Les MMO sont nombreux sur iPhone (Epic Pet Wars, World War, iVampires, Légions de la Guerre...) mais il s’agit en fait le plus souvent de jeu au tour par tour, présentant un gameplay très limité, et dont une des caractéristiques principales est de devoir ajouter un maximum d’amis via des codes amis sous peine de devoir acheter des points contre des euros sonnants et trébuchants.

Il a tout d’un grand

Yslandia au contraire propose un véritable MMORPG en temps réél avec tout ce qu’on pourrait attendre d’une version mobile de World of Warcraft, de Dofus ou autre. Le jeu comporte 18 classes de personnages différentes, réparties entre deux camps qui sont en gros les gentils et les méchants. Les classes sont assez classiques et l’on trouvera donc d’un coté, les braves guerriers, les paladins, les druides, prêtres et autres adorateurs de la lumière et de l’autre toutes sortes d’assassins, de nécromanciens, et de sombres brutes en tout genre.

Moving Player ne réinvente pas le MMO, mais il est agréable de sortir du très classique héroic fantasy construit à coup d’orcs, de trolls, d’elfs, de nains et autres créatures sortie tout droit du Seigneur des Anneaux. On a ici à faire à 6 races originales (3 de chaque coté) possédant chacune une petite histoire.

Graphiquement, Yslandia est plutôt mignon, même si l’on peut regretter des animations des personnages un peu basiques et des effets de sorts minimalistes. Absence de personnalisation des personnages oblige, on croise également beaucoup de clones.

Dans les autres petits défauts du jeu, on nottera un D-Pad assez peu pratique à utiliser auquel on préférera sans aucun doute la maniabilité « hack&slash » du jeu ou l’on tape à l’endroit où l’on souhaite aller, qui elle fonctionne bien.

Niveau gameplay, le jeu se présente comme un action-rpg classique à la Zenonia, avec une vue du dessus, les infos de personnage, une minimap et la possibilité de placer ses sorts et objets où l’on veut sur l’écran. Chaque classe possède 4 sorts (dont généralement un passif) qu’il est possible d’améliorer à chaque niveau.

Un système de guilde intégré au jeu permet de facilement retrouver ses amis pour se faire un donjon ou s’échanger des objets. Originalité du jeu, il est également possible d’enseigner des sorts à ses confère de guilde, à condition de posséder des points d’enseignement de sort.

Yslandia est soutenu par un site communautaire digne de ce nom, ou les joueurs trouveront une mine d’information sur le jeu, des infos sur les événements en jeu et des forums ou les développeurs interviennent régulièrement.

Le parpaing sur le gâteau

Encore un peu jeune, Yslandia n’est pas exempt de quelques bugs parfois mineurs, parfois fort gênants. En particulier, les classes de druide et ombre (une sorte de nécromancien) sont pour l’instant à éviter, leurs familiers n’attaquant pas les ennemis. Cependant, Moving Player semble réactif et met à jour régulièrement son jeu, on peut donc penser que les petits bugs seront rapidement corrigés.

Yslandia n’a vraiment qu’un défaut majeur qui vient s’abattre sur le jeu comme un parpaing sur une belle pièce montée : le lag. Dans des conditions de connexion optimales (sur un bon wifi), toute action effectuée dans le jeu met environ 2 secondes à se réaliser réellement et à s’afficher à l’écran. Lorsque l’on attaque un monstre, notre personnage donnera plusieurs coups avant que l’on ne voit effectivement la vie de l’ennemi baisser, et inversement, la fin du combat, on continuera à taper un moment alors que le monstre est en fait mort. Certaines actions prennent même le double de temps. Autant dire que sur un wifi un peu éloigné ou en 3G, jouer confortablement n’est pas vraiment envisageable.

Un tel temps de réponse n’est pas sans conséquences sur le gameplay, qui s’en voit inévitablement simplifié. Ne comptez pas sur un bon timing pour lancer votre sort ou utiliser un objet, tout doit être fait à l’avance. Du coup l’essentiel des combats reviennent à sélectionner un montre, à appuyer sur « attaquer » et à attendre qu’il meurt (et que l’info arrive jusqu’à notre iPhone...).

Si ce lag n’est « que » pénible lorsque l’on tabasse tranquillement des monstres dans son coin, il rend les aspects PVP et multijoueur impraticable, ce qui pour un MMO est un gros problème. Reste à voir si Moving Player sera capable de corriger ce problème, ou s’il est inhérent à l’iPhone.