans les violents courants d’eau qui balayent le lagon. Bref, les quelques impatients qui découvrent le jeu pour la première fois, se décourageront rapidement devant tant de difficulté.

En revanche, pour tous ceux qui auront le courage de pousser l’aventure un peu plus loin, le plaisir de jouer est total. S’il peut paraître totalement désuet aujourd’hui, il faut avoir en mémoire que ce jeu constituait à l’époque ce qui se faisait de mieux en matière de décors et d’animations. Il faut rendre à César ce qui appartient à César : Ecco le Dauphin est un beau jeu. Certes, cette adaptation iPhone aurait mérité un traitement à la hauteur de ce que représentait le jeu à l’époque et des graphismes plus soignés auraient été les bienvenus. Pourquoi, par exemple, ne pas avoir adopté ce que LucasArts a fait récemment avec la série des Monkey Island ? La version originale plus une version actualisée, franchement, ça le fait !

Mais ne faisons pas la fine bouche et contentons nous de ce que nous propose Sega. Après tout, cela aurait pu être pire, nous aurions pu avoir une adaptation de la version Master System ! Question prise en main, rien à redire. Ecco répond plutôt bien à nos exigences. Un pad directionnel pour lui donner une direction, et trois boutons, A, B et C, affectés à certaines commandes : charger rapidement (permet de manger du poisson ou de se frayer un passage quand le courant est fort), avancer plus vite et utilisation d’un sonar pour communiquer avec ses semblables (apparition d’une carte quand la touche est appuyée plus longuement).

Ecco n’est pas bien difficile à prendre en main, vous le verrez. On s’habitue rapidement aux différents mouvements. Sauter hors de l’eau et effectuer des saltos est un réel plaisir, tout comme franchir des récifs d’un bond. En revanche, la difficulté est bien au rendez-vous. Tout comme le jeu original, Ecco le Dauphin est à classer dans la catégorie des jeux très difficiles. Une difficulté essentiellement dû au fait que la quête à suivre est très mal expliquée, que les textes sont en anglais et que vos réserves d’air diminuent de manières affolante ! Il faut sans cesse chercher de quoi reprendre son souffle. Pas évident !

Si vous aimez la difficulté, l’eau et les dauphins vous êtes servis… quant aux autres, préférez plutôt Océans, il vient tout juste de sortir en DVD et Blu-ray.